Gustave Doré : un bois original pour le Don Quichotte de 1863

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je laisse aujourd’hui la parole à l’ami Bertrand, qui vous propose un article sur Don Quichotte et Gustave Doré, et plus précisément sur un bois original utilisé pour le Don Quichotte de 1863.
Vignette issue de l’édition imprimée du Don Quichotte,
premier volume, page 100.

Ce n’est pas en quelques lignes que l’on va réécrire une vie de Gustave Doré par ailleurs déjà largement étudiée et copieusement commentée.

Non, ce soir, toujours dans une démarche chère au bibliophile, je vais m’attacher à vous montrer ici ce qu’il est assez rarement donné de voir.
Bois gravé original utilisé pour l’illustration du Don Quichotte
Dimensions : 12 x 7 cm environ. Epaisseur : 2 cm Matière : Bloc de buis

En effet, j’ai la chance d’avoir acquis pour ma collection personnelle, il y a de cela quelques années maintenant, un bois original gravé qui a servi pour l’illustration du Don Quichotte de 1863.

Tout le monde à déjà croisé, je pense, cette superbe et imposante édition de Don Quichotte en 2 volumes in-folio, publiée chez Hachette et Cie.

C’est sans doute un des livres illustré les plus réussis entrepris par Gustave Doré. Les deux volumes ne totalisent pas moins de 377 bois gravés dont 257 bois gravés de plus petites taille pour les bandeaux et les culs de lampe, et 120 gravures sur bois tirées à pleine page in-folio ! Un travail de dessinateur et de graveur époustouflant !
Vue de profil avec références sur une étiquette collée.
La maîtrise de l’illustration est totale de bout en bout avec des inventions, des interprétations osées et toujours réussies (à mon goût).

Comme je le disais, j’ai la chance d’avoir trouvé (un peu par hasard) un bois gravé qui a été utilisé pour imprimer cette belle édition. Malheureusement, je n’ai pas un des grands bois à pleine page comme on pourrait en rêver… Il n’en existe que 120 ! D’ailleurs combien en reste-t-il ? Combien ont été cassés ? Perdus ? Je me contenterai donc d’un petit bois qui a servi pour imprimer le cul de lampe de la page 100 du premier volume. Illustration qui mesure environ 12 x 7 cm. Le bloc de buis vue de face arrière. Brut. Taches d’encre.
Matériellement maintenant. Il s’agit d’un bloc de buis massif qui porte sur une face la taille du dessin exécuté par Gustave Doré. La taille a été effectuée par H. Pisan, un des meilleurs interprètes de Gustave Doré aux dires de Rémi Blachon (La Gravure sur bois au XIXè siècle, l’âge du bois debout. Les Editions de l’Amateur, 2001). L’autre face est brute, avec des traces évidentes d’encrages successifs, de petites salissures (le propre de l’imprimerie n’est-il pas de faire du propre avec du sale comme me l’a dit un jour un ami imprimeur ?). Sur un des côtés du bois on distingue une trace d’étiquette avec des références (on lit I. Cha. XII., ce qui correspondait bien effectivement à la position de ce bloc de bois dans le livre imprimé – vignette pour le chapitre XII du premier volume, qui correspond à la page 100). J’ai la chance de posséder également l’étui de carton gris dans lequel le bois était certainement toujours rangé après utilisation. Sur la face avant de ce carton il y a une épreuve tirée sur papier ordinaire contre-collée qui servait à identifier rapidement le bois pour s’en servir. Le tout est en très bon état. Le bois n’est ni cassé, ni endommagé en quelque endroit que ce soit. Il est juste encore noirci par les très nombreux passages d’encres qui ont été nécessaires à l’impression de l’ouvrage tiré probablement à plusieurs milliers d’exemplaires. Vue de profil. On voir bien ici « l’épaisseur de la taille ». La rareté de telles pièces est avérée par de nombreux collectionneurs. Je me suis renseigné auprès de quelques spécialistes de Gustave Doré et de professionnels des ventes de ce genre de bois et il apparaît très rapidement que ces bois gravés (qu’ils soient de Gustave Doré ou de quelqu’un d’autre d’ailleurs) sont rares, voire très rares sur le marché. Il n’en passe quasiment jamais en ventes aux enchères (Drouot, Christie’s et Sotheby’s interrogés n’ont vu que quelques unités passer en salle sur des dizaines d’années).

