Amis Bibliophiles Bonjour,
Ah, et nous en avons déjà parlé ici, quel doux plaisir que celui de lire un catalogue de livres précieux, qu’il s’agisse d’un catalogue de libraire ou de celui d’une vente aux enchères.
Naturellement, l’exercice est codifié et reste complètement obscur pour le profane, les abréviations sont de mise, et surtout gare à celui qui ne maîtrise pas le langage de l’art, car il risque d’être bien déçu par ses achats : « formats », « br. », « (1) – 150 ff », « slnd », etc, pour ne citer que les plus connus, sont des passages obligés pour le bibliophile et l’on peut qu’espérer que le libraire ou l’expert qui a rédigé le catalogue les possède également (ce qui n’est pas toujours le cas!).
Mais saviez-vous que la rédaction et l’organisation des catalogues obéissent elles aussi à des critères relativement stricts, comme celui de l’ordre dans lequel les livres sont présentés? Non, je m’en doutais (Sourire). Bien sûr, chacun reste libre de publier un catalogue sans ordre, mais en réalité, il existe plusieurs écoles, et un système dominant depuis la fin du 17ème siècle.
Première possibilité, qui fût longtemps prisée, celle de classer les ouvrages par format, et qui est heureusement délaissée aujourd’hui.
Deuxième possibilité, que l’on ne croise plus que rarement, qui consiste à proposer les ouvrages par ordre chronologique, comme ce fût le cas pour le catalogue de la dernière vente du fonds de la Librairie Pierre Berès. J’avoue que j’ai été déconcerté par ce système, qui fait voisiner des textes aux thèmes très divers.
Troisième possibilité, la plus évidente finalement, reposant sur un classement alphabétique des auteurs, faisant fi des époques ou des thèmes. Certains experts utilisent ce système qui me laisse perplexe. Dans ce cas, pour le coup, il faut être courageux pour lire un long catalogue dans lequel peuvent se succéder incunables et plaquettes 20ème sur le Dauphiné ou curiosa de la fin du 19ème.
Quatrième possibilité, et celle qui est aujourd’hui la plus utilisée, celle dite du « système des libraires parisiens ». C’est le libraire et bibliographe Gabriel Martin (1679? – 1761) qui semble en être à l’origine, ou qui l’a au moins répandu en France en rédigeant ainsi tous ses catalogues. Elle repose sur un classement alphabétique au sein de cinq divisions principales : Religion, Droit, Histoire, Lettres, Sciences et Arts. Avec le temps, il arrive désormais, et c’est pertinent selon moi, que d’autres divisions soient ajoutées, comme les Voyages. Enfin, nous ne sommes plus au 17ème et avec les siècles on a également ajouté une répartition par époques : incunables, livres anciens, livres du 19ème et livres modernes.
Je discutais un jour avec un libraire – expert bien connu sur la place de Paris et éminemment sympathique et celui me disait, en parlant des bibliophiles « on achète sa culture » : un dauphinois en exil à Paris se passionnera pour sa bibliothèque Dauphinoise, un jeune bloggeur bibliophile qui aurait voulu être marin se passionne pour les livres de voyages, réels ou imaginaires, un cuisinier bibliophile rassemble des livres de cuisine anciens, etc. En clair, le bibliophile sait ce qu’il veut et ce qu’il cherche (ce qui rend finalement les catalogues strictement alphabétiques complètement inutiles et quasi rédhibitoires), et cela plaise pour les catalogues bien organisés.
Par ailleurs, le bibliophile me semble être une personne d’ordre, dans le bon sens du terme : il rassemble des ouvrages par thème ou par période, ou rétrécit même le spectre à certains thèmes sur certaines périodes (les livres de voyage du 17ème par exemple), comme c’est mon cas. On le voit bien, c’est donc bien le « système des libraires parisiens » évolué qui est le plus pertinent.
Alors oui, bien sûr, je lis toujours un beau catalogue en entier, mais je n’accorde pas la même attention aux diverses rubriques et surtout dès réception, je me « jette » sur les rubriques qui m’intéressent. Car n’oublions pas, si le catalogue est un exercice de style très codifié, il est avant toute chose un outil publicitaire et dans ce domaine, c’est toujours la clarté du message qui prime.
