Promenade de bibliophile: « Arpentez! Cartographiez le monde! » à la Bibliothèque du château de Chantilly

Amis Bibliophiles bonsoir,

Arpentez! Cartographiez le monde!
C’est par cette apostrophe que la Bibliothèque du château de Chantilly vous invite à découvrir sa nouvelle exposition. Jusqu’à présent en effet la plupart des expositions du Cabinet des livres mirent en valeur les qualités bibliophiles rares de ses trésors, incunables, enluminures, reliures, provenances, impressions. Cette fois, “les cartes et les plans de Chantilly”raflent la vedette. Riche de 15 000 cartes et plans, le fond ne fut guère en peine de présenter soixante et une pièces d’exception. La place cependant manquait et pour vaste que soit la Bibliothèque les cartes et plans s’étalent pour l’occasion dans la Galerie des Cerfs et la Galerie des Batailles.
Liber floridusLa première partie de l’exposition s’attache à “Peindre le Monde” dans les livres de la Renaissance au siècle des Lumières.  A Chantilly tout commence toujours par des manuscrits tel ce Liber Floridus du XVe siècle d’un moine de Saint-Omer, in folio qui offre en double page une mappemonde synthétique.  Arrêtons nous sur cet incunable d’Ulm de 1482, Cosmographia de Ptolemée comptant 32 cartes coloriées. 
Pomponous Mela, ex-libris Abraham OrteliusParmi les bijoux bibliophiles je retiens ce Pomponius Mela, de Situ orbis Libri III , 1521, pourvu de l’ex-libris du géographe Abraham Ortelius. Puis vient le temps des premières cartes locales et de la cartographie française, La Limagne D’Auvergne de Siméoni en 1561, les cartes de Nicolas Sanson d’Abbeville et les atlas de Jean Leclec.  À l’étranger Frans Hogenberg avec son civitas orbis terrarum répond au Theatrum orbis terrarum d’Ortelius. Au XVIIIe les ouvrages monumentaux se multiplient tel le plan de Paris, dit de  Turgot, ou la Carte des Cassini.
Galerie des batailles
La deuxième partie propose d’Arpenter les territoires”, et aborde l’usage des cartes, portulants, guides, plans parcellaires juridiques. Tel ce précieux Portulan et calendrier à l’usage des marins bretons, livret xylographique,  imprimé au Conquet en 1546-Textor en mange son chapeau- ou cet autre Portulan, manuscrit sur parchemin, in-folio du XVIe siècle, réalisé pour l’Amiral de Coligny. Parmi les guides, le pèlerinage à Jérusalem tient la première place. Dans cette section enfin, de nombreux plans de justice, de chasses, de propriétés sont issus des archives des ancêtres d’Aumale, instantanés rapprochés du passé.Nicolas Sanson d’Abbeville
Portulan, Le Conquet 1521La dernière partie de l’exposition s’intéresse à “défendre et dominer”. Il s’agit des cartes à l’usage des militaires, plans de places forces, “ordres de Marche”, plans de batailles. Elle a naturellement trouvé place dans cette galerie des Batailles, « galerie des Actions de M. le prince », le Grand Condé. Elle se termine tout aussi naturellement par quelques pièces sur la campagne d’Algérie chère au duc d’Aumale.
Carte du tendre, madeleine de ScudéryLes pacifistes et les amoureux se seront attardés sur la carte du tendre de Clélie, de Madeleine de Scudéry.
jusqu’au 7 janvier 2013
Lauverjat

5 Commentaires

  1. J'avais repéré l'expo de la BNF mais pas celle de Chantilly. (Chantilly, c'est un peu loin mais avec une bonne carte Michelin …)Merci Lauverjat!
    Ha les Portulans du Conquet … presqu'aussi mythiques que les sirène de l'Aber Wrac'h !

    Textor

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