Débat / Réfléchir: le rangement des livres

Amis Bibliophiles Bonsoir,

C’est mon marronnier, la question que je me pose le plus souvent: comment ranger, comment bien ranger, et accessoirement, si vous avez des idées, comment faire croire à mon épouse que 1. c’est rangé, malgré les apparences, 2. je ne suis pas moi même dérangé, malgré les apparences.

Et Patrick m’a écrit il y a quelques jours pour savoir si je ne pourrais pas poster un message général sur le sujet, traitant aussi bien de la classification, que de l’aspect matériel: « quels meubles bibliothèques ou étagères (achat, construction épaisseur des planches) dans quels matériaux (bois ou autres), largeur maximale des étagères, épaisseur enfin quelque chose de très technique », je cite Patrick, qui a « toujours rencontré des problèmes de rangement, des étagères qui plient ou les meubles qui s’écartent et menacent de s’effondrer, etc. ».En ce qui me concerne, j’ai opté pour la simplicité au niveau des meubles parce que je ne suis pas définitivement installé et que j’ai encore quelques changements de domicile à venir dans les années qui viennent: étagères bon marché et le plus sobres possible, qui présentent l’avantage de ne pas écorner mon budget achat de livres, et qui peuvent être changées dès que nécessaire.

Mes interrogations se situent plutôt sur la façon d’organiser les livres dans les rayonnages: au delà des principes de base (grands formats aux extrémités, livres pas trop serrés, etc.), j’ai pris deux grands partis:

1. Ranger les livres par thèmes, avec une logique proche de celle du système des libraires parisiens mais tournée à ma façon: littérature, voyages, utopies, ésotérisme, histoire naturelle, curiosités, etc.

2. Créer deux « cabinets » au sein de ma bibliothèque, qui renferment eux-mêmes chacun une petite bibliothèque choisie: l’un est un peu mon Enfer, l’autre que vos voyez ici en image, rassemble des livres ésotériques et curieux.

Mon problème est double en fait: comment gérer l’arrivée de nouveaux livres sans avoir à tout déplacer (ce que je m’oblige à faire deux fois par an), et surtout où mettre ces nouveaux ouvrages, parce que je déteste le principe du double rayonnage auquel je suis pourtant contraint de me plier. Comme vous pouvez le constater ci-dessous, même l’immense bibliophile Charles Hayoit a rencontré ce problème.Peut-être l’un d’entre vous a-t-il une idée miraculeuse, et je sais au moins que Lauverjeat/Gilles serait également très heureux de pouvoir en profiter. Pour le rangement sinon: évidemment pas dans un endroit trop sec, ni trop humide, je n’ai aucun livre sous vitrine, mais aucun n’est exposé directement à la lumière, et je n’ai pas de gants blancs pour les manipuler…!

Ce que j’aime en tout cas dans tout cela, c’est que malgré un nombre relativement important et un classement améliorable, je sais immédiatement et toujours où se trouve chacun de mes ouvrages.

J’en arrive aux buts du message: 

1. Faites nous profiter de votre expérience et n’hésitez pas à commenter ou à expliquer comment vous ranger, dans quoi vous rangez, dans quel bois sont les meubles, etc.

2. Je serai très heureux de pouvoir proposer dans quelques jours un message présentant des photos de vos bibliothèques, ou de parties de vos bibliothèques. Si vous voulez nous faire partager ces images, vous pouvez me les envoyer à blog.bibliophile@gmail.com.

H

13 Commentaires

  1. Bonjour!
    J'arrive bien tard après cette discussion. j'espère que vous jetterez toutefois un œil sur mon message.
    Le problème que je rencontre est souvent un "problème de taille".
    Je dois avoir un problème psychique ;o) car j'aime bien l'uniformité ou le sens pratique.
    je classe bien sûr :
    – par sujet
    – même dimension
    – même hauteur
    – même longueur, souvent ça dépasse
    – du plus grand au plus petit

    Le gros problème c'est qu'avec les diverses éditions on n'arrive pas à faire un étalage esthétique. je constate que certains titres sont écrit dans un sens et d'autres dans l'autre sens. Ce qui veut dire qu'en cherchant une oeuvre on doit incliner la tête à droite ou à gauche. C'est extrêmement énervant.
    Lorsque ces bouquins sont posés sur une table le problème s'aggrave. Faut parfois se mettre sur la tête.

