Bibliophilie et sciences: la cosmographie de Franciso Maurolyco (Paris, 1558)

Amis Bibliophiles bonjour,

Retrouvons aujourd’hui le thème Bibliophilie et Sciences, avec un article consacré à la cosmographie de Maurolyco.

COSMOGRAPHIA FRANCISCI MAVROLYCI MESSAMENSIS SICVLI

PARISIIS – Gulielmus Cauellat – 1558

In-8° , 8 ff. n. ch. y compris la page de titre, 168 ff. ch. de 1 à 168.
L’ouvrage est dédié au Cardinal Pietro Bembo.

Reliure moderne plein veau brun raciné.

Parmi les nombreuses gravures xylographiques illustrant le texte, on trouve des représentations cosmologiques, des descriptions mathématiques de la sphère et de ses divers éléments, des schémas de cadrans solaires et d’ instruments de mesure.

Le modèle du monde est toujours géocentrique : nous sommes en 1543, l’année de la mort de Copernic et vingt ans avant la naissance de Galilée !
On trouve des interprétations imagées des éclipses ainsi qu’un modèle du mouvement d’une planète sur son épicycle. On trouve également l’illustration de la méthode proposée par Eratosthène pour évaluer la circonfèrence de la Terre.
Maurolyco expose aussi la théorie et l’usage de divers instruments astronomiques et la mesure du temps.

L’introduction comporte des références à la découverte de l’Amérique par Colomb et aux voyages de Vespucci. Les discussions sur le mouvement de la terre étaient dans l’air. L’auteur tente de relancer le système d’Eudoxe de Cnide (-408 – -355) un astronome, géomètre et philosophe grec, contemporain de Platon qui proposa un système géocentrique conçu pour expliquer le mouvement des planètes sans recourir aux épicycles de Ptolémée.
Cette Cosmographia de Maurolyco est présentée sous forme de dialogue entre Antimachus et Nicomedes, ce mode de rédaction sera repris par Galilée, un siècle plus tard, dans son Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo (Dialogue sur les deux grands systèmes du monde).
Le dialogue entre le professeur et élève traite de l’absurdité de la terre qui tourne sur son axe.


L’élève répond qu’une opinion aussi étrange ne pouvait être celle d’un homme sensé, mais l’enseignant lui fait remarquer que beaucoup de gens profèrent beaucoup d’absurdités.
Il a été suggéré que la Cosmographia était le premier ouvrage imprimé attaquant la théorie de Copernic. Cependant, comme le De revolutionibus a également été publié en 1543, on doit se demander si Maurolyco fait allusion à Copernic ou à Calcagnini.

FRANCESCO MAUROLYCO (Franciscus Maurolycus) (Messine 1494 – 1575), mathématicien et astronome italien connu pour ses travaux et traductions d’auteurs anciens en géométrie, optique, mécanique, musique, et astronomie.
D’origine grecque, son père qui avait exercé la médecine Messine lui apprit le grec et des rudiments d’astronomie. Ordonné prêtre en 1521, Maurolyco abandonna le soin de ses affaires à son frère cadet à la mort de son père auquel il succèda comme Conservateur du Trésor de Messine. Il fut chargé de conduire les travaux des Arcs de Triomphe érigés en l’honneur de Charles Quint ; lors de son passage dans la ville, l’empereur voulut le voir lui marquant de l’estime et l’associant à l’ingénieur royal Ferramolino, afin d’en renforcer les fortifications.
En 1550, il rejoint l’Ordre de Saint-Benoît et entre dans un monastère dont il reçut la direction et où il résida par la suite. En 1569, il fut nommé professeur à l’Université de Messine où il enseigna publiquement les Mathématiques. Familier de l’astrologie judiciaire, il fit des prédictions exactes et sa réputation grandit si bien que Don Juan d’Autriche l’interrogea sur le sort d’une expédition qu’il comptait lancer contre les turcs. Là encore ses prévisions se réalisèrent à la bataille de Lépante.
En liaison avec les plus grands mathématiciens de son temps, il entretint une correspondance avec Christophorus Clavius et Federico Commandino. Il mourut âgé de 81 ans, probablement de la peste.

Les découvertes de Maurolyco.
En astronomie, on lui doit la découverte de la supernova apparue dans Cassiopée et connue sous le nom de supernova de 1572. Tycho Brahé publia le détail de ses observations en 1574.
Il publia sa Cosmographia en 1543 (Luca Antonio Giunta. Venecia) : il décrit une méthode pour mesurer l’étendue de la Terre, qui sera employée ultérieurement par Jean Picard pour la mesure d’un arc de méridien. Il croyait que la Terre était le centre de l’Univers et il rejeta le système de Copernic sans toutefois citer son nom.

En mathématiques, Maurolyco utilise, dans le livre second d’arithmétique, la notation A in B pour désigner le produit de deux quantités algébriques. Bien qu’il ne calcule pas réellement avec ces notations, elles font de lui l’un des fondateurs de l’écriture symbolique actuelle.
Dans le domaine de l’optique, il découvre les causes de la myopie et de la presbytie dans la constitution de l’œil.

 

Il a laissé une traduction latine des ouvrages d’Archimède qui ne fut publiée qu’en 1680.
Maurolyco faisait des efforts considérables pour que son œuvre soit imprimée. Il s’adressa à Francisco Borgia, général de l’Ordre des Jésuites pour lui demander d’aider à la publication de recueils où étaient insérés des éléments essentiels ignorés ou négligés. Malgré ses tentatives, une grande partie de sa production resta manuscrite à sa mort et demeure toujours inédite.

Un des plus remarquable cratère lunaire porte son nom.


Celio Calcagnini, également connu sous le nom de Caelius Calcagninus, est un humaniste et scientifique italien (Ferrare 1479 – 1541). Il avait une réputation d’astronome et écrivit sur la rotation de la terre. Il connaissait Copernic et son Quod Caelum Stet, Terra Moveatur est un précurseur du De Revolutionibus, bien que sa théorie(datée d’environ 1525) soit qualifiée de vague.
Guillaume Cavellat (15..-1576). Libraire juré [de l’université de Paris]. Il épouse en premières noces Marie Aleaume, veuve du libraire parisien Guillaume Richard et en secondes noces la fille du libraire Ambroise Girault. Il travaille souvent en association avec Jérôme de Marnef à partir de 1563 avec lequel il s’associe définitivement à partir de 1566. Décédé en 1576, sa veuve Denise Girault lui succède, en publiant parfois sous la raison Guillaume Cavellat (jusqu’en 1578 au moins). [Data BNF]

René

7 Commentaires

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