Merci encore à Gabriel Martin donc, d’avoir répandu et systématisé son « système des libraires parisiens », qui a su si bien évoluer avec le temps et qui rend ces moments si doux.
H
Pour être totalement juste, Gabriel Martin (ainsi que Prosper Marchand) a amélioré un système de classement qui avait été proposé par Ismaël Boulliau (vente Thou, 1679).
Si le sujet vous intéresse : « Catalogues de Libraires », 1473 – 1810), Claire Lesage Eve Netchine et Véronique Sarrazin, Editions BNF, 2006.
Comme l’a dit Olivier, les bases de données et l’hypertexte devraient très vite rendre caduque ce genre de débat. Du moins je l’espère. L’ensemble des catalogues des libraires ont vocation à être entièrement numérisés, ils seront bien plus lisibles, illustrés et accessibles à tous pour un coup quasi-nul.
Mon « catalogue domestique » est justement une base de donnée où je peux opérer des tris selon n’importe quel critère ou faire une recherche par mot clé.
Le catalogue est informatisé.
PS: Je reviens de Brassens! Un achat à 8 euros pour ne pas revenir bredouille!
Tout à fait d’accord avec vous Bernard, d’autant plus que votre bibliothèque est déjà un thème à elle seule.
Vous tenez ce catalogue sur papier ou est-ce une version informatisée?
H
Je suis tout à fait d’accord que le classement alphabétique n’est pas idéal, mais il est très efficace pour une bibliothèque spécialisée dans laquelle ont ne risque pas de trouver à la suite science, roman, voyage …
Bien sûr on passe de 1600 à 1800 d’une ligne à l’autre, mais il est facile de passer à un ordre chronologique ou par thèmes dans une seconde étape.
A bientôt
Bernard et Pilou,
Je parlais des catalogues de libraires et de ventes, pas des bibliothèques (que j’ai cité en comme contre-exemple) ou des collections particulières.
Mais vos commentaires sont très intéressants.
1. Pilou, pour être tout à fait exact, il me semble que si on remonte à l’Antiquité, Tiron, le secrétaire de Cicéron est connu pour avoir rédigé le catalogue domestique de son « maître ». Ce qui repousserait encore plus loin l’histoire du catalogue.
2. Bernard. Merci beaucoup pour votre commentaire (le 1er si je ne me trompe pas, ce qui est possible), je vous avoue que je connais mal cet univers des catalogues domestiques, n’hésitez pas à nous en parler plus en détail si vous voulez. Je serai ravi de poster un message de votre part sur le blog. De mon côté, ma bibliothèque connaît des entrées et des sorties, j’hésite donc (à tort) à me lancer dans un système de classement qui serait sans cesse obsolète. En tout cas, pour connecter à la question d’un système, le catalogue domestique me semble obéir à d’autre lois que celles des catalogues de vente (libraire ou vente aux enchères), mais je me trompe peut-être.
3. Pour revenir à la comparaison des systèmes, je reste bien campé sur ma position, et je n’en bougerai pas (nah). Les amateurs de fouillis aiment parcourir tout un catalogue non catégorisé de A à Z, en passant par toutes les pages… Super, ils peuvent également parcourir un catalogue classé dans son intégralité, de la première à la dernière page. Ils pourront même se faire le plaisir de corriger le classement du rédacteur (d’où l’intérêt d’une norme). Tout le monde est content. A l’inverse un catalogue purement alphabétique n’offre pas ces possibilités aux amateurs de classements.
Si on reste simplement logique, on constate bien qu’un système comme celui des libraires parisiens (alphabétique au sein de catégories), présente malgré tout plus d’avantages qu’un classement purement alphabétique. Dont l’intérêt finalement n’est que de faire plaisir au lecteur.
Je suis vraiment extrêmement étonné que les bibliophiles tels que vous soient ennemis des classements autres qu’alphabétiques, c’est un défi absolu à la bibliographie en général (pourquoi faire une biblio des ouvrages de voyage, ou de littérature, autant faire un bottin avec tout!), et à l’étude du livre dans l’ensemble. Ca me semble même contraire à l’esprit de l’amateur, dans une certaine mesure.
