Quand l’atelier Derome reliait en série

Amis Bibliophiles bonjour,

Dans le dernier catalogue (numéro 72) publié récemment par la librairie Hatchuel, figure, sous le numéro 111, le livre suivant (d’ailleurs présent sur la couverture du catalogue) :

111 THÉOCRITE, MOSCHUS, BION, HOMÈRE, MUSÉE, COLUTHUS, TRYPHIODORE & HUME (David), GOLDSMITH, ALLUT (Scipion) traduction – Reliure de DERÔME.
Nouveaux mélanges de Poésies grecques, auxquels on a joint deux morceaux de Littérature Angloise.
Amsterdam et Paris, s.n., 1779.
In-8, plein maroquin rouge de l’époque, dos lisse richement orné de cloisons garnis au petit fer à l’oiseau, guirlandes et filets dorés, pièce de titre de maroquin vert, guirlande dorée en encadrement des plats avec fleurons d’angle à l’oiseau, chaînons dorés sur les coupes et les chasses, garde de tabis bleu, tranches dorées (reliure de Derôme), xj, (1) p. de table, 242 p. 500 €
Première édition collective de ce recueil contenant six poésies traduites du grec par Scipion Allut : Théocrite, Moschus, Bion, Homère, Musée, Coluthus, Tryphiodore et deux pièces traduites de l’anglais : « L’Épicurien » tiré des Quatre essais de David Hume et la « Romance de l’Hermite » tiré du Vicaire de Wakefield d’Oliver Goldsmith.
Bandeaux, vignettes et ornements typographiques gravés sur bois dans le texte.
(Barbier, Anonymes, III, col. 531). Quelques taches claires sur les plats. Très bel exemplaire, grand de marges, imprimé sur grand papier dans une belle reliure de Derôme, non signé, à son fer à l’oiseau répété sur les plats et le dos.

Ce livre m’a tout de suite rappelé un exemplaire similaire, passé en vente en 2013 à Auxerre, dont voici la description :

Lot 217 – [POÉSIES]. – Nouveaux mélanges de poésies grecques…
Nouveaux mélanges de poésies grecques, auxquelles on a joint deux morceaux de littérature angloise [traduits par Scipion Allut].
A Amsterdam, et se trouve à Paris, 1779.- In-8 de XI-(1), 242 pp. ; maroquin rouge, dos lisse richement orné de filets, fleurons et oiseaux dorés, encadrement de motifs dorés avec fleurons aux angles sur les plats, roulette dorée intérieure et sur les coupes, tranches dorées. (Reliure de l’époque attribuée à Derôme le jeune).
Bel exemplaire sur grand papier dans une reliure en maroquin rouge probablement de l’atelier de Derôme le jeune, coins légèrement frottés.

Il s’agit de deux exemplaires différents, du même tirage – et les deux reliures sont identiques – même cuir, mêmes fers, dont le fameux fer à l’oiseau, qui justifie ici l’attribution à l’atelier de Derôme, et même faute à la pièce de titre : « mélange de poésie grecques ».

Nous avons donc ici un exemple de livres reliés en lot, peut-être par Derôme – et on comprend que ces reliures ne soient pas signées, puisqu’il s’agit certainement du travail de l’atelier, pas de celui du maître.

Est-ce que ces exemplaires, reliés en série, étaient commandés par l’un des libraires éditeurs, ou achetés par le relieur pour son propre débit ? est-ce qu’on peut avoir une idée du nombre d’exemplaires qui ont bénéficié de telles reliures ?

C.

3 Commentaires

  1. C’est vrai que ce sont de belles reliures et en même temps, elles ont ce petit truc en moins, qui fait qu’on n’est pas devant du « grand Derôme ».
    Hugues

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