Un livre à l’honneur : Le Compendium Maleficarum par Guazzo

Le Compendium Maleficarum de Guazzo.
Francesco Maria Guazzo (15??-16??) était un prêtre italien de Milan. Il est resté célèbre pour avoir écrit le Compendium Maleficarum (1606), dans lequel il a tenté de faire une synthèse sur la sorcellerie et le malin.
Il a décrit les onze formules ou les cérémonies permettant d’invoquer Satan, ainsi que de nombreuses et circosntanciées descriptions des interactions, y compris sexuelles entre les hommes, les femmes, les incubes et les succubes.
Les sorcières y sont considérées comme l’une des preuves de l’existence du Diable et Guazzo explique comment elle allument un « feu fou et ignoble » à leurs sabbats :

« Le Diable est le président de l’assemblée et est assis sur un trône, sous une forme épouvantable, un bouc ou un chien, et elles s’approchaient de
lui pour l’adorer… »

Le Maître apparaissait aux sorcières du Valais sous la forme d’un bélier noir. Le bélier noir est le grand archétype du Dieu Cornu, Le Dieu des Animaux, le destructeur et le régénérateur de l’autre monde dont les symboles sont le crâne et le phallus.
En plus de ces lignes sur la sorcellerie, il a enfin établi une célèbre classification des démons, inspirés par un travail précédent par Michel Psellus. La voici en substance :

– Les démons des couches supérieures de l’air, qui n’établissent jamais une relation avec les hommes.
– Les démons des couches inférieures de l’air, qui sont responsables des tempêtes.
– Les démons de terre, qui demeurent dans les champs, les cavernes et les forêts.
– Les démons d’eau, qui sont des démons féminins
– Les démons de la partie souterraine de la terre, responsables de garder les trésors cachés, causant les tremblements de terre
– Les démons de la nuit, qui sont noirs et mauvais. Ces démons évitent la lumière du jour.
Cet ouvrage rarissime est un témoignage unique sur la vision de la sorcellerie, du Mal, du Diable et de la vision qu’en avait la Chrétienté au début du 17ème siècle.
En conclusion, deux choses :

1. Si vous en croisez un exemplaire, ce n’est pas le moment de faire le mesquin, dégainez votre carnet de chèques…

2. En relisant ces lignes et en repensant au Guazzo, ou au Malleus… je ne peux m’empêcher de citer un grand philosophe de la fin du 20ème siècle :

« Où sont les exorcistes quand on a besoin d’eux pour chasser la bête qui est en nous?… » Kurt Cobain, Nirvana.

Hugues

Images : les images incroyables du Compendium Maleficarum.

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