Amis Bibliophiles bonjour,
La bibliothèque de Stanislas de Guaïta: une collection dispersée dans la nature.
« Le bibliophile amateur de sciences secrètes est heureux de feuilleter l’ouvrage même où l’œil du maître tenta de comprendre l’Inconnaissable. A cette page que touche le collectionneur, peut-être M. de Guaita eût-il la révélation du Mystère ? Le miracle va-t-il se reproduire ? Chacun de ces ouvrages est un pèlerinage pour le novice. »
Après la vente de la bibliothèque, les livres ayant appartenu à Guaita n’ont eu de cesse d’être recherchés par les amateurs. Plus que tout autre, un livre provenant de sa bibliothèque est doublement magique, par son contenu obscur, et surtout parce qu’il fut ouvert par cet homme qui disait avoir soulevé le voile d’Isis. Depuis le début du XXe siècle, les catalogues de librairies et les ventes aux enchères précisent systématiquement la « provenance Guaita », nous permettant ainsi de suivre à la trace leur parcours. Nous connaissons quelques grandes ventes, riches de livres ayant appartenu à Guaita, notamment celle à l’hôtel Drouot du 25 octobre 1968, ainsi que la collection Guy Bechtel du 14, 15 et 16 novembre 1978. La vente Maurice Garçon du 9 mai 1967 est aussi à signaler. On voit passer ces livres de temps en temps dans les catalogues des librairies, mais ce n’est pas très fréquent. Nous ne possédons malheureusement pas tous les catalogues de ventes, mais un relevé précis, effectué sur 100 ouvrages remis en vente depuis la dispersion de 1899, met à jour un bien curieux constat : une grande partie des livres proposés, c’est un fait, ne se trouvent pas dans le catalogue Guaita.
La documentation à notre disposition, même si elle n’est pas complète, est un bon éventail de la diversité des ventes dans l’espace (librairies, salles des ventes…), et dans le temps, avec par exemple les catalogues de la librairie Bodin des années 1900. Notre champ d’investigation est ainsi suffisamment large pour que les chiffres qui en découlent soient significatifs. De plus, nous avons tenu compte des ventes importantes, ainsi que des ventes où parfois un livre ou deux seulement furent proposés aux acheteurs.
Vente aux enchères ou catalogues de libraire Nombre de livres ayant une provenance GuaitaPrésence de ces livres à la dispersion de 1899Absence de ces livres à la dispersion de 1899 Librairie Bodin (catalogue 12 à 36) Année 1902 à 1907 15 8 7Librairie du Graal Catalogue 23 (2001) 2 2 0Librairie Florence de ChastenayAnnée 1997 à 2002 4 1 3Librairie l’Intersigne(ensemble des catalogues) 9 7 2Librairie Table d’Emeraude (catalogues divers) 4 4 0Plaquette 9ème foire du livre à la Mutualité 1 1 0Vente Allienne à Drouot 1986 2 2 0Vente Drouot de livres sur le Grand-Œuvre 1992 2 1 1Vente Drouot du 25 Octobre 1968 21 15 6Vente Guy Bechtel de 1978 34 27 7Vente Maurice Garçon de 1967 6 5 1Total 100 73 27
Ainsi, 27% de livres passés en vente ne figurent pas au catalogue Guaita, et à ce chiffre, plusieurs explications sont envisageables. Certains livres peuvent faire double emploi dans ce tableau, ayant successivement fait partie de deux ventes distinctes, mais ce ne peut être le cas que d’un très faible nombre d’entre eux, ne modifiant pas sensiblement l’éloquence des chiffres. Une première explication serait la présence de faux Guaita, de livres délibérément grimés par un collectionneur ou un libraire peu scrupuleux, connaissant la valeur ajoutée d’un exemplaire ayant appartenu au maître. C’est l’ex-libris, dans ce cas, qui a été imité ou changé par le faussaire.