Enfin, même si c’est anecdotique, je crois que les auteurs auraient eu leur mot à dire, et je me demande si quand ils écrivent, leur démarche ne les emmène pas (de fait ou par choix) dans une catégorie, plutôt qu’à être une initiale dans un alphabet…
Exemple :
Holla : Spectroscopie, Cours et Exercices
Holbach : Lettres à Eugénie
Hollinger : les plus beaux paysages et panoramas de Golf au québec
…
Pour moi, ça fait plus amazon que bibliophilie, mais bon… j’imagine que ça ne dérangerait pas Holbach, qui avait un swing d’enfer.
H
Vous parlez des catalogues des libraires et des catalogues de ventes, mais avez vous creé un catalogue de votre bibliothèque? Si oui , comment l’avez-vous organisé? Pour ma part, je poursuis actuellement celui de ma bibliothèque scientifique qui a actuellement environs 500 pages. Elle est par ordre alphabétique pour les auteurs et chaque description physique de l’ouvrage est suivie d’un commentaire qui le situe parmi les éditions successives et indique les particularités des idées qui y sont introduites. Pour chaque auteur l’ordre est bien sur chronologique.La particularité d’une telle collection est que tous les auteurs font partie d’une même chaine dans la progression de la connaissance, et qu’ainsi les ouvrages sont liés les uns aux autres.
Amicalement
Ca, je l’avais bien compris effectivement, mais la création des premiers système de classification est bien celle des monastères et autres organismes religieux: les Antiques, les Pères de l’Eglise, les commentateurs, etc.
Après, effectivement, il ne s’agit pas du même style de classement que pour les catalogues actuels…
Bon, eh bien je vous laisse à vos disputes « systémiques »!
Pilou
Bonsoir à tous,
Nous sommes tous amoureux du (vieux) papier mais n’est-ce pas pour résoudre ce genre de questionnements concernant la catégorisation (aussi vieux que la logique) qu’ont été créés l’hypertexte et les bases de données??? Je ne dis pas que cela résout tout mais celles-ci (quand bien même elles existeraient…) ne résoudraient-elles pas un certain nombre de ces problèmes… dans la mesure où ces systèmes laissent la responsabilité de la trouvaille à celui qui l’a cherché?
A bien y réfléchir, nous restons (faute d’une réflexion collective et internationale [quelqu’un doit bien avoir réfléchi à ce sujet???]) de classifications qui ne sont pas appropriées (quand bien même seraient elles de 1564…).
Celles proposées par Ebay notamment. Que met-on en « religion et spiritualité »? : les sermons de Bourdalou et les écrits de Clément Marot et de Luther?? Oui et non et bien entendu tout le monde à raison (et tort). Tous les modes de classement sont valables, obsolètes, pertinents et stupides, le tout en même temps.
Comme disait Zézette (épouse X) confrontée à une classification qui n’était pas la sienne : « ça dépasse »…
J’en reviens au post initial d’Hugues (qui jouait les ventriloques), chacun « achète sa culture ». Soit mais à choisir dans les modes de classement, je préfère les plus fouillis pour y être surpris que les mieux ordonnés pour n’y trouver que ce que j’y cherche.
Tous mes voeux à nouveau à vous tous,
Olivier
Pilou, on parle de « système bibliographique de classification » et non pas d’Histoire de la bibliographie..!…
Jean-Paul
Pas forcément! On peut conjuguer les trois: Un classement par auteur au sein de catégorie chronothématiques! Et voilà, le tour est joué! 🙂
(5/5 ? CQFD ? on se croirait à l’école… laquelle ne reprend que le 7 janvier 😉
Je suis assez d’accord avec le dernier commentaire de Bertrand (« Enfin pour les catalogues papiers bien faits il peut exister aussi des tables des auteurs, des tables des relieurs, des tables des provenances, etc… »). En effet, quand je cherche un livre précis, c’est le classement alphabétique qui me fera gagner du temps. En revanche, si je m’intéresse à la gastronomie, le classement thématique aura ma préférence. Enfin, parfois, pour mes travaux de reliure par exemple, j’ai tout simplement envie de parcourir la catégorie « avant 1800 », classement chronologique oblige, par conséquent.
