Le Salon du Livre Ancien du Grand Palais, vision IV: le salon vu de l’intérieur par Eric, qui expose pour la première avec sa librairie l’Escalier des Sages

Amis Bibliophiles bonsoir,
Pour en terminer avec le salon du Grand Palais, je souhaitais vous proposer ce soir la vision de celui qui est  à mon sens l’un des plus prometteurs jeunes libraires français, si ce n’est le plus prometteur: Eric, lecteur du blog depuis très longtemps, qui s’est lancé en librairie il y a deux ans environ, avant d’être reçu au SLAM cette année et de participer, petite consécration, au salon du Grand Palais après donc seulement deux ans d’activité. Une forme de consécration, et de reconnaissance, qui s’ajoute à celle de ceux qui le connaissent: compétence, sympathie, simplicité et une certaine vision de ce qu’il veut (bien) faire.

Vous pouvez retrouver sa librairie sur internet (http://www.escalierdessages.com), Eric est spécialisé dans les sciences, la médecine et l’ésotérisme. Son stand sur le salon était en quelque sorte le quartier général des lecteurs du blog, et il faut dire qu’il était bien assisté par une très sympathique commis. 🙂
Eric a donc connu son premier salon et en semble très content, voici en quelques lignes la façon dont il l’a vécu.

Je viens chaque année au salon du livre ancien au Grand Palais. Cette année est particulière pour moi. Je suis exposant.

Lorsque j’arrive avec mes livres le jeudi matin, nous prenons juste quelques secondes avec Bergamote pour regarder autour de nous. C’est la classe. Ce sera notre seul instant de libre. Ensuite, même pas le temps de mettre les livres en place que des confrères viennent déjà voir si nous avons des ouvrages susceptibles de les intéresser.
Par rapport à d’autres salons, l’ambiance est studieuse. Chacun est concentré sur son stand. Je sens que ce salon est important pour tout le monde… Un petite musique annonce l’ouverture des portes dans 5 minutes. Je jette un coup d’oeil à droite un coup d’oeil à gauche pour évaluer les stands d’à côté. 
A ma droite, un libraire Italien présente une vingtaine de livres d’Heures. Superbe. Ce n’est pas mon domaine, mais j’apprécie. En face, un libraire danois propose un superbe exemplaire de l’édition originale du Discours de la Méthode, l’exemplaire Kronecker des Disquisitiones de Gauss. Fabuleux.
Les premiers visiteurs arrivent.  Des visages connus bien sûr, Lauverjat, Bernard, Bertrand, Jean Marc, Xavier, Frédérick, Baptiste, Textor et tant d’autres avec qui j’aurais souhaité pouvoir discuter un peu plus. Mais d’autres visiteurs sont là aussi, se renseignent sur tel ou tel livre. Nous ne sommes pas trop de deux pour tenir le stand. Le salon est aussi l’occasion pour moi de rencontrer des clients avec lesquels je n’ai souvent échangé que par mail ou par téléphone. De belles rencontres. Mettre un visage sur chaque passion.
Aux vêtements de certains, je constate qu’une averse est tombée. Cela n’arrête pas le bibliophile du vernissage. Il va au plus vite. Faire le maximum de stands pour trouver le livre qu’il recherche tant.J’en retrouverai la plupart le vendredi. La visite se fait alors plus méthodique. Stand par stand, étagère par étagère. Les catalogues ont été lus la nuit. Certains ont pris le temps de la réflexion pour des ouvrages importants. Le temps reste maussade. Il fait froid. Samedi aussi il fera froid. Moins de visiteurs à mon stand, mais un peu plus de curieux en visite (qui ne permettront pas à Bergamote de participer au traditionnel repas des bibliophiles).
Dimanche, enfin du soleil, beaucoup de monde, à nouveau. Je passe prendre les livres que j’avais réservés chez un confrère. Déjà 20h00, nous avons à peine une heure pour ranger les livres. Voilà, c’est déjà terminé. A l’année prochaine.
Eric

79 Commentaires

  1. A l"inverse du livre imprimé, le manuscrit c'est l'"unique", comme le livre avec envoi, ou l'autographe, quand il n'y en a qu'un l'on doit se décider, et vite !…c'est effectivement un marché très porteur… Cela se rapproche étrangement du marché du bibliopégimane où là aussi chaque exemplaire est unique de par sa reliure. Heureux le bibliophile qui s'intéresserait uniquement à l'édition et au texte, sans autres conditions, car dans ce cas il pourrait faire aisément jouer la concurrence et n’aurait aucunement besoin de se précipiter, mais serait ce vraiment un bibliophile ?

    Nous n'achetons que des livres uniques, c'est du moins ce que nous expliquons à nos épouses, ou époux pour justifier nos dépenses inconsidérées! ;-))

    Daniel B.

