Passages secrets, échelles de corde, documents oubliés, incunables et monastère situé sur un piton rocheux… tous les ingrédients étaient réunis pour un excellent scénario, à ceci près qu’ils furent les éléments d’une véritable histoire judiciaire qui s’est nouée entre 2000 et 2003, en Alsace.
Le couvent du Mont Sainte-Odile, près de Saverne est perché sur un piton rocheux depuis l’an 700 et a traversé l’histoire mouvementée de cette région sans grand dommage… jusqu’en l’an 2000, où sa riche bibliothèque fût victime de vols aussi spectaculaires qu’inexplicables.
Au total, près de 1100 ouvrages dont neuf incunables disparurent comme par enchantement, et ce alors que très peu de personnes avaient le privilège de pouvoir pénétrer dans la bibliothèque, et malgré le changement des serrures.
Ce n’est qu’en 2002, avec l’installation d’une surveillance vidéo, que le voleur fût découvert et appréhendé.
En fait, à 8 reprises depuis 2000, il s’était introduit dans la bibliothèque et avait dérobé des livres.
Ses premières expéditions furent classiques, il pénétrait dans la bibliothèque par une porte dérobée découverte par hasard et qui menait directement dans la salle des chapitres. Après ces premières disparitions non élucidées, les serrures furent changées… mais les vols reprirent sans que l’on ne puisse l’expliquer.
En effet, notre Arsène Lupin bibliophile avait effectué des recherches très poussées sur l’architecture de ce couvent millénaire à la bibliothèque de Strasbourg, et découvert un passage secret, comme on en voit dans les meilleurs films…
Désormais, il lui « suffisait » de rejoindre le grenier du couvent, puis d’ouvrir une trappe dissimulée dans son plancher… au moyen d’une échelle de cordes, il descendait alors dans une pièce aveugle et oubliée de tous. Depuis cette pièce, en poussant le fond mobile d’un meuble et quelques planches, il pouvait pénétrer dans la bibliothèque. Il y passait alors la nuit pour choisir ses livres, vidant parfois un rayonnage d’un seul coup, et laissant même une signature malicieuse à l’occasion. Il entreposait parfois des livres dans la pièce aveugle quelque temps avant de les emporter chez lui. Lors de son dernier voyage, ce sont près de 300 ouvrages qui furent retrouvées dans deux valises.
Pris en flagrant délit, notre Arsène Lupin reconnu rapidement les faits et les gendarmes découvrirent les près de 1000 ouvrages à son domicile, qui étaient en bon état. Son but n’était en effet pas lucratif et il amassait ces livres pour son propre plaisir, ayant même repris l’apprentissage du latin pour les décrypter.
Finalement, le couvent pût récupérer ses livres. Le coupable fût jugé et lors du procès ce fût surtout l’aspect compulsif et névrotique de l’acrobate qui fût étudié… La condamnation fût de 18 mois avec sursis.
Je m’étonne que cette aventure assez extraordinaire n’ait pas encore attiré l’attention d’un scénariste, quitte à la transposer au Moyen-âge, il faut avouer que Guillaume de Baskerville se serait régalé. Non?
Voilà, c’était notre « filou » du dimanche.
HImages : le couvent du Mont Sainte-Odile
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18 mois de sursis ?! Quelle bonheur que de vivre à notre époque. Si seulement notre belle inquisition était encore active ! 🙂
TE
Si ma mémoire est bonne ce sont les Frères Baillard qui achetèrent le domaine du mont St Odile quelques temps après la révolution ; Barrés dans la colline inspirée retrace leur épopée.
Barrés l’ami de Guaita, et Guaita en plus de l’écrivain c’est surtout sa fabuleuse bibliothèque qui fascine, je pense ne pas être le seul.
En fait nous en revenons toujours aux livres.
ah sacré Sean ! Quel film tout de même pour les amoureux des beaux et vieux livres ! A se repasser indéfiniment en DVD non ?