Pour finir par une note vénale et non-vénale à la fois. Un collectionneur m’a proposé 2.500 euros pour ce bois, offre que j’ai refusée.
Carton d’emballage d’origine du bois gravé, pour le rangement chez l’imprimeur.
Avec sa vignette « épreuve » en bon état.
Je suis heureux de posséder (bien que temporairement…) un petit morceau d’histoire « matérielle » du livre, et non des moindres, un petit morceau du « Don Quichotte illustré par Gustave Doré ».

Ne nous quittons pas sans un petit mot repris de Rémi Blachon (même ouvrage que cité ci-dessus), à propos de Gustave Doré et de ses bois gravés :

« Même s’il n’en n’est pas l’inventeur, même s’il ne fut pas le premier à utiliser le pinceau sur le bois, Gustave Doré est bien celui qui imposa la gravure de teinte. Ses premiers bois, ceux du Journal pour rire de Philipon, faits dans le style de Grandville alors qu’il n’avait que 17 ans, sont encore d’une facture toute classique, gravés par Alphonse Rose, Henri Delaroche, Edouard Diolot et autres de la phalange de 1840.

Progressivement, il va en venir à l’emploi du lavis et de la gouache sur ses bois. Annie Renonciat a regretté qu’on ne connaisse pas les originaux de Doré : « On déplore ainsi aujourd’hui, écrivait-elle, la perte des originaux du maître, tous passés au burin des graveurs. »

Ceci n’est heureusement plus vrai : en 1991, le Département des Estampes de la Bibliothèque Nationale de France a en effet acquis deux bois de Doré non gravés, ou plutôt à peine entamés par le burin d’Héliodore Pisan. Il s’agit de deux bois préparés pour le Don Quichotte, qui, pour une raison quelconque, ne furent jamais terminés, et grâce auxquels on peut parfaitement étudier la technique de Doré et notamment la façon dont il alliait gouache et lavis à son dessin à la plume. »

Détail. Image retournée horizontalement (informatique) pour montrer le dessin tel qu’il apparaît à l’impression. Le bois devait être « pensé » et « taillé » à l’envers !
Etonnant non ? Rien n’est jamais perdu pour la science des choses donc. Et c’est très bien ainsi.
Détail de l’emballage carton montrant l’épreuve papier. On distingue bien les signatures de G. Doré en bas à gauche et de H. Pisan en bas à droite.
Je gagerais bien volontiers que le Département des Estampes de la BNF loucherait fortement sur mon bois gravé, mais c’est un peu mon « précieux » et l’on ne se défait pas de son « précieux » comme cela, fusse-t-on obligé de se voire amputé d’un doigt pour cela et devoir franchir à jamais les rives d’un pays enchanté et ne jamais y revenir… (Ah Lord of The Ring quand tu nous tiens…).

Amitiés bibliophiliques, Bertrand Merci Bertrand,H

25 Commentaires

  1. Bonjour,

    je vais relancer ce sujet sur les bois gravés car j'en possède une centaine ! J'ai très peu de temps en ce moment (car je suis étudiant en histoire de l'art et je rédige mon mémoire jusqu'au 15 août…) mais je suis un grand passionné de gravure et surtout de bois gravés (typo et autres matériel d'imprimerie également). Je pense que nos passions se rejoignent et j'ai beaucoup appris sur votre site ! Dès que j'ai moins de boulot, je ferai des photos de ma collection, et pourquoi pas, si l'administrateur me donne une adresse postale, vous envoyer des tirages de ces bois gravés ! (je possède tout le matériel nécessaire pour l'impression).

    Si quelqu'un est intéressé, j'ai un ami de Tours qui vend un bois gravé d'André Rouveyre qui représente Paul Claudel (frère de Camille Claudel). Il mesure environ 12 x 12 cm. Il vend également une estampe tirée d'un bois gravé de Raoul Dufy pour le Bestaire de Guillaume Apollinaire !

    Voici le lien pour Dufy :

    http://www.leboncoin.fr/collection/665142353.htm?ca=7_s

    Je possède également des galvano, des cuivres, plombs, étain, etc…

    Je vous envoie des photos dès que j'ai un peu de temps, et n'hésitez pas à me poser des questions.

    J'essaye de mettre en place un blog sur ce sujet, je vous tiens donc au courant.

    Merci pour votre passion et vos échanges très instructifs!

    Nicolas

  2. Je vous remercie de votre réponse, car même si j'aime beaucoup les beaux livres et les belles gravures, je n'y connais absolument rien aux techniques de gravure et de reliure, la littérature étant mon intérêt premier. C'est pourquoi, même en sachant que me visite avait tort, je ne savais pas quoi lui répondre…

    Textor, vous auriez pu avoir raison, quand j'étais petite, je prenais en effet les fac similés de mon père pour des livres de très grande valeur ! Mais j'ai appris à faire la différence, et je ne crois pas avoir été trompée.

