Débat : bibliographie doit-il rimer avec haltérophilie?

Larousse, Quérard, Brunet… Bibliophile rime parfois avec haltérophile quand il s’agît de se pencher sur une bibliographie pour identifier ou rechercher des informations sur un ouvrage.

J’ai un ordinateur portable qui pèse 1,1 kg, avec un disque dur de 180 giga octets, sur lesquels je pourrais entrer toutes les bibliographies existant au monde, et pourtant mon Larousse pèse dix, vingt trente fois ce poids. Est-ce vraiment sérieux?
On numérise, on scanne, on flippe, alors voilà, je vous pose la question : en 2007, cela a-t-il encore un sens de posséder des bibliographies sur papier et qui pèsent des dizaines de kilos quand on peut disposer des mêmes outils sur des supports qui pèsent quelques grammes, voire même virtuels?

Mon avis? Non. Mais je suis un moderne. Je sais qu’il existe des bibliophiles qui rassemblent des ouvrages de bibliographie (c’est le thème de leur collection), mais en ce qui me concerne, les bibliographies ne sont que des outils qui me servent à m’informer. Aussi si je peux avoir la même information sur un DVD que dans 17 volumes in-4, je n’hésite pas une seconde.

Je possède d’ailleurs le Brunet numérisé par Frédéric Douin (http://www.livres-anciens.fr), et c’est un outil très précieux, qui tient sur un dvd, et qui est présent sur mon disque dur.

Vous savez que le blog ne fait pas de publicité, et je n’ai aucune action dans les activités de Monsieur Douin, mais il me semble que les quelques bibliographies qu’il propose sur dvd valent le détour, si vous ne les connaissez pas déjà.

Frédéric Douin numérise ainsi les principales bibliographies, corrige les images, utilise un outil de reconnaissance des caractères, et transforme les lourds volumes en Flipbook (un Flipbook est un livre virtuel en 3D avec « feuilletage ». On a l’impression d’avoir le livre original sous les yeux). Mieux, on peut faire une recherche textuelle dans le volume ouvert. Au final, on économise un peu d’argent en prime (exemple le Brunet à 50 euro sur DVD alors qu’un exemplaire papier vaut autour de 400 euro).

A côté de cette initiative, on commence à trouver des bibliographies disponibles gratuitement, via Gallica par exemple, mais si leur coût est cette fois-ci nul, elles sont moins pratiques à l’usage (pas de fonction de recherche, on doit feuilleter toutes les pages, et la qualité laisse parfois à désirer).

Qu’en pensez-vous? Bibliographie doit-il rimer avec haltérophilie, ou plutôt avec légèreté?

H

P.S. Frédéric Douin est un lecteur du blog, et il offre 10% de réduction aux lecteurs du blog qui entrerons le code « bibliophilie » dans le coupon présent sur sa page (valable jusqu’au 31/12/07).

http://www.livres-anciens.fr/acatalog/ebook_Bibliographies.html

Sont disponibles :
-Gustave BRUNET Titre: LE MANUEL DU LIBRAIRE
-Otto LORENZ Titre: CATALOGUE GENERAL DE LA LIBRAIRIE FRANCAISE 1840-1875
-Antoine Alexandre BARBIER Titre: DICTIONNAIRE DES OUVRAGES ANONYMES
-Georges VICAIRE Titre: MANUEL DE L’AMATEUR DE LIVRES DU XIXème
-LEBLANC Titre: CATALOGUE DES OEUVRES DE GUSTAVE DORE
-LANSON Titre: MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE DE LA LITTERATURE FRANCAISE (1500-1900)
-QUERARD Titre: LA FRANCE LITTERAIRE
et bientôt:
– Sommervogel, Catalogue de la bibliothèque des jésuites (9 vol de 9000 pages)

Pour les esprits chagrins qui me contactent parfois, je ne connais pas Monsieur Douin, il ne m’a pas contacté pour faire cette publicité, c’est moi qui lui ai demandé des informations. Je ne commencerai à toucher une part des bénéfices qu’au bout de 300 000 exemplaires de ses dvds vendus en 1 semaine (une Bentley Turbo R). L’outil me plaît, c’est pour cela que je vous en parle.

94 Commentaires

  1. C’est déjà sympathique à Jean-Paul de nous avoir fait par d’une « indiscrétion », on ne va pas lui demander en plus de devenir délateur…

    Et puis, en fait, cela nous importe-t-il vraiment de connaître l’identité des « rigolos » qui nous prennent pour des « rigolos ».