Il me faudrait donc 3 catalogues à chaque fois !? *sourire*
Bonsoir les amis! J’aimerai « ramener ma science » ce soir, concernant les catalogues. Les premiers catalogues sont bien plus anciens que le XVIème siècle. Les bibliothèques universitaires possédaient notamment le catalogue des manuscrits dont ils disposaient, à des fins de prêt ou non. Parfois, ils étaient inscrits à même les livres, et ont souvent été perdus (du coup, il est beaucoup plus difficile de retrouver aujourd’hui l’ensemble des livres ayant appartenu à telle ou telle bibliothèque). Après, il faut savoir ce que l’on entend par catalogue. Est-ce un document servant uniquement à la vente, ou un outil de recensement?
D’ailleurs, en remontant plus loin, nombreux furent les auteurs latins à vendre à leurs clients des prospectus indiquant l’ensemble de leurs écrits, et les distribuant dans les rues. Si ce n’est pas un catalogue…
– Ensuite, une bonne bibliographie (puisqu’un catalogue n’est rien moins que ça…) est tout de même bien plus lisible en catégorisant un minimum. Rien de plus indigeste qu’un pâté sans espaces, sans ordre si ce n’est alphabétique, qui rend totalement impossible toute lecture intéressante du catalogue. Une suite continue de 30p de bouquins, sans ordre si ce n’est alphabétique ne sert à rien, et ne fait surement pas vendre. Surtout à une époque où l’on doit avoir tout tout de suite, on préfère pouvoir se repérer immédiatement pour trouver ce que l’on cherche. C’est cependant un avis personnel!
Pilou
PS: Hugues, j’avais très bien compris que tu rigolais, ne t’en fait pas!! 🙂
Franchement, au risque de me brouiller avec le chef (sourire!), je trouve que les libraires doivent avoir la possibilité de créer les catégories propres à leurs fonds.
C’est parce qu’un libraire a généralement une ou deux spécialités, et qu’il fait des catalogues rangés selon ces spécialités, que ses catalogues peuvent devenir des ouvrages de référence.
Faire des catégories « Elzevier », « Cazin », « curiosités typographiques », « grecs », « livres interdits », « fous littéraires », nouvelistes du XVIIIe », « livres à gravures » ou autres, pourquoi pas?
Le client n’est pas idiot. Celui qui s’intéresse à l’athéisme saura qu’il faut éventuellement chercher dans les livres interdits. Celui qui s’intéresse aux éditions d’Aristote saura qu’il faut chercher dans les Grecs. Celui qui s’intéresse aux manuels de civilité pensera certainement à jeter un oeil dans les « curiosités typographiqes ». Le client n’est pas idiot. Mais créer des catégories propres à chaque fonds est le seul moyen de mettre ce fonds en valeur et d’en montrer toute la richesse. Aurais-tu remarqué les Elzeviers de Bérès si une catégorie propre n’avait pas été créée dans le catalogue de la vente?
Une catégorie « littérature », ou « théologie », c’est bien pratique pour un fonds général, mais pour un fonds particulier, ça ne veut rien dire. Trouvez vous qu’il est plus logique de mettre Sophocle avec Céline ou avec Aristote? Pourtant l’un est dans la littérature, l’autre en philosophie…
Bref, oui à la liberté du libraire, et à l’intelligence du client!
PS/ Bertrand tu as vu? Je bosse pour toi… Je trouve que tu te laisse un peu faire, ce soir! On t’as connu plus pugnace!
PPS/ San Francisco, vraiment? Qui est-ce? La république des lettres n’a plus de frontière (oui, je sais, c’est un pléonasme).
Bonne nuit!
Qu’en pense-t-on à San Francisco, désespérément silencieux ?
Jean-Paul
« Et ben elles ont tort et pis c’est tout », comme dirait Philippe Lucas.
Dites-donc, c’est quoi tout ce bazard? Que fait la Police?
