Amis Bibliophiles bonsoir,
Ainsi va ma vie, pendant que quelques libraires gesticulent autour d’un improbable et candide boycott des ventes aux enchères, les prix s’envolent à Drouot et les échanges au sujet des prix réalisés en salle vont bon train entre les sympathiques (et détendus) libraires qui exposaient au salon du livre ancien de la salle Olympe de Gouges.
Parlons de ce salon justement. Nouvellement parisien, j’avais très envie de me rendre dans ce nouveau salon, qui remplace celui de Saint-Germain-en-Laye. J’y suis d’ailleurs allé dès l’ouverture, vendredi. Force est de reconnaître qu’en cette fin d’après-midi, les travées étaient très peuplées: beaucoup d’amateurs (ou d’invités au cocktail du Lyon’s Club?), et il fallait presque jouer des coudes pour pouvoir prendre un ouvrage en main.
Que dire du salon lui-même? Une trentaine d’exposants je dirais, tous beaucoup plus détendus qu’au Grand Palais, ce qui contribue à une excellente ambiance: on discute, on traverse les étroites allées pour aller discuter chez le voisin, on plaisante. Vraiment, l’atmosphère est très agréable. En termes d’offre, on trouve de tout, même s’il m’a semblé que c’est le livre ancien qui se taillait la part belle. J’ai l’impression que la plupart des libraires présents, à quelques exceptions, sont également présents au Grand Palais, mais l’inverse n’est pas vrai, puisque les « plus grands » libraires français (ça vaut ce que ça vaut, on est d’accord) présents au Grand Palais, ne sont pas à Olympe de Gouges.
Un bémol (même si je conseille de se rendre à ce salon)? Deux en fait: j’ai trouvé que, finalement, il y avait peu de livres et -mais vous savez que je suis exigeant -, le lieu est presque aussi laid que le parking souterrain où se tient le salon de la Porte de Champerret.
Les ventes aux enchères? Moi qui m’inquiétais du boycott des salles des ventes par nos amis libraires, je suis rassuré… tous ceux avec qui j’ai discuté connaissait parfaitement les prix réalisés lors des dernières ventes, à la virgule près, ventes auxquelles ils avaient d’ailleurs assisté! 🙂 Du coup, avec mon esprit simple, je suis perdu: les libraires (certains d’entre eux en tout cas, je vous taquine) veulent boycotter les salles des ventes dans lesquelles ils ne vont pas, parce que les frais sont trop élevés, mais en même temps ils assistent aux vacations, achètent, paient les frais. No comprendo. Sono Stupido.
Et d’ailleurs, pendant ce temps, la vente de Dominique de Villepin est un grand succès: près de 3 millions d’euros au marteau: 100 000 euros, pour un exemplaire exceptionnel du Voyage au Congo d’André Gide, agrémenté de 204 photographies originales de Marc Allégret; l’exemplaire de La Condition humaine que Malraux a dédicacé à Céline a atteint la somme de 46 000 euros…
Et un exemplaire exceptionnel de Tintin au pays des Soviets est adjugé à 43 000 euros
Va comprendre Charles.
H
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Un confrère me confirmait, aujourd'hui, l'excellente ambiance constatée pendant ce salon Olympe de Gouges et le résultat financier satisfaisant par les temps qui courent. Le mérite en revient vraisemblablement aux organisateurs. Quand on se sent bien accueilli et que le prévisible est prévu, tout va déjà mieux…
Un libraire apaisé travaille mieux. L'emplacement compense la vétusté de la salle, par ailleurs. J'imagine que trouver une belle salle pas trop cher à louer à Paris relève de l'impossible. Si vous voulez venir à Tarascon, c'est donné ;-))
Pierre
168 000 € pour Gide.
Enfin, sur Japon, avec les photographies originales, tout de même !
P.
L'exemplaire de tintin chez les Soviets n'était pas exceptionnel, s'il l'avait été et dans une vente BD, le prix aurait été tout autre. Il s'agissait d'un exemplaire du premier mille, très rare.
Nul doute, qu'on reverra ressortir cet exemplaire dans une prochaine vente Artcurial