L’ex-librisest une marque, ce peut être une inscription manuscrite, le plus souvent une petite vignette parfois fort originale, que les bibliophiles apposent en signe de possession au verso du plat d’un volume. Stanislas de Guaita utilisa diverses marques de possession, et en premier lieu deux tampons, dont l’un représente le demi-dieu romain Hercule, équivalent de l’Héraclès grec. Il est représenté debout, le Lion de Némée comme coiffe, tenant dans sa main gauche le sabre qui servit à couper les nombreuses têtes de l’hydre de Lerne. De sa main droite, il tend en signe de victoire l’une de ces têtes. Le second tampon reproduit sa signature ; on le retrouve tantôt seul, tantôt à côté de la représentation d’Hercule. Il en utilisa aussi un troisième, très peu connu, qu’il apposa dans certains livres achetés dans sa jeunesse. Un grand « S » entrelace un grand « G ». Puis, sûrement parce qu’il se lassa de ces tampons, il utilisa l’ex-libris manuscrit, et notait à l’encre « Ex libris Kabbalisticis Stanislaï de Guaita », ou bien cette variante d’une lettre de son prénom « Ex libris Kabbalisticis Stanislaj de Guaita ». Guy Bechtel, dans son livre consacré à la bibliothèque de Guaita, a pu relever sept formes d’ex-libris manuscrits : à étoile, entre deux traits, dans un double cadre, sur étiquette, souligné, dans un cadre, ou avec mise en page. Nous avons relevé trois exceptions dans cette catégorie d’ex-libris ; on remarque sur le premier une contraction du prénom « Ex libris Saï de Guaita ». Les deux autres, nous le verrons un peu plus loin, semblaient douteux. L’ex-libris aux armes et au nom de Stanislas de Guaita est le plus élégant. Il est surmonté d’une couronne, dont Guy Bechtel a relevé quatre variantes : armes argent sur fond bleu, armes argent sur fond noir, armes or sur fond noir, et armes or sur fond rouge. Nous indiquons en complément une cinquième variante, armes or sur fond vert, que nous avons relevé à la B.P.H d’Amsterdamsur l’Histoire critique de Manichée et du Manichéisme par M. de Beausobre.
Existe-t-il alors de nombreux faux ? A vrai dire, sur tous les livres passés entre nos mains, un seul portait un ex-libris falsifié. Il avait été grimé de façon flagrante, ne laissant aucun doute sur sa provenance frauduleuse. Le livre était pourtant de qualité. En revanche, Nous avons relevé deux ex-libris douteux au premier abord. Un exemplaire en particulier semblait avoir été retouché de façon ironique, et retenaient l’attention, car il sortaient des schémas classiques d’ex-libris répertoriés par Guy Bechtel. C’est au verso du plat d’un livre intitulé Dictionnaire historique des cultes religieux que l’on trouve cet ex-libris manuscrit sur une étiquette « style écolier ».On peut y lire : « Ex libris fère Kabbalisticis Stanislas de Guaita (tome III) ». L’écriture semble bien de la main de Guaita, mais l’ajout latin de la mention péjorative « fère » avec l’accent tonique (qui signifie en français « presque »), nous avait convaincu dans un premier temps que cet ajout avait été d’une autre main que celle de Guaita. Le faussaire, ou plutôt dans ce cas le plaisantin, avait le mérite d’être latiniste. Par l’ajout de « fère », il entendait que l’ouvrage en cause était « presque Kabbalistique », ou « maigrement Kabbalistique ». Bref, il se moquait de Guaita. Pourtant, la découverte d’un autre ex-libris, très différent au premier abord, mais dont la provenance est indiscutable, nous a fait changer d’avis. Sur une étiquette blanche et verte, on peut y lire : Ex libris Pé Ri (en lettres grecques) – cabalicis Stanislaj de GVAITA ; tome 1. Ces quatre lettres grecques signifient « autour de ». Les livres auraient alors, selon le sens de l’ex libris, un rapport particulier avec la cabale. Ainsi, l’ajout du latin « fère » dans le précédent ex libris est très probablement de la main de Guaita, et que tout deux (le « presque » latin et le « autour de » grec) ont la même signification : celle d’un rapport avec la cabale.
Un seul ouvrage falsifié, un autre malicieusement retouché (mais bien authentique), et nous sommes certain de l’authenticité de tous les autres passés entre nos mains, c’est bien maigre pour tenter d’expliquer les 27% d’ouvrages ne figurant pas au catalogue.
La seconde explication, et probablement la principale, est la fluctuation de la bibliothèque. Guaita devait avoir pratiqué, tout au long de sa quête, des échanges de livres avec d’autres passionnés de son envergure. Cependant, il est remarquable que les lettres dont nous disposons ne mentionnent que très peu d’échanges ; la lecture de la correspondance de Guaita à Péladan éditées par Dantinne, par exemple, nous en montre une seule (n° 65), où Guaita cède quelques ouvrages. Le reste du temps, il achète de nombreux livres par l’intermédiaire de Péladan qui est à Paris. C’est donc une voie à sens unique, semble-t-il, où beaucoup de livres rentrent, et très peu en sortent. Mais ne perdons pas de vue que 27% de livres ayant appartenu à Guaita non mis en vente en 1899, cela représenterait, par rapport au nombre total des livres du catalogue, 603 livres potentiels étant passé à un moment ou un autre dans la collection de Stanislas de Guaita, ce qui est énorme ; Seule la fluctuation peut expliquer un tel chiffre.
