Corps affilié à l’Inspection Générale du Livre Imprimé (IGLI)
Amis Bibliophiles bonjour,
Vous avez peut-être été surpris, en lisant l’article précédent, d’apprendre que le gardien du cabinet de curiosités bibliophiliques qu’est ce blog avait décidé, après plus de quinze ans de vigie plus ou moins silencieuse, de refermer doucement le carnet où il consignait ses trouvailles.
Qu’on se rassure : le volume ne s’achève pas, il change simplement de main.
Le signet est passé, la marge continue de s’écrire.
À l’origine de ces pages, il y a Hugues, bibliophile passionné, explorateur des marges, cartographe des notices, qui depuis 2008 a su faire de ce site un espace rare, où l’érudition flirte avec la fantaisie, et où l’amour du livre se conjugue à la première personne du pluriel.

La Guilde des Bibliopolicés, désormais en charge du scriptorium, salue ce travail fondateur avec gratitude, et s’engage à poursuivre — dans le respect, mais sans révérence excessive — cette aventure lettrée et critique.
Une Guilde ? Pour quoi faire ?
Il fallait bien que quelqu’un s’en mêle.
Trop d’ouvrages « rarissimes » vus trois fois par semaine.
Trop de dédicaces de l’auteur à sa cousine qu’on fait passer pour des trésors autographes.
Trop de maroquins maquillés, de notices lyriques, de tirages bidons sur papiers précieux.
Dans ce joyeux désordre bibliophilique, un ordre discret et inflexible s’est levé.
Née du besoin constant d’ordonner, de clarifier, de soupçonner parfois, de célébrer toujours le monde du livre ancien, la Guilde des Bibliopolicés se présente aujourd’hui comme un cercle de bibliophiles indépendants, rassemblés autour d’une éthique commune : l’amour du texte, la rigueur de l’examen, et une saine ironie face aux travers du marché bibliophilique contemporain.
La Guilde n’a ni local officiel, ni uniforme (quoique la blouse grise et la loupe sur chaîne soient tolérées). Elle opère dans l’ombre discrète des bibliothèques privées, des catalogues anciens et des notices trop bien tournées.
Nous, bibliophiles, libres, érudits opiniâtres, satiristes patentés, déclarons l’existence de la Guilde des Bibliopolicés, organe indépendant, bienveillant mais intransigeant, dédié à la surveillance critique et burlesque du monde bibliophilique.
Nous agirons sans haine, sans dogme, sans plainte, mais avec une lenteur méthodique, un œil précis et une plume affûtée.
Affiliation officielle
La Guilde agit en lien direct avec l’Inspection Générale du Livre Imprimé (IGLI), dont elle constitue le bras opérationnel dans la sphère publique et critique.
L’IGLI, organisme de contrôle bibliographique aux compétences transversales, fournit à la Guilde les moyens de ses missions : rapports, archivage, validation, documentation.
Devise
« Entre la première édition et la première illusion, il y a la Guilde. »
📃 Manifeste fondateur (extrait)
Nous, membres fondateurs de la Guilde des Bibliopolicés, déclarons :
- Que le monde du livre ancien mérite un regard à la fois passionné et vigilant ;
- Que les éditions dites “originales” ne le sont pas toujours,
- Que le tirage de tête est parfois un tirage de travers,
- Que l’érudition n’exclut ni l’humour ni le soupçon,
…et qu’il convient, par conséquent, d’instituer une Guilde, composée d’amateurs lucides, d’esthètes sourcilleux, et d’enquêteurs bibliophiles volontaires.
Méthodologie
- Ton rigoureux, mais jamais pesant
- Ironie permise, mais argumentée
- Références précises, quand possible
- Soupçon éclairé, toujours
Programme éditorial à venir
- Série de rapports confidentiels de l’IGLI, sous la plume de ses inspecteurs (on est bien obligés)
- Articles de fond sur des sujets bibliophiliques
- Interventions extérieures de bibliophiles invités (dont Octave Uzanne)
- Études critiques de notices, catalogues, tendances
- Contes bibliophiliques
- Aventures de Gabriel Varennes
- Chroniques temporelles de Alcide Raturon, bibliophile
- Index des livres oubliés
- Articles du cabinet des élégances parallèles
- Cahiers d’observation bibliophilique
- Rapports cliniques
- Registre des faux auteurs et des vrais pseudonymes
- Etc.
La Guilde ne cherche pas à exclure, mais à comprendre.
Elle ne juge pas, elle éclaire.
Et lorsqu’elle soupçonne, c’est toujours à livre ouvert., et jamais vraiment avec sérieux.
Conclusion
La Guilde ne promet ni indulgence ni repos. Chaque faux luxe, chaque date enjolivée, chaque mention abusive sera relevée, classée et, si nécessaire, moquée avec méthode. Mais qu’on ne s’y trompe pas : cette vigilance n’est pas née du seul goût de l’ordre. Elle vient aussi d’une tendresse profonde pour le livre, pour ses lecteurs, et pour ces bibliophiles passionnés — parfois distraits — qui, par leurs erreurs comme par leurs trouvailles, nourrissent la grande comédie du papier imprimé.
« Entre la première édition et la première illusion, il y a la Guilde. »
Accrochez vous à vos marges.
Paul Mandebois, Président.
Bon, à vouloir être le premier à commenter, on va trop vite et l’expression laisse à désirer…
Merci pour votre travail et votre engagement si bien décrit et écrit !
C’est un honneur d’être le premier à commenter (Premier vu, premier servi!)
Longues notices à la Guilde!