Dans la bibliothèque des bibliophiles du Blog: le dernier achat de Gonzalo, les Oeuvres de Clément Marot, 1731

Amis Bibliophiles bonjour, 
Je réponds tardivement à l’invitation d’Hugues, qui souhaitait voir les lecteurs du blog présenter leur dernière acquisition. 
J’aime la Renaissance. Malheureusement, les éditions originales des auteurs majeurs de cette époque me sont inaccessibles. Je dois donc me rabattre sur des publications plus tardives et moins coûteuses.
C’est le cas avec cette édition des œuvres de Marot donnée à La Haye en 1731. Parfois fautive, elle marque cependant une étape importante dans la circulation du texte : il s’agit de l’une des premières éditions critiques, savamment annotée et commentée par Nicolas Lenglet du Fresnoy. 

La préface montre l’esprit  dans lequel Lenglet aborde l’oeuvre marotique : il qualifie le poète de « restaurateur de la poésie françoise », « celui qui sert encore aujourd’hui de modèle pour badiner noblement et agréablement ».  Lenglet  y joint les oeuvres de Jean (le père) et Michel Marot (le fils). Pour composer le texte, il s’appuie sur l’édition de Niort, 1596, mais il ajoute 53 pièces omises dans les anciennes éditions des Oeuvres. Il en donne le détail dans une « liste des pièces particulières à cette édition » qui suit la préface.

Les libraires Gosse et Neaulme publient simultanément deux versions de cette édition des Oeuvres : l’une en 4 volumes in-4° et l’autre en 6 volumes in-12. L’édition in-4°, quoi que plus spectaculaire, est assez mal jugée par Brunet, qui considère l’in-12 comme « plus commode et plus jolie ». Je ne vous cache pas que l’édition in-quarto m’aurait plu malgré tout…  Mais on se contente de ce que l’on a ! Et l’in-12 suffit à satisfaire mon ambition de lecteur *sourire*

L’exemplaire reçu aujourd’hui, est complet des six volumes, dans des reliures en veau brun contemporaines de l’impression. Les coiffes supérieures sont absentes et quelques manques de cuir ont été comblés par un restaurateur. Mais les reliures sont bonnes, solides et propres.
Achat sur ebay à un particulier  pour 150 € (prix de départ. Je ne sais pourquoi j’ai été le seul enchérisseur… il n’y avait pas de piège. Je remercie le vendeur)
Gonzalo

8 Commentaires

  1. Posons-nous les questions importantes: La cote des éditions pour ménagères de moins de cinquante ans Jean de Bonnot subit-elle de plein fouet la baisse de prix générale du livre ancien d'entrée/moyenne gamme?

    Les amateurs barbares de facsimilés vont-ils enfin goûter aux plaisirs des cuirs anciens pour le même prix? Le mauvais goût est-il vraiment une affaire d'argent?

    Ce torpillage annoncé est-il volontaire? Une secte d'énigmatiques bibliophiles est-elle derrière tout ça? Un consortium de libraires nihilistes tirerait-il les ficèles en coulisse?

    Diantre, à qui profite le crime?!

  2. Textor, l'édition de Rouen, 1596, c'est déjà bien ! Chanceux que vous êtes ! 🙂

    Pardon pour la bourde concernant le statut du vendeur : j'ignorais qu'il s'agissait d'un professionnel !

  3. Ah dommage, Gonzalo, j'aurais dû, peut être, vous proposer l'EO du Pontus de Tyard que j'ai vendue il y a quelques mois ? (moins de 1000 euros, en reliure malheureusement postérieure mais soignée)

  4. oui, bel achat, à un prix qui interdit d'hésiter… en ce moment effectivement on a l'impression qu'il vaut mieux être acheteur que vendeur, sauf en svv où les résultats sont assez différents.

  5. Bel achat en effet, 25 euros le volume c'en est presque triste pour Marot et le marché du livre ancien , il y a 4/5 ans les volumes de déco dépareillés se vendaient à ce prix, pour rebondir sur le tintin lutin effectivement une certaine bibliophilie évolue, et il y a parfois plus de demande pour des tintin lutin que pour le livre ancien, pire, le régionalisme, j'ai vendu cette semaine sur ebay les antiquitez de la ville de Vienne par Chorier Un XVIIe pas fréquent EO pour 69 euros, une bonne vingtaine de suiveurs mais pas d'enchérisseurs pour en découdre, certe il était pas super frais mais quand même ??? A part les ventes de prestige le marché du livre ancien normal semble endormi ?

    Daniel B.

  6. Gonzalo,
    Joli achat ! Je confirme qu’il n’est pas facile d’attraper une édition du 16ème siècle. Je n’ai que celle de Rouen 1596. Sympathique mais loin d’être originale ! 🙂 Textor

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