H
Hugues,
pour des raisons diverses, et parfois tout simplement régionales, les bibliothèques n’ont plus toutes aujourd’hui les mêmes catégories de classification…elles ont le même problème de classification que celui exposé ici, avec, en outre, d’autres problèmes de classification liés aux cotes qui deviennent un véritable charabia pour celui qui vient d’ailleurs !
Jean-Paul
Si tu veux. Enfin pour les catalogues papiers bien faits il peut exister aussi des tables des auteurs, des tables des relieurs, des tables des provenances, etc… donc on s’y retrouve aussi.
Mais tu as raison, soyons ordonné et « historiquement rigoureux », c’est sans doute encore mon côté « Jean Ferrat » qui me joue des tours… (sourires).
Amitiés, Bertrand
Mouais, on ne parle pas d’internet ici, puisqu’internet fonctionne sur un tout autre principe, celui des moteurs de recherche et de l’indexation. C’est un sujet à part.
Ce n’était pas personnel Bertrand, mais toi tu vas le mettre dans « Holbach », et un autre libraire va le mettre dans « Histoire des idées », et un troisième dans « Philosophie », un quatrième dans « athéisme », etc. Ca n’a rien à voir avec Holbach, mais sans codification, vous embrouillez tous les lecteurs bibliophiles, au lieu, ce qui est le sens d’un catalogue, de les aider. Au final, ça embête, et crois le ou pas, des clients seront perdus dans l’histoire. Sans parler du fait que sur un plan macro-bibliophilique (copyright moi-même pour cette expression), cela n’aide pas la recherche, et le Livre à travers l’histoire en général.
Ce n’est pas choquant de vouloir un tant soit peu rassembler les livres par cétgories pour faciliter la lecture de l’amateur, et lui permettre de s’y retrouver.
C’est comme si chaque bibliothèque avait ses propres catégoriques, toutes différentes d’une bibliothèque à l’autre. Ca n’a aucun sens.
H
Je ne suis pas d’accord avec toi Hugues.
Internet et notamment les catalogues par internet permettent un tri par catégories très spécifiques et nombreuses. La catégorie « Holbach » a tout autant sa place que la catégorie « Athéisme » ou « Jansénisme », tout autant que la très classique et trop généraliste « Théologie » ou « Belles-Lettres » qui ne veulent plus trop rien dire.
Amitiés, Bertrand
ça, c’est toute la force du blog ! on se croirait tous autour d’une table ! c’est magnifique ! quand est-ce qu’on réécrit tous ensemble l’Histoire du Livre !!??
Jean-Paul
Erreur de frappe? Sur un sujet aussi capital!!!!!!! Comment puis-je être détendu?
Sourire
H
5 / 5 Jean-Paul !
Merci,
Amitiés, Bertrand
Oui Bertrand, c’est bien cela dont nous parlons depuis le début, le système des libraires parisiens, etc : un ordre alphabétique au sein de catégories définies.
Il me paraît quant à moi nécessaire d’avoir des règles (pas trop rigides non plus) pour les catégories, parce que si tout le monde a des catégories différentes, ça ne veut plus rien dire.
Au risque de choquer, rappelons que le catalogue est au service de l’acheteur, et non destiné à contenter uniquement le libraire qui le rédige en se faisant plaisir (et en choisissant des catégories arbitraires, différentes du reste du marché et des recherches des bibliophiles, voire des catégories qu’on ne retrouvera pas d’un catalogue à l’autre, par exemple une catégorie « Holbach »).
H
Hugues, on se détend, pas de panique !
– erreurs de frappe, autant pour moi : l’erreur m’a fait me précipiter ! le premier catalogue de Georg (et non George !) Willer parut pour la foire de Francfort du printemps 1564 ; idem pour Georg Draud : « Bibliotheca exotica » (1610), « Bibliotheca classica » (1611), « Bibliotheca librorum Germanicorum classica » (1611).
– désolé pour les auteurs de la BnF, qui se sont basées sur un inventaire des catalogues de la BnF et non sur des archives contextuelles qui n’étaient pas dans leur objectif. Ce n’est pas parce qu’on appartient à l’élite des bibliothécaires français qu’on a toujours raison sur tout : je veux bien en débattre avec eux, comme je l’ai d’ailleurs déjà fait, avec un succès certain…
Bertrand, il ne s’agit pas ici de pinailleries, ni de choix personnel, mais de rigueur historique ! Pour le classement, je soutiens l’ordre alphabétique, mais pas toujours seulement des auteurs, parfois aussi des titres quand on cherche un sujet précisément.
