Amis Bibliophiles Bonsoir,
C’est Lauverjeat qui va ce soir inaugurer une nouvelle rubrique du blog; le compte-rendu de catalogue de libraire. Il s’agira de commenter les derniers catalogues reçus par l’un ou par l’autre, en présentant quelques ouvrages AVEC les prix (non pas pour lancer des débats, mais parce que cela fait partie de l’information). Il va de soi qu’il s’agît de catalogues très récents, et que cela ne se fait pas à la demande de nos amis libraires. Néanmoins, j’espère que cela contribuera à renforcer les liens déjà solides entre les amateurs, le blog et les libraires.
A la suite du compte-rendu de Lauverjeat, j’ai ajouté une petite trouvaille qui devrait lui plaire, puisqu’il est comme moi confronté au problème du double rayonnage.
le compte-rendu:
Fruit de la lecture des catalogues récemment reçus voici un florilège d’ouvrages en vente chez les libraires actuellement. Cette recension n’est pas exhaustive. Faite nez au vent, elle n’est que le reflet de ce qui a éveillé mon intérêt en prenant garde de ne pas forcément mettre en lumière les livres les plus précieux et coûteux, (cependant ce sont souvent ceux qui font le plus rêver et que les libraires détaillent le mieux). J’ajoute que je suis amateur et qu’aucun catalogue ne m’a été envoyé en prévision de cette chronique que je soumets au bon plaisir de Hugues.
J’attire votre attention sur le fait qu’il ne s’agit pas de recopier les notices des libraires et que la justification des prix pratiqués ne concerne qu’eux et ne s’applique qu’à leurs exemplaires. Je vous encourage à prendre le cas échéant contact avec eux ou à vous consacrer à la lecture complète de leurs catalogues, toujours pleine d’enseignements. Je souhaite que ce message ne soit que l’occasion pour vous de souligner l’intérêt de tel ou tel livre non de s’engager sur un débat tarifaire stérile.
Enfin, j’ai dit toutes sortes d’incantations pour éloigner le démon “Coquille”.À la librairie Busser (3, avenue de Villiers, 91210 Draveil), un bulletin illustré en noir et blanc, in quarto numéro 11, fort agréable, présente les nouvelles acquisitions (58 numéros). L’index des noms, provenances, relieurs, illustrateurs et thèmes est à saluer. La photo de couverture reproduisant la procession dans Paris de la Sainte-Ligue nous invite à découvrir au plus vite le numéro 3, une Satyre Menippéé, imprimée à la fausse adresse de Matthias Kerner à Ratisbonne en 1664, par François Foppens à Bruxelles. Cette troisième édition de ce petit in-12, “élzevirien” est illustré de 3 planches et relié en maroquin bleu-nuit à grain long par Thouvenin (1900 euros). Un peu plus loin une autre reliure de Thouvenin en maroquin porte sur les plats une grande plaque dorée de type restauration, elle recouvre L’étrangère de Prévost d’Arlencourt, imprimé à Paris, Béchet l’aîné en 1825. Seul exemplaire connu sur papier rose, il s’agit de l’exemplaire de l’auteur qui fit aussi partie de la collection Béraldi (4000 euros). Notons encore l’E.O. brochée de Gringoire de Théodore de Banville, Lévy, 1866. Cet auteur est certes aujourd’hui un peu délaissé mais l’exemplaire bénéficie d’un envoi de l’auteur à l’éditeur Poulet-Malassis (700 euros). Le catalogue austèrement descriptif de la librairie Bonnefoi (1-3, rue Médicis à Paris) est consacré aux livres du XVIIIe . Copieux, il compte 506 numéros classés alphabétiquement de A à K dont je ne donne qu’un bref aperçu. Il sera suivi d’une deuxième partie. Notons plusieurs ouvrages sur de régionalisme. Un recueil broché de 53 pièces imprimées de 1750 à 1790 sur le droit de Centième , en Artois principalement semble-t-il (800 euros). De la même province, une collection de 20 pièces imprimées, majoritairement de la seconde moitié du XVIIIe concernant les bières et alcools (600 euros). D’Aubin, l’Histoire des Diables de Loudun…” dans une édition in-12 de 1752 à Amsterdam en maroquin rouge d’Hardy-Mesnil de la bibliothèque Hoe (1200 euros). Une impression de Carpentras en 1782 en deux volumes in-12 demi-basane, l’Histoire des guerres excitées dans le Comté Venaissin et dans les environs par les calvinistes du seizième siècle” de Jean-François Boudin (600 euros). L’E.O. Des Suites de la Contre-Révolution de 1660 en Angleterre, de Benjamin Constant, à Paris en 1798, in-8 en demi-chagrin moderne. Ce livre faisait l’écho à l’esprit public qui favorisa Brumaire (200 euros). Je ne pouvait manquer de signaler ici le Manuel typographique, utile aux gens de lettres, et à ceux qui exercent les différentes parties de l’Art de l’Imprimerie, célèbre édition originale de Pierre-Simon Fournier chez Barbou à Paris 1764-1766, en 2 volumes en veau caillouté de l’époque, orné des caractères et vignettes en spécimens de Founier, qui n’a guère d’autres défauts que son prix (5000 euros). La Rélation historique du tremblement de Terre survenu à Lisbonne le premier Novembre 1755… donnée par Ange Goudar à la Haye en 1756. Cet in-12 veau aurait été imprimé en Avignon et aurait inspiré Voltaire (1500 euros).Le catalogue de la Librairie Le Trait d’Union (5-7-9, rue Turenne, 10000 Troyes) réserve seulement 33 numéro aux livres anciens sur 1503 références. Les ouvrages de documentation se taillent la part du lion ou plutôt des lions. Une impression de Nancy sans date (1758), chez Antoine des traductions par Poinsinet de Sivry d’Anacréon, Sapho, Moschus, et divers auteurs in 12 avec quelques accrocs à la reliure en veau glacé d’époque.