Amis Bibliophiles Bonsoir,
Et oui, soyez rassurés, la Bibliophilie, ça conserve.
Pour en juger, voyez plutôt la note manuscrite que Bertrand à découvert sur le haut de la première garde blanche d’un ouvrage du XVIIIè siècle (Les Nouvelles Lettres Persanes, Londres, 1735, 2 vol. in-12, reliés plein veau de l’époque)
A vous de déchiffrer le nom du possesseur de l’ouvrage ainsi que son adresse, mais en tout cas, on lit parfaitement :
« agé de 98 …. et écrivant sans lunette comme à lage de vingt ans, et qui monte et descend bien à cheval. »
L’écriture est du XVIIIè siècle, difficile d’en dire plus. Certainement un homme qui a vécu à cheval sur le XVIIè et le XVIIIè s.
Maintenant c’est prouvé ! La bibliophilie conserve…
Merci Bertrand!
H
Mince, les cours ne vont baisser de sitôt, on ne saurait trop conseiller à Pilou de spéculer sur les consoles de jeux!
Etonnant! Il y a un article dans la Gazette de Drouot de cette semaine sur le château des Marquis de Poyanne justement (Gazette n°3, 25/01/2008, p160).
Bonjour. J’ai celle-ci dans un Magasin des enfans (1822):
« Ce livre m’appartient Celui qui le trouvera s’il ne le rend pas le Diable l’emportera sur une branche La branche ferra (sic) cri-cra Voilà mon homme bas »
:)))
Très souvent, ces notations me plaisent beaucoup, pour autant qu’elles soient d’époque.
J’ai, ainsi, dans un livre du début XVIII, une note en heptasyllabe : « Si tenté par le démon, tu dérobes ce livre, apprend que tout fripon, est indigne de vivre ».
On pourrait même se laisser aller à spéculer sur les dates de ce brave « de Calmeilh de Poyanne », puisque c’est son nom, désormais on en est certain.
Malheureusement il n’a pas daté son écrit. Ce qui est vraiment dommage !
Malgré tout quelques déductions logiques peuvent nous aider.
La reliure est strictement d’époque. Deux options se présentent :
Soit il a acquis le volume aux environ de 1735 ayant inscris son texte quadi immédiatement après son acquisition, fier de montrer son âge vénérable. Ce qui donnerait approximativement une date de naissance aux environs de 1637 (on va considérer 1630-1645 pour être large.
Soit, deuxième option, il a acquis ce volume ultérieurement au cours du XVIIIè s., et là on a une date de naissance qui va varier entre 1630 pour la plus ancienne à 1701 (peu probable, il faudrait considérer que l’écriture date de 1799 et je ne pense vraiment pas, vue l’encre, la graphie, etc).
Sa date de naissance est plus probablement située entre 1630 et 1650. Reste à trouver un « de Calmeilh de Poyanne » né à cette époque…
Amitiés, Bertrand.
Ce serait difficile à croire. Une sommation, entre personnes bien élevées, c’est généralement assez mal vu et symptomatique d’un conflit que les bonnes manières n’ont réussies à résoudre amicalement… Mais pourquoi pas, après tout?! Le livre est de 1735, et la sommation de 1744. Alors… Se seraient-ils fachés pour des questions philosophiques?
Mais jusqu’où ce Blog ira-t-il ?
Pensez donc que d’aucun pensent à cette heure que le Blog n’existe pas ou tout comme !!!
Bravo et merci à tous. On a prouvé ce soir que l’alliance de tous pouvait servir la curiosité de toute une communauté de passionnés du livre et d’histoire.
Ma grande question qui sera sans doute sans réponse celle-là :
Ce Calmeilh de Poyanne, proche de Montesquieu visiblement, a-t-il cotoyé le grand homme de Lettres au point d’en être un familier ??
Amitiés, Bertrand
Calmeilh, plutôt.
bonne nuit
Re-bonsoir !
Je confirme ce qu’a écrit Martin.
Il s’agit de la famille de CALMEIL.
J’ai trouvé quelques renseignements en tapant sur google livres Calmeil et Poyanne. Plusieurs prénoms sont cités, le seigneur ayant toujours le titre d’écuyer, et de seigneur de Poyanne. On cite aussi ceci dans un livre : « le 24 juin 1744, Montesquieu adresse une sommation à Messire François de Calmeil,(dont on précise plus loin qu’il est seigneur de Poyanne) écuyer sur les fossés des Carmes à Bordeaux, »pour donner droit de passage dans un chemin de servitude à Martillac »…parce qu’il n’a pas pu sortir son foin d’un pré à Cadeaujac » Il ne s’agit malheureusement que d’un extrait mais peut-être peut-on, en étant bien documenté, en trouver davantage.
Bon, il se fait tard et j’ai « école » demain. J’ai hâte de voir la suite de l’enquête.
A bientôt,
Isabelle
Calmeil!
Le plus amusant concernant le parcours de cet exemplaire, c’est que je j’ai acheté à Montolieu (Aude), village du livre situé en pleine Montagne noire.
Toujours une localisation quart sud-ouest.