  2. Faire le grand palais est une forme d'aboutissement. Le cadre, les livres. Tout est formidable.
    Bien sur on peut y acheter des livres.
    Bien sur on peut y faire de bonnes affaires. Les libraires y achètent eux même pas mal de livres (30 % de mes ventes sur le grand palais).

    On y trouve des livres chers et d'autres moins chers.

    Pour mon premier grand palais, j'avais décider d'amener des livres allant de 75 euros à 10.000 euros. J'ai vendu celui à 75 euros.

    Ceci dit, l'année prochaine, j'amènerai certainement beaucoup moins de livres économiques. Ils se sont mal vendu. J'ai vendu plus de livres à plus de 1000 euros que de livres à moins de 200 euros.
    J'amènerai à la place plus de manuscrits. Ma vitrine dédiée à été littéralement dévalisée.

    Eric

  3. Je maintiens que rien ne vaut le plaisir de voir et de toucher les livres pour savoir vraiment lequel nous fera flasher et pour cela le Gd Palais est unique par le nombre et la qualité.

    Eric suit un parcours exemplaire, deux ans d’existence et déjà le Gd Palais. D’ici deux ans, le GdPalais, il le rachetera, y installera quelques escalators (des sages) et en fera le premier supermarché du livre ancien … 🙂

  4. Je trouvais ça un peu mou sur les commentaires… Je "faisais l'âne pour avoir du son" comme disait mon grand-père 😉

    Je suis sûr que j'adorerais.
    Suis souvent à Paris, jamais au bon moment voilà tout. Et puis si je découvre une brasserie parisienne où l'on mange (vraiment) bien, alors là ;-))

    Bonne soirée,
    Olivier

  5. Vous devriez effectivement aller à ce salon, j'ai acheté également cet année un seul livre, et l'année dernière plusieurs, et je ne peux pas me permettre de surpayer. Il y a des belles affaires pour toutes les bourses. Le niveau est assez relevé, donc un petit livre au Grand Palais, cela pourrait être un grand livre en d'autres lieux et des livres de qualité tout à fait acceptable, voir remarquable, se négocient à des prix très raisonnables.

  6. Bonjour Olivier,

    Pour vous répondre:
    Je n'ai pas acheté à chaque fois que je suis allé au Salon, mais j'ai acheté trois ouvrages cette année. A la question "peut-on y acheter?", je réponds sans aucun doute: oui et archi-oui.

    Il y a des livres à tous les prix, de 100 euros à plusieurs centaines de milliers d'euros. Et il me semble qu'on peut se dénicher quelque chose de sympathique si évidemment on est pas spécialisé dans les incunables en reliure or et diamants.

    Sur l'ambiance… je la trouve très sympathique, comme si le lieu mettait chacun dans d'heureuses dispositions. J'ai pu négocier avec chaque vendeur, mais surtout la plupart d'entre eux sont très ouverts aux discussions et on sent (en tout j'ai senti) une vraie envie d'échange. En termes de choix d'ouvrages, la manifestation est évidemment unique est son genre, et je dois avouer que la qualité et l'éclectisme des ouvrages proposés est très enthousiasmante.

    Je déteste Champerret, qui me rend claustrophobe, j'adore Saint-Sulpice et sa sympathique ambiance de vacances, mais le Grand Palais est définitivement à part. C'est la grand messe. Ambiance feutrée et très sympathique. Malgré le challenge que doit représenter le coût d'une telle manifestation pour chaque exposant, on sent une énergie vraiment très positive. Après, vous trouverez des livres à votre goût ou pas, chers ou pas, c'est difficile de se mettre à votre place, mais il est certain que vous aurez l'occasion de voir (et de manipuler) de très nombreux ouvrages, ce qui est toujours passionnant et sûrement l'un des plus sûrs moyens de "progresser" en bibliophilie.

    Et manipuler, dans une exposition, toucher, mais avec doigté et respect… vous pouvez toujours essayer! 🙂

    Last but not least, c'est aussi l'opportunité de déjeuner en très agréable compagnie.

    Hugues

  7. Une fois de plus je n'y suis pas allé…
    Parce que je suis un peu loin. Parce que je ne suis pas sûr de vouloir consacrer un week-end à ma passion (dévorante) loin de chez moi et des miens sans pouvoir rien(?) acheter.
    D'où, un certain nombre de questions (histoire de me déniaiser):
    1)Peut-on y acheter quand on est, comme moi, impécunieux un bon petit livre sympa, un petit coup de coeur?
    2) Au-delà de la visite et de la proximité de livres incroyables pour lesquelles quelques visites d'expositions peuvent assouvir la soif, quelle est l'ambiance? l'attitude des vendeurs?

    Car en fait la différence entre une très belle exposition et un très beau salon c'est cette sensation, un peu vertigineuse, qu'on pourrait les acheter ces livres merveilleux.

    Bon après je confirme que l'envie grandit. Chaque année.
    Faîtes-moi envie (encore une fois) !
    Olivier

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