    Pour faire court, si je puis dire,
    Pourquoi n'y a t-il pas une charte de l'édition qui imposerait des normes pour les hauteurs, longueur???
    cordialement

  2. non, aucun rapport avec proposition d’article sur ex-libris, d’ailleurts il est sur le feu. Relisant mon « post », je me dis que j’ai été un peu sévère et injuste. De tte façon, l’avouerais-je, colère ou pas, ce blog fait partie de mon quotidien, tant vous m’apprenez, tous, moi qui ne suis « tombé » en bibliophilie que depuis trois ans… D’autre part j’étais persuadé que notre hôte était libraire, erreur donc, mea culpa. Je sais à quel point d’autre part la tenue d’un blog est chronophage. Mon chèque pour la revue arrive sans tarder… A bientôt

  3. Bonsoir Benoit,

    Si le motif de votre ire est le silence qui a suivi votre proposition du 26 décembre de présenter un dossier sur la création d’un ex-libris, sachez que nous attendons tous cette présentation avec impatience! Il y a fort à parier qu’Hugues la publiera avec plaisir (c’est un autre de ses marronniers).
    Pour ce qui est de répondre aux questions, c’est un vrai devoir et un égal plaisir de lecteur du blog… mais parfois je sèche!
    A bientôt
    Lauverjat

  4. bonsoir benoit. desolé, mais comme écrit samedi, j,ai changé de profession la semaine passée et je ne peux vous répondre efficacement. n’oubliez pas que je ne suis qu’un amateur, avec un métier par ailleurs, et trois enfants que je dois nourrir, je ne peux donc pas passer mon temps a répondre a chaque commentaire. je pense que les bibliophiles répondent quand ils peuvent vous aider, mais ce n’est pas toujours le cas, aussi un message sans réponse n’est il pas forcément synonyme de mépris. du reste, le message de diego n’appelait pas de réponse, aussi je trouve votre colère un peu injustifiée, j’essaie de faire de mon mieux.
    hugues (message entré via un téléphone depuis l’etranger, désolé pour les fautes)

  5. Je constate une fois de plus votre oublieuse et par conséquent méprisante attitude vis-à-vis d’un commentaire, frais et enthousiaste, maladroit certes, mais bienvenu pourtant (je fais référence à notre visiteur espagnol). J’avais déjà constaté cette posture à l’occasion de messages postés par moi, qui demandaient naïvement un petit coup de main ou quelque renseignement. A de très rares exceptions, silence radio. Faites attention les amis, je quitte la lecture de ce blog (et pourtant je crois que son créateur est loin de vouloir ce ton). Je suis pourtant un passionné, je possède 4500 volumes dont de belles pièces ; j’en parlerai ailleurs… Je suis désolé je suis en colère ce soir ; mais vraiment ce n’est pas ici le lieu des bibliophiles, mais celui des libraires, je crois. Cela ne m’empêchera pas de m’abonner à la revue, que je devine excellente, si l’on en préjuge à l’aune de vos contributions, toujours érudites… Dommage.
    A bientôt j’espère.

  6. J’ai opté pour des étagères Billy de chez Ikea, ce qui me permet d’en aligner une douzaine de mètres. Je trouve que le style très pur, pour ne pas dire très basique met parfaitement en valeur les livres. En les regardant, on oublie complètement le meuble lui-même.
    Tristan

  7. « Du cuir sur les tablettes? N’est-ce pas que ce que faisait le Duc d’Aumale à Chantilly? » Oui et tablettes et armature sont métalliques, l’habillage reste de bois.
    Lauverjat

  8. Du cuir sur les tablettes? N’est-ce pas que ce que faisait le Duc d’Aumale à Chantilly?

    Et pourquoi pas sur les murs? ;o)

    « Il se résolut, en fin de compte, à faire relier ses murs comme des livres, avec du maroquin, à gros grains écrasés, avec de la peau du cap, glacée par de fortes plaques d’acier, sous une puissante presse.
    Les lambris une fois parés, il fit peindre les baguettes et les hautes plinthes en un indigo foncé, en un indigo laqué, semblable à celui que les carrossiers emploient pour les panneaux des voitures, et le plafond, un peu arrondi, également tendu de maroquin, ouvrit tel qu’un immense oeil-de-boeuf, enchâssé dans sa peau d’orange, un cercle de firmament en soie bleu de roi, au milieu duquel montaient, à tire-d’ailes, des séraphins d’argent, naguère brodés par la confrérie des tisserands de Cologne, pour une ancienne chape. […]
    En fait de meubles, des Esseintes n’eut pas de longues recherches à opérer, le seul luxe de cette pièce devant consister en des livres et des fleurs rares, il se borna, se réservant d’orner plus tard, de quelques dessins ou de quelques tableaux, les cloisons demeurées nues, à établir sur la majeure partie de ses murs des rayons et des casiers de bibliothèque en bois d’ébène, à joncher le parquet de peaux de bêtes fauves et de fourrures de renards bleus, à installer près d’une massive table de changeur du XVe siècle, de profonds fauteuils à oreillettes et un vieux pupitre de chapelle, en fer forgé, un de ces antiques lutrins sur lesquels le diacre plaçait jadis l’antiphonaire et qui suportait maintenant l’un des peson in folio du Glossarium mediae et infimae latinitatis de Du Cange. « 
    Huysmans, A rebours.

