J’ai déjà évoqué les divers moyens à la disposition du bibliophile pour nourrir sa passion et les rayonnages de bibliothèque : libraires, salons, internet et ventes aux enchères…
Je viens de recevoir un catalogue exceptionnel par la poste et je ne peux pas manquer cette occasion de vous en parler.
En effet, se tiendra bientôt en Belgique, la vente d’une partie de la bibliothèque du Comte de FORTSAS, exceptionnelle en tout point mais principalement du fait que ce bibliophile réputé était d’une exigence extrême : le comte de Fortsas ne recherchait que des ouvrages uniques, ou UNICA, ce qui donne un caractère unique à cette vente à venir.
Le catalogue est trop long et je suis trop paresseux pour le reprendre entièrement mais voici quelques exemples tout simplement incroyables:
Lot 3 : Brief discours d’un esprit, lequel, sous la forme d’un cerf, espouvanta moult la citez de Toloze. A Toloze, chez la veuve Colomier, 1619, pet. in-8, 77 pages, maroquin rouge de Thouvenin.
Ce petit livre est du fameux démonographe Michaelis. Il en parle plusieurs fois dans son Histoire admirable de la possession et conversion d’une pénitente, etc.Lot 4 : Relacion d’un voyage fait en Artois, Flandres et Brabant, en 1625, par Henry de Tocquaillen gentilhomme poitevin. Orléans, 1627, in-12, 292 p, maroquin violet.
Lot 8 : Honestes voluptez des plaisirs de la table démonstrées péremptoirement, par Maistre Brusile, escuier, avocat au Présidial d’Angers. troyes, 1639, in-12, 149 pages, maroquin brun.
Lot 36 : Evangile du citoyen Jésus, purgé des idées aristocrates et royalistes, et ramené aux vrais principes de la raison, par un bon sans-culotte. Arras, an 3 de la République. in-12 de 163 p.
Lot 43 : Les suites du plaisir, ou desconfiture du Grand Roi dans les Païs Bas. Au Ponent, 1686, in-12 de 152 p. maroquin noir.
Libelle d’un cynisme dégoûtant à l’occasion de la fistule de Louis XIV. Une des figures représente le derrière royal sous la forme d’un soleil entouré de rayons, avec la fameuse devise.
Lot 47 : Disputatio philosophica, qua anonylus probare, etc. Coloniae. 1607, in-4 de 48 pages.
Cet ouvrage a appartenu à Leibnitz, dont il porte la signature et plusieurs notes autographes.Lot 109 : Aventures galantes du capitaine Blainville pendant son séjour à Bruxelles. Sl, 1746, petit in-12 de 369 p., maroquin bleu.
Lot 153 : Traité de l’écriture sacrée des Egyptiens, dite écriture hiéroglyphique, suivi d’une dissertation physiologico-historique sur l’emblème mystique dit Phallus. Orléans, Dubois, an XII, in-4 avec figures!!
Désolé, je dois m’arrêter là… mais si vous êtes intéressé par cette vente et les nombreux autres ouvrages curieux et uniques, n’hésitez pas à me contacter, je vous donnerai les informations nécessaires.
Après tout, point n’est forcément besoin de vous rendre en Belgique en voiture à cheval…, vous pourrez sans doute placer des ordres à distance.
HOuvrage présenté : Johannus Jonstonus, Amsterdam, 1657, un beau volume in-folio avec d’innombrables gravures d’animaux, réels ou mythiques, oiseaux, mollusques, insectes.
Que dire de plus?
Merci Rénier! 🙂
J’ai également ajouté un nouveau message sur le sujet.
H
source du message précédent : http://site.voila.fr/cendres/Lotsvides.html
ok… c’est donc un achat que vous avez fait. A Christies », peut-être ?
Le jour indiqué pour la vente, on annonça, soudain, que M. de Fortsas, pas plus que sa bibliothèque, n’avait jamais existé que dans l’imagination de M. Rénier Chalon (1802-1889), bibliophile érudit doublé d’un mystificateur de génie.
Le sommet de l’expression de son humour fut donc cet opuscule, tiré à 132 exemplaires et, depuis, fort recherché (1). Dans l’un des exemplaires du catalogue de la bibliothèque de Rénier Chalon, dispersée en 1890, fut glissé le récit de l’après mystification, avec les «meilleures» lettres de recommandation d’éminents bibliophiles sur certains lots (2).
(1) Un exemplaire a été adjugé
6 400 € par Christie’s, le 27 juin 2005. Les éditions des Cendres viennent de réimprimer ce
catalogue (9 €).
(2) Histoire de la bibliothèque du comte de Fortsas, par Vincent Puente, Ed. des Cendres, 50 p., 12 €.
Moi, non. Le comte de Fortsas me semble plus connu en 2007 qu’il ne l’était en 1840.
Bien à vous,
Renier Hubert Ghislain Chalon
moi, oui ! quel est donc ce mystère ?
très beau blog. Bravo.
Sourire, j’avais raison, votre premier message est donc l’oeuvre d’un connaisseur.
Avez-vous besoin de plus d’informations sur la vente?
Sourire.
H
Non, c’est un commentaire.
Bonne continuation!
Est-ce que ce sont vos initiales, ou le message est-il aussi secret que pertinent?
🙂
Ha Ha