Amis Bibliophiles Bonsoir,
Nous continuons de courir contre la montre, le premier numéro de La Nouvelle Revue des Livres Anciens part chez l’imprimeur dans 8 jours. Il faut encore comparer les devis (si un mécène sommeille en vous, qu’il me contacte, nous avons les fonds nécessaires pour démarrer, mais un petit coup de pouce nous permettrait une jolie amélioration qui reste hors de notre portée financièrement), relire et relire encore les textes, créer le chemin de fer, ajouter les titres courants, etc, etc.
Fort heureusement, Gilles m’aide une nouvelle fois en vous proposant un message sur Boutigny et le style rocaille. Gilles, merci encore.Inspiré du style rococo en vogue pendant la première moitié du XVIIIe sous Louis XV, et présent sur les reliures françaises et italiennes de l’époque, le décor rocaille redevint à la mode pendant les années 1835-1850 en France.De nombreux relieurs utilisèrent des fers rocaille, parmi lesquels Duru, Vogel, Meslant, Bernard, Ginain… Ces fers chantournés sont associés par paire. Les grands fers permettaient, paraît-il, une dorure plus rapide de la reliure. Simier fils, relieur du roi, un des premiers utilisateurs de la presse, fait graver des plaques. Il réalise ainsi une reliure rocaille pour le « Paul et Virginie » de l’éditeur Curmer en 1838.
Précurseur, Boutigny se distingue par son activité semi-industrielle. Installé à Paris dès 1828, il exerce jusqu’en 1865. Il se consacre particulièrement à la reliure d’éditeur. Il fait un large usage de plaques et de la presse à balancier. Elles sont apposées à la fois sur les plats et sur les dos lisses, soit sur cuir soit sur percaline ou velours. Les plaques des plats et des dos sont associées différemment selon les ouvrages. Elles sont aussi utilisées « à froid » ou « à chaud » ce qui varie les décors et les combinaisons. Il est amusant de retrouver dans ces plaques la coquille du style Louis XV ici stylisée.Ses reliures ornent des livres de prix ou des keepsakes. Elles sont parfois signées en queue dans le décor et on retrouve son étiquette au verso de la garde antérieure dans le coin supérieur gauche. Elles adoptent la technique de l’emboîtage, qui permet de réaliser séparément le corps d’ouvrage et la couverture. Les tranches sont dorées.D’après « La Galerie des Arts » de 1842, « son emboîtage est infiniment préférable à celui des Anglais, mais encore ses prix sont très minimes comparativement aux leurs ».
Gilles,
Merci,
H
Photos:
– plat et dos d’une reliure de Boutigny, chagrin rouge sur « Jocelyn », Gosselin, Paris, 1841, in-4.-étiquette de relieur
-dos des « œuvres de Bernardin de Saint-Pierre », Lefèvre, Paris, 1836, 2 vol grand in-4
– dos et plat « Breviarum Sagiense » (erreur typographique du relieur), Sagii (Sées), Jules Valin, circa 1835, in-8, relié par Dubosq.
– dos « chansons de Désaugiers » édition Elzévirienne, Garnier frères, 1848, format in-16
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Merci pour les explications 🙂
Absolument épatant !
Des lieux magiques où l’on doit trouver des ouvrages merveilleux. Qu’on me laisse seul et qu’on ferme les portes !
Un peu sombre, mais c’est certainement mon écran.
Merci Gonzalo!
Un message hors sujet:
IL y aura à la BNF du 12 mai au 12 Juillet une exposition de photographies de bibliothèque par Ahmet Ertug.
Je suis en train de regarder quelques images sur le site du photographe. Superbe!
http://www.ahmetertug.com/index-gallery-arch-libraries.html
http://burobertdesorbon.univ-reims.fr/?p=570
Les keepsakes sont des recueils de mélanges de nouvelles et de poésies, illustrés sur acier, édités pour les fêtes et offerts à cette occasion. Le premier serait paru à Londres en 1823, rapidement imité en France.
Lauverjat
Qu’est-ce qu’un « keepsake » ?