  9. Autres temps, autres mœurs, on trouve une réponse différente dans « Connaissance nécessaire à un bibliophile », Paris, Edouard Rouveyre 1878 :

    « Pour la construction d’une bibliothèque destinée à recevoir des livres précieux il est urgent de prendre du bois de cèdre, du cyprès, du mahogon, de l’ébène, du sandal ou au moins du chêne très sec et très sain. Les bois très compacts ou très fortement aromatisés sont ceux que les insectes ne parviennent pas à percer.
    Les dimensions à observer en faisant dresser les ais traversants, soutenus par des montants, et que l’on nomme tablettes de bibliothèque, dépendent du nombre de volumes, de la différence des formats et de la quantité des ouvrages de chaque format que devra contenir la bibliothèque. En faisant supporter les tablettes par des crémaillères on en peut varier la distance à volonté. Pour l’épaisseur des tablettes, il est bon d’observer quelle en est la longueur et quelle quantité de livres elles auront à supporter.
    Pour éviter le désordre que pourrait occasionner un accroissement de livres, pour épargner l’espace, pour éviter un mauvais coup d’oeil, il est nécessaire (surtout dans une bibliothèque d’amateur où il n’est pas de. rigueur d’adopter la classification systématique) de les placer d’après leurs formats ;
    1° Les in-folio dans les rayons inférieurs
    2° Les in-4° au-dessus;
    3° Les in-8°, in-18, in-32, etc., dans les rayons supérieurs.
    Les in-folio oblong se placent parmi les in-4°, les in- 4° oblong se placent parmi les in-8°, le petit in-4° parmi les in-4°. Si plusieurs ouvrages sont reliés ensemble, on place le livre dans la classe où appartient celui qui se trouve le premier.
    Lorsque, dans un volume quelconque, on fait intercaler du papier blanc plus grand que le texte, on place le livre d’après le format du papier intercalé. On doit avoir l’attention de laisser entre chaque rang de livres et la tablette supérieure, un intervalle suffisant pour pouvoir tirer chaque volume sans difficulté; et il faut surtout ne pas trop serrer les livres, afin que l’air puisse circuler autour et que le frottement en les tirant n’altère pas l’éclat de la reliure.
    Le meuble destiné à contenir des livres précieux doit aussi répondre par son extérieur à leur magnificence. Un tel meuble, dit Peignot, sera en bois précieux; sa forme joindra l’élégance à la solidité; mais il ne faut pas qu’il soit surchargé d’ornements trop saillants. Les portes, garnies de quatre glaces, seront travaillées si délicatement qu’elles ne masqueront pour ainsi dire pas, la vue des livres; les deux glaces de chaque porte seront séparées par une baguette à coulisse en cuivre ou en acier. Les tablettes devront être garnies de maroquin brun, et la tranche apparente de ces tablettes ornée d’arabesques eu or. Cette garniture serait moins un objet de luxe qu’une précaution nécessaire pour garantir le bas de la reliure des livres, qui à la longue s’altère, étant frottée sur le bois toutes les fois qu’on déplace et qu’on replace un volume. Il serait également essentiel de faire couvrir en peau de couleur l’intérieur de ce petit meuble, c’est-à-dire le parquet vertical du fond, destiné à empêcher les livres de toucher le mur. Cette précaution préserverait davantage les livres de la poussière, de l’humidité, etc.
     » …. »
    Nous terminerons en donnant la division des tablettes d’une « … » armoire à vitraux d’après le système de La Caille,
    « … »
    Pour une bibliothèque de 6 pieds.
    4 pouces au socle
    1° tablette : 18 pouces
    2° tablette : 15 pouces
    3° tablette : 11 pouces
    4° tablette : 8 pouces
    5° tablette : 7 pouces
    6° tablette : 7 pouces
    « 

    J’avoue ne pas être complètement indifférent à l’idée de garnir ma bibliothèque de maroquin pour éviter à mes livres le contact brutal du bois.

    Eric

  10. BONSOIR¡¡¡ je pense que j’ai laisse un comentaire mais je ne le peux trouver¡¡¡ Salutations et felicitations depuis l’Espagne. Malgrement noue n’avons pas de blog como le votre dans notre pays mais quelques amateurs sommes interesès dans le development de notre pasion.
    Vraiment, la France est la reference pour le bibliophile espagnol.
    Bien cordialement depuis Valencia,
    Diego.

  11. BONSOIR¡¡¡ je pense que j’ai laisse un comentaire mais je ne le peux trouver¡¡¡ Salutations et felicitations depuis l’Espagne. Malgrement noue n’avons pas de blog como le votre dans notre pays mais quelques amateurs sommes interesès dans le development de notre pasion.
    Vraiment, la France est la reference pour le bibliophile espagnol.
    Bien cordialement depuis Valencia,
    Diego.

  12. Bonsoir,
    Pour ma librairie, je cherchais des étagères très modulables qui ne plient pas (petits bois collés) et d’un prix raisonnables. J’ai choisi le modèle « IVAR » d’un fabricant connu des jeunes ménages… Elles me donnent entièrement satisfaction. Je conseille les échelles « 30/226 ». Les tablettes sont en 40 ou 80 que j’ai alterné en fonction du poids des livres.
    Pour ma bibliothèque personnelle, la conception et la fabrication sont personnelles. J’ai prévenu l’affaissement inesthétique en fixant frontalement sur la tablette un tasseau plus épais. J’envoie une photo à Hugues.
    … un domaine de la bibliophilie où j’assure… Amicalement. Pierre

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