Très peu de témoignages font état d’échanges ou de livres dont Guaita avait décidé de se séparer. En revanche, la plupart des correspondances, par exemple celle avec Péladan, nous montre un Guaita boulimique, acheteur consciencieux, au fait de la valeur des livres. Guaita nous le découvrons dans ces lettres, avait longtemps usé des services de Péladan pour l’acquisition d’ouvrages lorsqu’il n’était pas à Paris. Il était en relation avec tous les libraires, en France et à l’étranger, et recevait régulièrement leurs catalogues. Outre ces sources d’approvisionnement officielles, Guaita avait acheté de nombreux bouquins d’alchimie à un étrange personnage, savetier de son métier, et resté pratiquement inconnu avant que Victor-Emile Michelet en parle dans Les compagnons de la hiérophanie. Rémi Pierret, dont le métier ne laissait pourtant rien présager des choses de l’occulte, avait réuni une des plus belle bibliothèque d’alchimie du XIXe siècle. Il fut contraint de se séparer de ses précieux livres et les revendit petit à petit à Papus et à Guaita. Rémi Pierret ne fut pas la seule source sauvage de ce genre ; voyons par exemple ce petit mot rapide, que Guaita griffona à G. Montière sur une carte de visite :
« Cher ami
Je ne puis retrouver, malgré toutes mes recherches, l’indication d’une concierge (je crois) qui a beaucoup de livres d’occultisme dont elle ignorait le prix : comme c’est vous qui m’avez donné cette indication, (du moins je crois me souvenir que c’est vous) redites moi l’adresse sans retard ; j’ai un intérêt particulier à courir là en toute hâte. Je vous expliquerai pourquoi. Quand vous verra-t-on ? Nébo »
Très peu de traces écrites donc, concernant cette fluctuation de la bibliothèque, mais cela ne signifie pas qu’elle ne fut pas abondante. Il ne faut pas se fier aux seules traces écrites pour jauger une fluctuation évidente, car Guaita n’a pas tout écrit. Tout collectionneur fait des achats malheureux dans les débuts de sa collection, et il est fort probable que Guaita n’échappa pas à la règle, et dût se séparer à un moment ou à un autre d’ouvrages devenus indésirables. La découverte d’un exemplaire meilleur ou manquant peut justifier un troc avantageux s’il s’agit de se séparer d’ouvrages en double.
Cependant, nous retrouvons aujourd’hui des livres qui n’avaient aucune raison de sortir de la bibliothèque avant la vente. Par exemple, nous venons d’évoquer une série de catalogues de libraires français et étrangers que Guaita avait fait relier à son chiffre ; ils n’apparaissent pas à la vente de 1899. Dans ce cas-là, l’explication nous est connue, puisque nous avons pu en suivre le parcours. Guy Bechtel acheta ces catalogues au libraire Dorbon, qui probablement avait décidé de les garder pour son usage propre, comme documentation pour son commerce, et ne les fît donc pas apparaître dans le catalogue de la vente Guaita. Cela démontre tout de même que si Dorbon n’avait pas hésité à conserver cette documentation, il aurait pu aussi bien en prélever pour son compte, ou en ajouter à son catalogue. Mais passons cela, d’autres exemples plus troublants s’offrant à nous.
Un carnet manuscrit de Stanislas de Guaita, une pièce d’un grand intérêt, n’apparaît pas non plus au catalogue édité par Dorbon. Ce manuscrit est daté de la main de Guaita juin 1885. Dès 1886, lorsque paraît chez Carré la première plaquette intitulée Essais de Sciences maudites, au seuil du mystère, le jeune Guaita fraîchement imprégné d’ésotérisme mentionne l’existence de ce manuscrit ( page 22 de la plaquette), intitulé Le sentier chymique. Plus tard, la seconde édition de 1890 du Seuil reprend partiellement le texte qui est augmenté. Là encore, il est fait mention du manuscrit (page 57), ainsi que dans toutes les éditions postérieures.
Ce carnet manuscrit, témoin émouvant des premiers efforts de compréhension du futur maître, n’apparaît pas à la vente de 1899. Il est difficile de croire, dans ce cas, que Guaita ait pu procéder de son vivant à un échange de son carnet contre quelques livres plus ou moins précieux. C’est, semble-t-il, grâce à Wirth que de telles reliques ont pu parvenir jusqu’à nous.