Bien amicalement, dans la tolérance de l’avis de l’autre, mais pas dans l’erreur historique, quand de nombreux chercheurs, qui trouvent, restent dans l’anonymat faute de ne pas appartenir à la BnF ! (je na plaide pas pour moi qui ai la chance d’être publié, mais pour tous les autres qui n’ont pas cette chance).
Jean-Paul
Exactement Gonzalo… Gardons-nous des « extrapolations sociétales ». Les catégories en bibliophilie, cela permet de découvrir bien des choses!
Je ne compte plus le nombre de fois où en visitant une catégorie j’ai découvert d’autres livres, alors que se « taper » tout un catalogue alphabétique, sans aucun sens….
H
Entièrement d’accord Gonzalo, j’utilise moi-même quelques catégories, mais si tu regardes bien il y a aussi bien la catégorie « voyages » que la catégorie « Balzac » ou « Holbach », ce ne sont pas à proprement parler des catégories à la « Martin » mais plutôt des pistes de recherches spécifiques.
Quant à Hugues, je lui donne raison quant à la facilité de découvrir de nouveaux livres à l’intérieur d’une catégorie, mais le classement alphabétique reste le meilleur moyen pour s’y retrouver même au sein d’une section. Non ?
Amitiés, Bertrand.
Bertrand, comment, dans ce cas, justifies-tu les catégories de ta librairie en ligne? hé! hé! hé!
Moi, je suis partisan d’un classement alphabétique dans des catégories générales du style « illustrés modernes », « régionalisme », « religion », voire « reliures ». Tout dépend évidemment du fonds de la librairie. Ainsi, un libraire que je connais bien classe son catalogue en « belles lettres », « latins et néo-latins » et « hellènes et philhellènes », et le reste hors catégorie.
Mais cela dépend du catalogue. Il suffit pour un libraire d’entrer une colelction de livres de colportage pour que la rubrique « colportage » se justifie, ou d’entrer des Elzeviers pour créer une rubrique.
Oui au classement par catégories, mais non aux catégories toutes faites!
Oh la la, je ne peux pas laisser passer ça.
1. Pas de lutte au sommet, Jean-Paul est tout seul au sommet, et il me soudoie pour que le mette en valeur en lui permettant d’intervenir sur mes emssages! (je plaisante, il faut que je le précise pour Pilou et Gonzalo, sourire).
2. Je rappelle que je ne suis qu’un simple amateur, et que je suis à un million d’années lumière des connaissances encyclopédiques de Jean-Paul. Mais bon, au blog, on ne rémunère les articles qu’en bières blanches, et du coup, Jean-Paul, qui ne boît que du champagne, préfère écrire ailleurs. (je plaisante encore, sur ce dernier point). Le blog, je fais de mon mieux, c’est utile que vous apportiez vos commentaires et vos corrections.
3. Bertrand, je ne peux pas être d’accord avec toi. Le système alphabétique présente un immense inconvénient : à moins de se farcir tout le catalogue et de lire chaque notice, avec ce classement, on ne trouve que ce que l’on cherche.
Or, le plaisir d’un catalogue et l’un des plaisirs du bibliophile, c’est aussi de découvrir de nouveaux livres dans les domaines qui nous intéressent.
C’est en ce sens que le système de Martin ou autre est pertinent, on va chercher son domaine et là on peut certes trouver le livre que l’on cherche, mais on peut aussi découvrir d’autres livres sur le même sujet, qu’on ne connaissait pas.
Avec le système alphabétique, ça ne marche pas.
CQFD.
Hugues
Pinailleries au sommet !!
Pour une fois je ne participe pas.
Pour tout vous dire je trouve ces classements idiots voire obsolètes de nos jours. Je sais que la France est le pays des étiquettes (ce camembert notamment) mais là ça dépasse tout.