    En tout cas, merci pour vos réponses et pour votre intérêt. Je vous souhaite une bonne continuation,

    Mathilde

  3. Ah oui, vous avez raison Textor, je n'y avais pas pensé… Je suis tellement habitué à ces livres que j'ai pris pour acquis le fait que Mathilde sache faire le distingo… LA grande majorité des fac simile sont modernes, le plus souvent avec des couvertures cartonnées, et non toilées… Mais si notre lectrice veut en avoir le coeur net, elle peut envoyer quelques photos et nous lui répondrons, de façon sûre cette fois… En joignant des photos des pages de titre et des plats de couverture…

  4. Benoit, votre commentaire prend pour acquis que les ouvrages de Mathilde sont des originaux et non pas de simple fac-similés comme le laisse entendre le "visiteur".

    Textor

  5. Bonjour Mathilde, votre "visite", sauf son respect, semble ne pas être spécialiste, du tout du tout… Personne ici ne pourra récapituler les techniques, cet article est déjà en lui-même très éclairant me semble t'il sur les bois…
    Selon les techniques, les papiers, certaines gravures se sentent effectivement sous les doigts, exactement comme la taille-douce des timbres et des billets de banque, par exemple, pour rester simple et illustratif. Les livres de Doré que vous évoquez sont incontestablement illustrés de gravures sur bois, parmi les plus belles qui plus est…
    Votre visiteur oublie aussi qu'en 1866, la photographie débute son histoire, et qu'en tout état de cause, pour illustrer un ouvrage, il faudrait alors des tirages contrecollés ! Plus tard, au 20e, et par exemple dans la collection "Le livre de demain" évoquée dans les commentaires, les bois étaient reproduits par un procédé de "cliché", à cause des gros tirages, auxquels n'auraient pas résisté les bois…
    Mais en ce qui concerne vos deux ouvrages, et si j'ai bien compris la question, ce sont des gravures sur bois… Mais l'article était clair, je n'y apporte rien, je voulais juste vous rassurer !
    Benoît P.

  6. Bonjour,

    J'ai découvert votre blog ce matin, et cet article m'a vivement intéressée. J'aime beaucoup les beaux livres, (et le texte aussi, bien sûr !) mais je ne connais pas très bien les techniques de reliure et de gravure. C'est pourquoi j'ai pensé que vous pourriez éclairer ma lanterne.

    Hier soir, j'ai eu une visite qui m'a certifié que les illustrations de Gustave Doré (Bible de 1866, et Don Quichotte de 1869) seraient non pas des gravures, mais des photographies, parce qu'on ne les sentait pas au toucher.

    Je suis convaincu du contraire, et votre article le témoigne clairement, me semble-t-il. Pourriez vous m'expliquer plus clairement les techniques de gravure, et pourquoi est-ce que les illustrations sont aussi lisses ?

    Je vous remercie pour votre attention et pour tout le temps que vous avez passé pour nous faire découvrir de si belles choses.

    Cordialement,

    Mathilde

  7. Incroyable, c’est vraiment époustouflant !
    Je posséde depuis peu une édition originale de cette édition et je dois dire que je suis particulierement ému de voir un bois qui a servie à la création des exemplaires que je posséde,

    Bravo

  8. Merci pour ce blog sur les bois gravés de Pisan : je n’avais jamais vu la gravure sur le bois lui-même et c’est formidable.Je suis ravie d’avoir pu trouver ce blog !
    Vous avez un trésor inestimable ( pour moi ) entre les mains ! Combien de temps Pisan a-t-il du passer sur ses gravures ?…Quelles joies at-il du connaître lors des impressions de ses oeuvres ?…Je ne pensais pas voir un de ces bois gravé…C’est fait ! C’est génial .
    Merci encore.
    Nadia D.

  9. Pour ceux qui souhaiteraient voir des bois gravés, je conseille le Musée de l’imprimerie de Lyon qui présente 110 bois de Gustave Doré illustrant les « Oeuvres » de Rabelais et 600 bois gravés pour des Bibles dont des bois du 16è s. copiés des bois de Bernard Salomon pour les Quadrains historiques de la Bible, Jean de Tournes, 1553. Cf. : http://www.lyon.fr/vdl/sections/fr/arrondissements/2arrdt/culture/musees/musee_imprimerie_2
    PS : j’ignore s’ils sont encore visibles depuis le reaménagement récent de l’exposition permanente.