A cet égard, l’avant-propos de la troisième Septaine de l’œuvre de Guaita Le problème du mal, nous offre un indice des plus intéressant. C’est en 1935 que Marius Lepage, élève de Wirth, hérita de son maître du manuscrit inédit de l’œuvre inachevée de Stanislas de Guaita. M. Lepage écrit :
« Causant un jour avec Oswald Wirth des Essais de Sciences Maudites, je déplorai la perte de la troisième Septaine. J’appris alors, à ma très grande surprise, l’existence insoupçonnée d’un manuscrit, commencé par Guaita, continué par Wirth, qui devait constituer le couronnement de l’œuvre. Secrétaire et ami intime de Guaita, Oswald Wirth avait hérité ce legs inestimable, avec la charge de mener à bien l’exposé complet des théories esquissées dans les premières Septaines. »
Ainsi Wirth posséda ce manuscrit, qui pourtant si l’on en croit Matgioi aux pages 22 et 25 de sa biographie de Guaita, aurait été détruit ou caché par la famille avec l’ensemble des archives écrites. Dans une lettre du 23 Mai 1916, on apprend que P. de Mont confia lui-même à Wirth le soin de transcrire l’ouvrage en vue de l’impression. Nous savons que Wirth fut chargé de l’inventaire de la bibliothèque à la mort de Guaita. Avec ou sans l’accord de la famille, plus probablement avec sa permission, il récupéra la majeure partie des papiers, et les conserva sans mot dire. Paul Vulliaud, dans son livre La Kabbale juive, témoigne que rien ne fut détruit, et qu’il vit ces archives dans les mains de Wirth.
Où dorment-ils, tous ces documents restés invisibles à nos recherches ? Nous auraient-ils autrement éclairés si la providence avait bien voulue les mettre sur notre route ? Nous ne désespérons pas de les trouver un jour, ainsi que de voir ces livres précieux dispersés depuis 1899, le Mutus Liber par exemple, et surtout Le Livre de la Très Sainte Trinité, un manuscrit à peinture qui sans nul doute était la pièce maîtresse de la bibliothèque de Stanislas de Guaita.
Finalement, nous en sommes persuadé, Guaita destina ces livres à être vendus pour que, dans cet esprit, continue l’œuvre de recherche et que la connaissance ne reste pas bloquée. C’est sa vieille servante, Marguerite, qui le dit avec son accent lorrain en toute simplicité :
«Si Monsieur n’avait pas voulu qu’on vende ses « liffs », il l’aurait bien dit de son vivant
Oswald Wirth lui-même, lorsqu’il s’occupa de classer les livres pour la vente, écrivit à M. de Mont :
« Il est certain que toutes les notices portées sur les livres semblent prévoir une vente. Un libraire méticuleux n’aurait pu mieux faire. C’est un catalogue établi d’avance : il n’y a plus guère qu’à copier. »
Ainsi furent dispersés les livres de Stanislas de Guaita, qui retrouvèrent leur liberté lorsque leur propriétaire s’éteignit, offrant tout entier au nouveau possesseur leur mystérieux secret. Si l’on peut penser, comme Wirth, que Stanislas de Guaita annota ses livres dans l’intention de les vendre, il faut y voir un clin d’œil, un avertissement au nouveau lecteur de la part d’un maître qui prétendit honnêtement et sincèrement que leur lecture avait éclairé la plupart des grandes questions qu’il se posait, offrant un système satisfaisant pour l’esprit, étanchant la soif de celui qui cherche pourquoi nous sommes là et d’où nous venons. Ce désir de savoir, chevillé de tout temps à l’humanité, justifie à lui seul cette quête solitaire dont aucune piste, même la plus improbable en apparence, ne doit être négligée. Dépoussiérons les livres, même les pires, ouvrons-les de nouveau à la lumière de notre époque sans rien oublier de ce que nos prédécesseurs ont tenté de nous transmettre. C’est finalement la tâche la plus noble du bibliophile sans qui les livres anciens sont condamnés à disparaître brutalement. C’est ce que fit Guaita de la plus belle des manières. Sa bibliothèque lui a apporté une grande notoriété : les livres savent rendrent à leur maître l’amour prodigué toute une vie, aussi courte soit-elle. Stanislas de Guaita mourut à 36 ans.
Frédérick Coxe
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bravo pour ces articles, dans mes souvenirs il ne me semblait pas que la publication dans la NRLA était si détaillée ?
Pour Daniel, effectivement, j'ai déjà vu des livres "attibués", à partir d'extraits de catalogues collés, ce qui est très abusif. D'ailleurs il faut noter que l'acheteur/colleur en question s'illusionne sur la valeur de son achat : il colle une référence du même livre, mais en maroquin, ou en grand papier, et indique "idem mon exemplaire", ce qui est assez souvent faux…
Merci, pour cet instructif, brillant et référencé quatuor. Mon commentaire va redescendre à un low level commercial, après tout je suis libraire ;)) Pour les provenances attribuées à tort, j'ai remarqué déjà très fréquemment que les bibliophiles pouvaient notés « vendu vente "prestigieuse" x fr », ou coller un extrait de catalogue d'un autre exemplaire, à titre informatif, par comparaison à leur exemplaire. Malheureusement si il est flatteur cet extrait de catalogue ou cette note manuscrite devient à son tour provenance, lors du passage en svv…le commissaire-priseur et son expert, parfois le libraire ont inventé la transmutation provenantiel ou comment transformer l'ouvrage anonyme en or.
Daniel B.