Books on books: les livres des Papes – I Libri dei Papi » – Maria Alessandra Bilotta -, Les livres des fous, Anthologie

Amis Bibliophiles bonjour,
Si je peux depuis longtemps me prévaloir de l’amitié de Sainte Wiborade (patronne des bibliophiles) qui m’a plusieurs fois démontré sa bonté, il me semble que j’ai bel et bien franchi une étape ces derniers jours puisque ce sont directement les clefs de Saint Pierre que j’ai trouvées dans ma boîte à lettres…
Lyon, BM, ms 5132, f. 5vUn colis est là, un livre forcément, il en arrive plusieurs fois par semaine (Wiborade pardonne moi, j’espère que tu prends aussi soin des bibliomanes). Mais celui-ci a quelque chose de particulier: il vient de l’étranger alors que je n’ai aucun souvenir d’un achat récent en dehors de nos frontières. Ma bibliomanie s’accompagnerait d’une forme d’amnésie bien pratique?
La surprise grandit en regardant l’étiquette puisque non seulement l’ouvrage vient de l’autre côté des Alpes, mais plus exactement de la « Citta Del Vaticano », et de la « Biblioteca Apostolica Vaticana ». Inutile de vous dire que je n’ai pas eu besoin des clefs de Saint Pierre pour ouvrir ce colis qui sentait le mystère et l’encens. Colis ouvert, un épais emballage de papier bulle estampillé « Biblioteca Apostolica Vaticana » -sincèrement, ça fait quelque chose- me sépare encore de l’objet de toutes mes interrogations. 


C’est bien un livre, le « I Libri dei Papi » (secoli VI – XIII), par Maria Alessandra Bilotta, que la bibliothèque apostolique (lectrice du blog du bibliophile…) adresse au bloggeur que je suis en service de presse. Charge à moi si je le souhaite de vous faire partager cet ouvrage. Une gageure pour un bibliophile qui ne parle pas italien,   sauf en cas de nécessité (un banquet, una signorina, un match de football, comamnder de la bonneterie, etc.), mais lançons-nous.

L’ouvrage est un bel in-4 de XXXII-284 sur un beau papier nacré et 63 planches en couleurs sur papier glacé in fine. Son propos est l’étude des manuscrits historiques de la Curie du 6ème au 13ème siècle, en couvrant trois domaines principaux: la délimitation des moyens qui ont conduit à la création et au développement d’une activité d’écriture et de stockage au sein de la bibliothèque papale, l’identification systématique des spécimens survivants des manuscrits, des témoins d’une telle activité, et l’analyse des mêmes échantillons, menées par les différentes approches méthodologiques (historique, artistique, paléographique, codicologique, philologique, liturgique, etc.).  
Florence. BML, Ms San Marco 326, f. 126 v.Ce travail est une première, extrêmement détaillée pour ce que j’ai pu en comprendre, et l’ouvrage propose d’une bibliographie importante. Les planches reprennent des manuscrits conservés dans les plus grandes bibliothèques mondiales, dont la BNF.
Citta del Vaticano, BAV, Vat. lat. 12989, c. 108 v.Un très bel ouvrage, dont je conseille la lecture aux amateurs de ce sujet et dont on peut espérer qu’il sera traduit en français. Pour ma part, je serais ravi de l’offrir à un lecteur du blog parlant l’italien, à qui il profitera encore plus qu’à moi, qui ai déjà passé deux belles heures en sa compagnie (me contacter à blog.bibliophile@gmail.com).
Autre « book on books » auquel ma bibliomanie à succombé lors d’un voyage parisien et d’une escale à La Hune, Les fous des livres, une anthologie proposée par Jean Florensac aux Editions Le Chat Rouge. Vous le présenter est également un défi. Je me suis en effet retrouvé face à une situation inédite: des textes connus certes mais toujours passionnants… réunis dans une anthologie illisible en raison d’un format qui est probablement plus fou que les fous croisés dans les textes proposés. 

L’ouvrage se présente en effet sous un format demi in-4, très haut donc, et très étroit (le nom de la collection « Haut-de-Forme »). Soyons très clairs, ce format est idéal pour éloigner tout lecteur: ouvrage impossible à tenir en mains, que l’on doit « écarteler » pour pouvoir lire les mots qui se trouvent en fin des lignes de la page de gauche et au début de la page des lignes de la page de droite. Illisible donc, et évidemment également totalement inadapté au rangement dans une bibliothèque. J’avais pressenti le problème en prenant l’ouvrage en mains dans la librairie, mais ce type d’anthologie est trop rare pour que je ne craque pas. Bien mal m’en a pris…

Les textes? Intéressants, mais connus: Nodier, Uzanne, Verne (Nemo et sa bibliothèque), Flaubert, Asselineau et consorts. Je vous conseillerai donc plutôt de les lire dans des éditions anciennes, ou sur Gallica… plutôt que de mettre 25 euros dans cet ouvrage, dont je salue pourtant le concept, qui était honorable avant d’être perdu par une réalisation… le mot me manque en fait.
Deux books on books donc, de la lecture toujours, au cas où des bibliophiles lecteurs liraient le blog! Ca existe, j’en ai croisé un ou deux 🙂

13 Commentaires

  1. I think this is among the most vital info for me. And i’m glad reading your article. But want to remark on some general things, The web site style is perfect, the articles is really great : D. Good job, cheers|

  2. C'est un sujet qui me tient à coeur, et je parle italien : à défaut d'offrir le livre au fidèle lecteur (et amateur de latin) que je suis, peut-on savoir combien il coûte ? Et comment se le procurer ?

  3. SP je sais pas mais il y a un bien un petit envoi "te presse pas, on bouge pas, on t'attend", signé SP, justement, avec deux clefs 🙂
    H

  4. On se demande pourquoi le pape s'adresse au monde chrétien (et/ou bibliophile) en italien…
    Il y avait un envoi (de service de presse s'entend)? 😉
    Olivier

  5. Io parlo italiano mucho bueno : chianti, por favore ! vorrei un caffé ! grazie mille ! ou sono il museo di pintura ?
    c'est convaincant, non ?

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