  10. Fatigué Jean-Paul ?

    Non, je n’avais pas oublié de répondre à Bergamote, bien qu’il soit vrai que je n’ai pas mentionné la présence de la « cuvette » caractéristique des gravures sur cuivre (empreinte en creux laissée en pourtour d’une gravure sur cuivre par la pression de la plaque de cuivre sur le papier lors du tirage),
    maintenant c’est fait.

    PS : Jean-Paul, ce n’est rien, je comprends. La fatigue, le stress, l’âge… il existe cependant de très bonnes maisons de repos en Bourgogne… (on y sert un Chambolle… qui n’est pas Duru celui-là, des plus exquis)… sourires…

    Amitiés, Bertrand

  11. Bonsoir Bergamote. Bertrand a oublié de répondre à ta question sur l’identification du résultat de l’impression d’une gravure sur bois et d’une gravure sur cuivre : la plaque de cuivre laisse une empreinte marginale dans le papier caractéristique.
    Quant aux plaques à dorer les plats, elles sont rares et très chères, mais on peut en trouver encore dans des ventes publiques spécialisées de liquidation d’ateliers de doreurs.

    Jean-Paul

  12. Cher Philippem,
    je ne peux que vous encourager à prendre vos 3 bois gravés en photo et de les envoyer par mail à Hugues qui, j’en suis certain, se fera un plaisir de les publier sur une page du blog à la suite de cet article.

    De mon côté je ne sais pas si je pourrai vous aider mais je serais heureux et curieux de recevoir les photos à mon mail que vous donnera Hugues. Merci d’avance.

    PS : il est quand même bien ce blog, non ? Et rien de vénal dans tout ceci, quel bonheur ! Merci à tous.

    Amitiés, Bertrand.

  13. Merci Bergamote (alias celle qui me fait toujours autant rêver… avec ces desserts à tomber parterre) pour ce commentaire,

    en fait la gravure sur bois, par la nature même du support, le bois de bout (taillé dans le sens perpendiculaire des fibres du bois), ne permet pas une taille aussi fine que le permet la plaque de cuivre, plus tendre, plus facile à ciseler.

    Les gravures sur bois pour faire simple sont donc toujours des gravures au trait, assez simple dans leur dessin (les hachures ne sont pas possibles comme sur le cuivre par exemple), donc vous reconnaitrez facilement une gravure sur bois au fait que le dessin est souvent beaucoup plus « frustre » qu’une gravure sur cuivre. Mais cela ne veut pas dire que la gravure sur bois n’est pas fine, bien au contraire, c’est la technique qui oblige l’artiste à faire appel à d’autres jeux techniques comme les hachures ou la profondeur de la taille sur cuivre.

    En gravure sur bois, ce sont plutôt les lignes concentriques, plus ou moins rapprochées, qui donnent les effets d’ombre, de mouvement, etc. Honoré Daumier, Gustave Doré, Bertall, et bien d’autres en ont été les maîtres incontestés au XIXè siècle.

    Au XXè siècle une collection est intéressante pour les beaux bois gravés qu’elle contient, il s’agit du Livre de demain. Le plus connu étant Les aventures du Roi Pausole de Pierre Louÿs et illustré par le célébrissime Foujita.

    Voir ici un exemplaire pour voir la couverture jaune caractéristique de la collection :

    http://cgi.ebay.fr/LES-AVENTURES-DU-ROI-PAUSOLE-LOUYS-LIVRE-DE-DEMAIN_W0QQitemZ160200476811QQihZ006QQcategoryZ17151QQssPageNameZWDVWQQrdZ1QQcmdZViewItem

    et ici pour les bois gravés de Foujita :

    http://jncastorio.unblog.fr/files/2007/06/foujita1.jpg

    http://jncastorio.unblog.fr/files/2007/06/foujita4.jpg

    http://jncastorio.unblog.fr/files/2007/06/foujita8.jpg

    http://jncastorio.unblog.fr/files/2007/06/foujita12.jpg

    Vous l’aurez compris j’adore les bois gravés, qu’ils soient du XVè siècle (incunables) ou du XXè siècle (notamment Foujita et autres tout aussi bons illustrateurs (voir meilleurs) mais moins mis en lumière comme Clément Serveau (grand spécialiste du bois gravé outre qu’il était un peintre renommé), Jean Chièze, Louis Jou, etc…

    Pour information il est passé en vente aux enchères à Dijon il y a peu de temps un bois gravé par Paul Gauguin !!