L’exemplaire n’a du bougé que de quelques dizaines voire quelques centaines de kilomètres en plus de trois siècles, restant à peu près dans la même région.
C’est aujourd’hui à l’heure d’internet qu’il va commencer à bouger à grands pas…
Etrange destin que celui d’un livre !
Amitiés, Bertrand
Trouvé sur quid.fr :
« Les marquis de Poyanne étaient les seigneurs les plus puissants de la Gascogne »
Les « Calmel de Poyanne » sont sans doute une branche de cette illustre famille aujourd’hui visiblement tombée dans l’anonymat.
Si l’on s’attache maintenant au premier nom « Calmel » on tombe via Google map sur une seule localisation, une commune ou plutôt un hameau CALMEL dépendant de la commune de Saint-Amans-de-Pellagal (82110), situé près de Montauban et à 239 kms de Gauriac.
Est-ce ce Calmel qui donna le nom de famille ??
A suivre…
Amitiés, Bertrand
Merci Martin, Merci Isa, je pense qu’on peut s’orienter vers un Gauriac en Bourgeais, près de Bordeaux.
Le Bourgeais se situe sur le canton de Bourg/Gironde entre la Gironde et la Dordogne. Région connue pour son vin apparemment (les locaux qui fréquentent ce blog pourrant sans doute nous en dire plus).
Il existe par ailleurs actuellement un vin, le château Poyanne, qui fait partie de la production des Vignobles Albert Schweitzer est un très ancien cru de la commune de Gauriac que l’on retrouve dans tous les répertoires de bons vins de Bordeaux depuis cent cinquante ans, il fut classé « Cru Bourgeois » en 1855.
Acheté en 1962 ce domaine a été entièrement replanté, car les propriétaires s’attachent à perpétuer la tradition de qualité qui a valu la notoriété de ce Cru.
Grâce aux terroir de coteaux de calcaire à astéries, revêtu en surface de limons, et aux choix minutieux des cépages, le Château Poyanne produit un vin corsé , de robe élégante avec un bouquet fruité‚ où la puissance s’allie au charme et à la finesse, qualités qui se développant avec l’age.
En bouche, une belle concentration ample et délicate, caractéristique du terroir « Bourgeais ».
Une vinification soignée et attentive, suivie d’un long vieillissement en cuves de 12 à 24 mois; et une partie vieillie en fûts de chêne français. La totalité de la récolte ensuite est mise en bouteilles au château.
Le château POYANNE sera très apprécié des connaisseurs sur les viandes, ainsi que sur des fromages de caractère avec lesquels il forme le plus heureux des mariages. De nombreuses récompenses sont venues, à juste titre, souligner les nombreuses qualités de ce vin. (source site internet http://www.schweitzer-albert.com/index.php?contain=06)
On y arrive.
Ce monsieur Calmet de Poyanne ou Calmel de Poyanne semble bien l’ancêtre de ces lieux… a-t-il marqué l’histoire du haut de ses 98 ans afin que nous en retrouvions traces ??
Belle enquête en tous les cas. En plus lorsque l’on sait que cette mention manuscrite est dans un exemplaire des Nouvelles Lettres Persanes (1735), ouvrage à l’imitation du grand Montesquieu (né à La Brède près de Bordeaux), on se dit que cet érudit quasi centenaire à sans aucun doute voulu goûter ce livre « à l’imitation » pour voir de quoi il retournait.
C’est ça l’histoire d’un exemplaire !
Merci.
Amitiés, Bertrand
Bonsoir,
J’ai regardé sur une carte de Cassini et il y a à l’Est de Gauriac en Gironde un lieu-dit appelé Poyanne. Voici le lien en espérant que ça marche :
http://www.gencom.org/France/Cassini.aspx?CARTE=104&LOCAL=NA&ID=8b569a31-cba4-466c-9e09-45046736666d&LIB=Gauriac
Gauriac est situé non loin de la ville de Bourg, ce qui expliquerait peut-être le nom un peu compliqué de « bourgeac(?) ».
Il ne nous reste plus qu’à trouver qui était ce monsieur Calmel ou Calmet…
Cordialement,
Isabelle
Evidemment, Gauriac en Bourges n’existe pas, mais en Bourgès = en Bourgeais?
Je pense qu’on tourne autour, il existe effectivement un château de Poyanne dans les Landes.
Amitiés, Bertrand
C’est effectivement « Gauriac » et non « Goriac » qu’il faut lire je pense. La paroisse de Gauriac existe encore et se situe en Haute-Gironde.
Quant au nom, je n’arrive vraiment pas à le déchiffrer complètement.
Merci à tous,
Amitiés, Bertrand
J’aurais dit pareil que Martin, sauf peut-être plutôt « Boyanne » et Bourgeac (mais je ne suis pas sûr).
Je sens que cette affaire de consoles de jeu va me poursuivre encore longtemps, tout comme mon pseudo ridicule!
Juste une suggestion:
M. Calmet(,) de Poyanne(,) démeurant dans la paroisse de Goriac (i.e.: Gauriac) en Bourges(,) agé de etc.
pour compléter la transcription:
« agé de 98 ans, LISANT et ecrivant sans lunete ».