Un seul exemple. En pratique. Deux sortes de catalogues de libraires des années 1870 à 1900. Les librairies Auguste Fontaine et Morgand & Fatout.
La première, la librairie Fontaine éditait d’épais catalogues, fort bien annotés et commentés notamment par le Bibliophile Jacob. Classés selon les catégories sus-citées (théologie, droit, belles lettres, etc…) la lecture en est fatidieuse et il fat bien souvent se « farcir » tout le volume en un feuilletage rapide pour trouver (si on y arrive) le titre que l’on cherche.
La deuxième, Morgand et Fatout, dont le classement est alphabétique par noms des auteurs (voire des titres pour les anonymes ou les collectifs). Ce qui donne une consultation aisée et rapide.
Donc pour moi, il n’y a pas photo, le classement selon les catégories bibliographiques telles que le pronaient Martin et ses devanciers n’a plus guère d’intérêt. Peignot a fait aussi un travail en ce sens.
Pour moi seul l’ordre alphabétique reste cohérent aujourd’hui, avec éventuellement un découpage par siècles ou périodes, XVIè, Ancien régime (regroupe le XVIIè et le XVIIIè), Empire, XIXè, Modernes (XXè).
Pour une fois je suis moderniste et pas traditionnaliste, je suis certain d’en contenter plus d’un !
Amitiés, Bertrand
Un autre aspect que vous n’évoquez pas (merci en tout cas à Martin ou Wechel pour le système… ou qui qeu ce soit, les paternités de cette époque sont souvent difficiles à affirmer) dans votre message est la taille des catalogues.
Autant je peux comprendre que pour une vente qui est un événement ponctuel dont l’objectif est d’écouler de nombreux livres, le catalogue soit copieux, autant je ne comprends absolument pas les catalogues de certains libraires parisiens spécialisés dans les livres historiques, qui proposent des catalogues de plusieurs milliers de titres, sans photos,sans aération.
Pour tout vous dire, je les reçois et je ne les ouvre même pas, tant l’indigestion guette…
C’est quand même dommage (sans parler des arbres coupés pour l’occasion) qu’à partir d’une bonne idée, on en arrive à une réalisation totalement mauvaise.
Moi, en tout cas, ça me donne tout sauf envie d’acheter.
A quand un système du catalogue de libraire avec 300 références maximum!?
Jean-Claude
Bon, ben ce sont les chercheuses de la BNF qui ne vont pas être contentes.
Mais si tu vas par là, dès 1473, Johanes Mentelin a publié des listes de titres publiés à Strasbourg sous forme de placards, Alde Manuce fît d’ailleurs de même plus tard.
Et moi, pour ce qui est des catalogues de la Foire de Francfort, j’ai 1564 pour la première date.
Jean-Paul, tu aurais des preuves d’un de ces catalogues publiés avant 1564?
Nous dirons donc que c’est Martin qui l’a érigé en système, en le systématisant, même si cela existait avant!
H
(ça te contraire, hein?) 🙂
Hugues,ce n’est malheureusement pas si simple… extrait d’un livre à paraître :
« …Le système bibliographique de classification le plus généralement adopté en France est celui du Père jésuite Jean Garnier (1612-1681)qui fut le premier à employer ce système dans l’arrangement de la Bibliothèque du Collège de Clermont, à Paris. Il en a donné le détail dans son « Systema bibliothecae collegii parisiensis » (Paris, 1678, in-4°) et le divise en 5 classes principales : Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-Lettres, Histoire…
Le libraire Gabriel Martin a contribué à répandre ce système dans les travaux bibliographiques en rédigeant tous ses catalogues selon cette classification…
Mais la primauté appartient à George Willer, libraire à Augsbourg , qui, de 1554 à 1584, a publié chaque année, classés par matières, les catalogues de livres que les libraires allemands apportaient à la foire de Francfort…
On prétend que l’imprimeur parisien Chrétien Wechel publia dès 1543 un catalogue classé de même…
Chaque partie du grand catalogue de George Draud (1600 à 1625)est divisée en Théologie, Jurisprudence, Médecine, Histoire, Politique, Géographie et Belles-Lettres…. »
Jean-Paul
docteur en science esculapienne et
bibliographomane