    Voir ici :

    http://images.google.com/imgres?imgurl=http://www.interencheres.com/img/img_actu/gauguin_1.jpg&imgrefurl=http://www.interencheres.com/ventes_aux_encheres/actualite.php%3Fnews%3D107%26cat_news%3D1&h=288&w=400&sz=17&hl=fr&start=2&um=1&tbnid=CC6bEthhGuhQtM:&tbnh=89&tbnw=124&prev=/images%3Fq%3Dbois%2Bgrav%25C3%25A9%26svnum%3D10%26um%3D1%26hl%3Dfr%26lr%3D%26sa%3DN

    Estimé 35.000 / 40.000 euros… je ne sais pas combien il a fait finalement…

    Amitiés, Bertrand

  14. Bertrand
    Je possède quelques bois, mais non signés et je ne sais pas à quels ouvrages ils ont servi… Trois sont en buis et représentent des scènes religieuses (hagiographie) ; ils semblent être du XIXe s. Les deux autres sont dans un bois qui semble moins dense et représentent un rapace et un primate. Je les pense plus anciens (XVIIIe ?) sur des critères très subjectifs et pas très assurés…
    Leur taille est modeste, mais la précision du trait et l’assurance de la gravure n’en est que plus étonnante.
    Si la rubrique petites annonces/renseignements apparaît, peut-être demanderais-je de l’aide pour les identifier.
    Bonne soirée
    Philippem

  15. J’ai oublié, j’avais une autre question : un peu dans la même catégorie d’objets, est-il encore possible de trouver d’anciennes plaques pour dorure (qui servaient à dorer les plats) ? Si oui, j’imagine que leur prix doit être prohibitif…

  16. Merci Bertrand pour avoir partagé un petit peu de cet objet plein d’Histoire.
    Il s’agit vraiment d’une très belle pièce.

  17. Merci Bertrand : moi qui me demandais de puis longtemps à quoi un « bois » pouvait bien ressembler, je suis servie. Je trouve l’avant-dernière photo absolument fantastique.
    Une question que je me pose : comment reconnaît-on, en ayant juste l’image sous les yeux, si elle a été faite à partir d’une gravure sur cuivre ou d’un bois ?

  18. « Je crois aux forces de l’esprit », avouait François Mitterrand. J’y crois aussi…Comment se fait-il que, travaillant sur le célèbre Cazin depuis bientôt quinze ans, je sois tombé un jour sur un cuivre gravé par Eugène Varin (1831-1911), commandé vers 1868 par le banquier bibliophile Eugène Deullin pour illustrer sa « Bibliographie iconographique des petits formats du XVIIIe siècle » qui n’est pas parue ? Nous oserons encrer ce cuivre pour lui donner enfin vie et servir de frontispice au « Cazin » à paraître aux Editions des Cendres au printemps prochain….

    Jean-Paul

  19. Evidemment l’envie serait grande d’encrer à nouveau ce bois pour en tirer quelques épreuves, d’autant qu’il n’est abosolument pas endommagé et visiblement peu usé.

    Mais comme tu le dis Pilou, je n’ai pas osé, et je n’oserai sans doute jamais. Ce serait sans doute intéressant mais je préfère le conserver comme un témoignage de l’histoire de l’imprimerie et de la gravure sur bois du XIXè siècle plutôt que de me faire plaisir avec en l’utilisant.

    Simplement à titre de sondage et à titre de pure curiosité, y-a-t-il parmi les lecteurs de ce blog, même les plus secrets et timides lecteurs, d’autres possesseurs de bois gravés de Gustave Doré ou d’autres artistes, du XIXè siècle ou bien d’un autre siècle ?

    Ces pièces semblent rares et je ne sais pas évaluer le nombre de bois qui peuvent encore rester en circulation en bon état ?

    N’oublions pas qu’il n’y en a que 377 pour ce Don Quichotte. Tous uniques. Même si sans aucun doute certains ont du être regravés plusieurs fois à l’époque (bois cassés ou endommagés lors du tirage), ce qui semble assez courant.

    Amitiés, Bertrand

  20. Bertrand, est-ce que tu as essayé de faire une impression avec ce bois ou tu n’as pas osé?
    Je me rappelle que pour l’expo Cézanne-Picasso à Orsay étaient mis en vitrine les plaques servant aux lithographies des livres illustrés des éditions Vollard. Encore un témoignage intéressant de la production de livres imagés, et des oeuvres d’art à elles seules (comme d’ailleurs les eaux-fortes de Rembrandt).
    En tout cas, superbe article, et je suis d’accord avec toi: conserve le ce bois! (à moins bien sûr que la BnF ne te l’échange contre une Bible de Gutenberg, auquel cas…)

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