Promenade de bibliophile: Lyon l’amoureuse des livres

Amis Bibliophiles bonsoir,

Mon cœur de bibliophile rebondissait à la perspective d’une visite de Lyon. Les noms des imprimeurs Sébastien Gryphe et Louis Perrin, des libraires Jean de Tournes et Guillaume Rouillé, des poètes Maurice Scève et Louise Labé, des érudits Denis Sauvage et Guillaume  Paradin, des bibliophiles Léon Cailhava, Jean-Baptiste Monfalcon ou Nicolas Yemeniz, restent très évocateurs et suscitent notre envie.

La trace des imprimeurs se retrouve encore dans les rues avec une initiative de la part de la mairie de signalisation des lieux habités par les hommes du livre. 

Si la rue Mercière, quartier des imprimeurs existe toujours avec au  N° 48 l’enseigne au maillet d’argent du graveur et éditeur d’estampes Jacques Fornazeris,  la maison des Tournes a disparu et son enseigne de pierre est désormais visible au Musée Gadagne, musée d’Histoire de la ville de Lyon. 

La maison du libraire Horace Cardon, autrefois celle de l’imprimeur Hugues de La Porte, garde tout son charme Renaissance et dans le quartier du Vieux-Lyon, la traboule au N° 52 de la rue Saint-Jean  évoque l’imprimeur Guillaume Leroy. En revanche les maisons de Louise Labé ou François Rabelais ont été rebâties. Les amateurs de périodes plus récentes ne manqueront pas l’étroite façade XIXe  du quotidien Le Progrès, rue de la République, aujourd’hui investi par la FNAC.

Ma quête des livres anciens commence dans les Musées. Le Musée des Beaux-Arts conserve une peinture du Pérugin (1505) où saint Jacques tient une reliure à décor. Le Musée Gadagne expose de nombreux imprimés locaux des Tournes, des Gryphe, de Rouillé, des éphémères révolutionnaires, des plans et vues cavalières. On regrette seulement de ne pouvoir admirer qu’un fac-similé du seul exemplaire connu du plus ancien plan de Lyon imprimé vers 1559  (1,70 m x 2,20 m une fois ses feuillets assemblés tout de même).  

Le musée des arts décoratifs (menacé de fermeture) présente deux armoires vitrées remplies de reliures aux armes ou à décors des XVIIe et XVIIIe siècles, encore vous faudra-t-il pour les découvrir franchir la corde de protection. On se demandera dans le cas contraire à quoi peuvent bien servir ces minuscules cartels sous vitrine totalement hors de vue ?  À ne pas manquer,  l’évangéliaire du trésor de la cathédrale recouvert d’une riche  plaque de reliure émaillée du  XIIIe siècle.  Au final je n’ai pas eu le temps de visiter la bibliothèque et son fonds ancien et je ne sais pas quels trésors elle renferme.


Bien sûr il reste un morceau de choix : le musée de l’imprimerie, il mérite bien plus que quelques lignes et il fera l’objet d’un prochain billet.


Samedi matin, quai de la pêcherie, non loin du mur de livres, mais bien après l’aurore, a lieu le déballage des bouquinistes.  Le bibliophile trouvera plutôt son bonheur en face chez Lucas, agréable libraire (maison de l’éditeur Matthieu Husz) au fonds varié, un peu de XVIe, un peu de XVIIIe, du régionalisme, des ouvrages sur la chasse, sur les livres, un peu de tout. Si non, allez chez son voisin, hélas fermé ce samedi (librairie Aux trésors de Nad). 



Ailleurs, rue Auguste Comte, nous retrouvons deux librairies, habituées du Salon du Grand Palais à Paris, qui éditent toujours  des catalogues. Le libraire de la Librairie Clagahé aime les illustrateurs modernes mais ne dédaigne pas les livres anciens et les belles reliures. Prenez par exemple cette reliure en maroquin rouge de Lortic sur l’amour des livres de Jules Janin ou ces volumes de Rousseau en veau rose de Thouvenin. Une agréable adresse bien ordonnée et riche en trouvailles singulières.

Non loin de là, la librairie L’Ancre aldine est d’un autre genre, tout aussi accueillante. Les catalogues revisitent les encadrements typographiques des Tournes. Une vitrine contient des éditions régionalistes anciennes, voire introuvables et plusieurs éditions sympathiques de Verlaine.

Au fil de nos promenades dans Lyon nous notons encore la librairie Revel, rue de la juiverie, puis, face la gare Saint-Jean, au coin de la minuscule rue de l’Ours, justement, la bien nommée (à cause d’une statue et non de l’imprimeur) une devanture du siècle passé, à la minuscule vitrine pleine de bilboquets typographiques, affiche encore vaillamment : Imprimerie !

Lauverjat 

11 Commentaires

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  4. Merci pour ce billet, faites un petit détour par Millery la prochaine fois, nous parlerons livre et un viticulteur fait un blanc bio remarquable qui ne donne pas mal à la tête, peut etre ne tache il même pas les pages si on le renverse sur un beau vergé, mais je n'ai pas encore essayé.

    Daniel B.

  5. Merci,

    J'aime beaucoup ces billets de "ballade" et d'humeur, bibliophilico-touristiques !

    Je n'ai pas mis les pieds à Lyon depuis dix ans, cela me donne envie de refaire le voyage !

    J'attends le prochain avec impatience, cher Lauverjat, afin d'y partir muni d'idoines infos 😉

    B.

  6. Merci beaucoup Lauverjat de nous permettre de vous accompagner au long de cette promenade bibliophilique dans une ville qui compte pour les bibliophiles !

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