    Entre « rigolos » nous ferions mieux de faire avancer la connaissance du beau livre et démocratiser l’amour des livres.

    N’est-ce pas cela notre but ?

    Amicalement,

    Bertrand

  2. La « Bibliothèque dauphinoise » est passée ce matin dans mes nombreux « favoris » …. tout en pensant que les rencontres faites sur le Blog du Bibliophile sont de haut niveau et que les « collectionneurs » que vous êtes tous ne sont pas des « rigolos » comme certains ont pu le penser et me le dire !
    Bravo à tous ! Continuez !

    J-P Fontaine

  3. Pour répondre à Orwell : j’avais mis dans Wikipedia des liens vers des descriptions de livres qui sont sur mon site perso. Une espèce de « wikiflic » en a supprimé une bonne partie sous prétexte de « spam ». J’ai pourtant la prétention de croire que cela peut intéresser quelqu’un. Heureusement, il en reste encore quelques uns sur les notice de Champollion-Figeac ou Français de Nantes.

  4. Si Mr Douin a l’occasion de lire le blog, une petite suggestion : Caillet + Dorbon et accessoirement Guaita sur un Dvd.
    Je serai comblé 😉
    Une pensée pour Bertrand qui a réalisé lui aussi un travail remarquable.

  5. Faisons un rêve,
    Que tout ceux qui utilisent un jour Wikipedia y modifient les indications erronées et y ajoutent les indications bibliophiliques dont ils disposent.
    En quelques années, une formidable base de données serait constituée qui ne pèserait pas un gramme…
    Bien à vous tous,

  6. Gallica = frustration pour moi…. Vous allez me dire que je suis difficile, peut-être, mais sincèrement, je suis la plupart déçu par Gallica. Je dirai que je ne trouve que 5% des livres que je cherche sur le site, et quand le moteur de recherche veut bien être efficace : il m’est arrivé de taper 2 fois la même recherche à 5 minutes d’intervalle. La première fois aucun résultat, la seconde plusieurs résultats.
    Non, je trouve le site mal fait, brouillon.
    « Mais pourquoi est-il si méchant? » Parce que!
    H

  7. Gallica procède actuellement à une océrisation de l’ensemble des fichiers en mode image : « Le passage des images numérisées en mode texte se fait dans un second temps pour permettre l’indexation du contenu. Les fichiers numériques sont confiés à un prestataire extérieur, à charge pour celui-ci de procéder à la segmentation et au passage du logiciel de reconnaissance de caractère (OCR). » Patience, patience, la recherche plein-texte n’est plus lointaine. N’oubliez pas la partie Frantext déjà en plein-texte.
    Pour les ressources en ligne, cf. : Rarebooks (service payant : 140 euros/an) qui permet de rechercher ou feuilleter plus de 600 000 pages de fac-similé de bibliographies en ligne… Cf. la liste des documents numérisés : http://www.rarebooks.info/v3/h_list.php

  8. Pour information, tout ce que l’on peut trouver comme document ancien (de bibliographie ou non d’ailleurs) et qui est numérisé intégralement (ce qui malheureusement n’est pas le cas de tous les documents présents sur Google Print, loin de là),
    permet la recherche en plein texte, ce qui est déjà un avantage certain par rapport aux simples fichiers PDF « non cherchables » proposés chez Gallica par exemple.

    Amicalement, Bertrand

  9. Bonsoir,

    comme anecdote je me souviens d’il y a une petite dizaine d’années, une fin de brocante « chargée ».

    Mon père avait flashé sur un Larousse du XXè siècle en 6 volumes lourds et encombrants.

    Le retour à l’automobile avait été épique et éprouvant.

    Etait-ce bien nécessaire ? Je me pose la question aujourd’hui.

    Pourtant si beaux volumes du Larousse du XXè, presque neufs, jamais lus pour ainsi dire, n’est-ce pas de la bibliophilie ??

    A voir.

    Amicalement, Bertrand

  10. Pas un avis mais un constat : dans la bibliothèque ou je travaille le rayon des usuels (dictionnaires et encyclopédies) est de plus en plus délaissé par nos usagers, je ne pense que ce soit un phénomène local mais bien les conséquences de nouvelles pratiques.

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