Promenade de bibliophile: exposition à Chantilly, « Histoire de rire, histoires à rire »

Amis Bibliophiles bonjour,
Courez, courez, l’exposition actuelle de la bibliothèque du château de Chantilly, « Histoire de rire, histoires à rire », se termine le 2 juillet!
Heureusement, un catalogue annoncé devrait paraître prochainement.

Les commissaires de l’exposition, Madame Louise Amazan-Comberousse et Monsieur Olivier Bosc se proposent d’explorer l’histoire du rire à travers  « les joyeuses narrations et devis gaillards du Moyen Âge au Grand Siècle » c’est-à-dire, s’agissant de la collection du duc d’Aumale, au moyen des livres précieux, depuis les manuscrits enluminés jusqu’aux facéties imprimées. L’exposition (environ 80 numéros) est dense et fouillée et difficile à résumer en quelques lignes.
Hélas, bien sûr,  le livre II de la poétique d’Aristote sur la comédie et le rire n’est pas exposé. Il est perdu, comme vous savez si vous avez lu Umberto Eco et son « Nom de la rose ». Parmi les manuscrits présentés notons celui  « les Quinze joies du mariage» du XVe siècle qui voisine avec l’édition incunable (1498) de Jean Trepperel. Après les fabliaux et les narrations comiques du Moyen âge, le Décaméron de Boccace servit de modèle à nombre de conteurs. Quatre éditions différentes sont exposées dont l’incunable sur vélin d’Antoine Vérard.

Enfin Rabelais vînt. « Cornucopie et joyeuseté de la raillerie » président à son écriture. Cinq éditions rarissimes de ses œuvres sont présentées, Pantagruel (Lyon, 1534), Gargantua (Lyon, 1535 et Troyes, 1556),  le Tiers livre (Lyon, 1548) et du Quart livre (1552).
Avant de quitter le XVIe siècle nous n’oublierons ni Marguerite de Navarre (l’Heptaméron des Nouvelles) ni Bonaventure des Périers (Les Nouvelles récréations et joyeux devis) ni Tabourot (Les Escraignes dijonnaises)…

Le siècle de XVIIe est celui des bons mots.
Les imprimeurs rééditent les œuvres du siècle précédent et impriment des recueils récréatifs et des opuscules satiriques. Par exemple, les histoires récréatives parues sous le nom de « Roger Bontemps » ou encore « les caquets de l’accouchée ». Parmi beaucoup d’autres exemples, et un aparté sur la contrepèterie, on s’étonnera pourtant de n’y pas trouver cette langue de vipère de Ménage.

L’exposition s’achève sur l’évocation des facéties mises en scène, c’est-à-dire les pièces publiées des acteurs comiques. Les comédiens de l’hôtel de Bourgogne excellèrent dans la farce et furent édités, Gaultier Gargille ou Gros Guillaume ou Buscambille (les fantaisies, Paris, Jean Millot, 1615).
Tabarin, bateleur de la place Dauphine (inventaire universel des œuvres, Paris, 1623), bénéficia d’un gros succès d’édition.
On notera encore deux vitrines intitulées « la récréation du bibliophile » qui présentent une accumulation fort plaisante de plaquettes rares rééditées au XIXe (collection Jannet et librairie Techener) dans des conditions fort désirables.
S’il faut exprimer un regret,  il concerne les cartels.  Ceux-ci ne font pas état (par choix) des particularités des exemplaires présentés, (reliure, provenance, dédicace, édition, etc.), toutes caractéristiques bibliophiles omniprésentes dans la bibliothèque du duc d’Aumale et qui nourrissent notre monomanie.  Il est cependant loisible de consulter en ligne le catalogue de la bibliothèque…

En conclusion,  voilà une étude très étayée sur l’histoire du rire à travers l’écrit et le livre, où la bibliothèque précieuse de Chantilly fournit une illustration de choix. 
Lauverjat

7 Commentaires

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