(130 euros). Les Métamorphoses de l’Ane d’or d’Apulée.. à Paris 1736, en deux volumes in 12 en veau fauve ayant subi quelques réparations, aux armes de la Pompadour et figurant bien dans le catalogue de sa bibliothèque (1800 euros). Une édition illustrée d’Esope à Bruxelles chez Floppens en 1669, in-12 basane du XIXe (480 euros). Côté bibliographie nous trouvons le Livre des Livres du bon docteur Jean-Paul Fontaine, Hatier 1994 à l’état de neuf (50 euros).Le catalogue de la Librairie Pierre Prévost (67, avenue de Suffren à Paris), pourvu d’un index des auteurs, est un petit in-folio illustré à la couverture en couleurs. La quatrième de couverture justement reproduit le feuillet six d’un incunable de 1481 imprimé à Cologne des oeuvres du prédicateur Hollen “Praeceptorium novum…” Ce feuillet est orné d’une belle lettrine enluminée et de rinceaux (8500 euros). L’histoire et chronique de Normandie… suivie de la Description du pays et duché de Normandie.. livre en deux parties, de Jean Nagerel, imprimé à Rouen en 1610 par Martin Mégissier en un volume in-8 comporte deux cartes de la Normandie et une du “Pourtraict de la Ville de Rouen” (2300 euros). L’Histoire des plantes de l’Europe et des plus usitées qui viennent d’Asie, d’Afrique et d’Amérique…” imprimée à Lyon par Nicolas Deville en 1707 en deux volumes in-12 plein veau comporte 850 figures gravées sur bois, à un euro la figure semble-t-il (850 euros)! On trouve un peu plus loin une “ineffable et charmante polissonnerie” dit le libraire, de Paul Baret (anonyme sur le livre) intitulée “Le Grelot, ou les &c, &c, &c. ouvrage dédié à moi.” imprimé: “Ici. A présent” (soit en 1754) en un volume in-12. (230 euros). Les Aventures de l’Abbé de Choisy, habillé en femme, 1870 à Paris, Chez tous les libraires, en un volume in-12 demi- maroquin rouge à coins signé de Thouvenin (120 euros).(Sur cette signature et la date du livre je m’interroge) Le catalogue compte 168 numéros classés chronologiquement.
Le rangement:
Je suis confronté à un problème de place qui me contraint au double rayonnage. Ce dernier a deux inconvénients: il est disgracieux d’une part, et il pose le problème de la « bonne lecture » de la bibliothèque. En effet, si vous alignez des in-12 au premier plan devant des in-8, vous parviendrez sans doute à lire les pièces de titre de ces derniers… mais que ce passe-t-il si comme moi, vous alignez un double rayonnage de volumes in-12? Et bien, les pièces de titre des volumes qui sont au fond sont masquées par les volumes qui sont au premier plan. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, un volume ainsi masqué et dont en plus on ne verrait pas la pièce de titre est condamné à l’oubli. Je viens de trouver une solution. Elle fonctionne plutôt bien. J’ignore si elle est novatrice, mais la voici tout de même: il suffit de glisser une planchette sous les volumes du fond, ce qui permet de les surélever légèrement et de laisser voir la pièce de titre. L’effet final, en plus d’être pratique, est assez réussi sur le plan esthétique. Qu’en pensez-vous?
H
Merci lauverjat pour cet article.
Quel plaisir mais aussi quel luxe que de pouvoir offrir à ses clients des catalogues papiers ! Ils réjouissent toujours le bibliophile.
Très bonne idée que ce voyage au travers des catalogues de libraires.
Concernant le rangement, je pratique par endroit le triple rayonnage.
Au fond 2 rangées de livres superposées avec en support une mini tablette de la largeur de mes livres.
Je laisse ensuite une largeur de livre vide entre la rangée du fond et la rangée du devant. Comme cela, l’espace reste aéré et tous les livres sont visibles. Si je ne suis pas clair, je vous ferai une photo à ma rentrée de vacances.
Eric
P.S. :Valérie qui connais n’a rien compris à mon explication : voici la sienne. « En alternance :
– Une tablette profonde contenant 2 rangées de livres bien espacées
– Une tablette très peu profonde
«
Bon courage !
Merci à Lauverjat pour cet intéressant compte-rendu de récents catalogues de libraire. Je me réjouis de l’apparition d’une nouvelle chronique dans le blog!
Pour ce qui est du rangement, je ne me prononce pas : je n’ai aucun problème de place pour mes livres anciens… Je n’en ai pas assez! ;o)
Cela dit, pour mes livres non « bibliophiliques », j’en suis revenu au rangement horizontal, comme à la Renaissance! Je les pose à plat, je fais des piles par format… et je mets parfois vingt minutes pour retrouver un livre.
Très bonne idée mais pas nouvelle, Ikéa propose (toujours ?) ce genre de support depuis fort longtemps…
BC