Bibliophilie et Sciences: Laplace et les mathématiques sous le 1er Empire

Amis Bibliophiles bonsoir,

Rien de tel qu’un bon cours de sciences pour calmer les élèves dissipés. 🙂

Pierre-Simon de Laplace (1749-1827) est l’un des principaux mathématicien de la période napoléonienne. Ses contributions dans les domaines de l’astronomie et de la théorie des probabilités sont fondamentales. Sa Mécanique Céleste parue de 1799 à 1825, en cinq volumes, est un exemple de physique mathématique.Laplace  part pour Paris à 19 ans muni d’une recommandation pour d’Alembert, mais ce dernier refuse de rencontrer l’inconnu. Laplace insiste et lui envoie un article de mécanique classique. D’Alembert en est si impressionné qu’il est tout heureux de patronner Laplace, et lui obtient un poste d’enseignement en maths. Il est élu à l’Académie des sciences en 1783. 
Il travaille avec Lavoisier sur la théorie de la chaleur, succède à Bezout comme examinateur des cadets de l’artillerie royale, parmi lesquels Bonaparte. Il participe à l’instauration du système métrique, à l’organisation de de l’École Normale, de l’École Polytechnique et de l’Institut de France remplaçant l’Académie royale des sciences. Après le coup d’État du 18 brumaire 1799, Bonaparte le nomme ministre de l’Intérieur, mais le remplace vite par son frère Lucien. Laplace devint sénateur, puis vice-président du Sénat en 1803. Comte d’Empire en 1806, il vote la déchéance de Napoléon, et se rallie à Louis XVIII. Il est élu à l’Académie française en 1816. Louis XVIII le fait marquis et pair de France en 1817. On rapporte que, feuilletant la Mécanique céleste, Napoléon remarqua qu’il n’y faisait nulle part mention de Dieu. « Je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse », rétorqua le savant.
Laplace domina le milieu scientifique français jusqu’à sa mort. Il est souvent considéré comme un défenseur du déterminisme dans les sciences physiques, à l’étude desquelles il appliqua sa rigueur mathématique. Dans le domaine de l’acoustique, on lui doit l’hypothèse selon laquelle les mouvements élastiques de l’air sont adiabatiques et non isothermes. Avec Lavoisier, il développa la calorimétrie et étudia le phénomène de respiration. En électromagnétisme, il prolonge les travaux d’Ampère. On a donné son nom à plusieurs lois : Équation de Laplace, vérifiée par le potentiel électrique, Expression des forces de Laplace. Il participa également à l’instauration du système métrique.
Les oeuvres complètes de Laplace remplissent 14 gros volumes in quarto. La première édition du premier volume date de 1843; celle du quatorzième de 1912.
ŒUVRES COMPLÈTES.Paris, Gauthier-Villars. 1878-1912.14 volumes in-4 ; portrait, 2 pl.
Les cinq premiers volumes, sont consacrés à la Mécanique Céleste, les deux suivants au Système du Monde et à la Théorie des Probabilités. Ils sont en deuxième édition (première édition en 1843-1847). Ces sept volumes sont dans de somptueuses reliures, et ont été offerts à Édouard Glasser,  élève sorti major de Polytechnique en 1894. Glasser né le 6/1/1874 à Libourne entre à Polytechnique en 1892. Après ses études il entre à la Société des  Forges et Aciéries de Pompey puis devient directeur général de la Compagnie Générale des Eaux.

Le Prix avait été fondé par Madame Laplace, aux frais de l’État et sur ordre de Louis-Philippe, et comportait les volumes parus à ce jour. 


Les sept volumes suivants, en première édition, sont en cartonnage de l’éditeur. Ils ont été édités respectivement en 1891, 1893, 1894, 1895, 1898, 1904 et 1912.

Les cinq premiers volumes sont consacrés à la Mécanique Céleste, les deux suivants au   Système du Monde et à la Théorie des Probabilités. Les sept derniers volumes contiennent les Mémoires de Laplace à l’Académie des Sciences et les articles parus dans les revues scientifiques comme le Journal de l’École Polytechnique.
Inutile de vous dire que ces énormes volumes ne sont pas mes livres de chevet! Mais ils sont d’une époque où la France rayonnait particulièrement dans le domaine scientifique.
Bernard

2 Commentaires

  1. La Science, Bernard, y a que ça de vrai !

    Le savant n'étudie pas la nature parce que cela est utile ; il l'étudie parce qu'il y prend plaisir et il prend plaisir parce qu'elle est belle. [Henri Poincaré]

    René

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