Avons-nous encore besoin des catalogues papier envoyés par les libraires?

Amis Bibliophiles bonjour,

C’est un peu un marronnier mais je songeais récemment à la façon dont j’acquiers mes livres, où, à qui, comment… et j’ai réalisé que certaines avaient évolué… et puis ma pensée a bifurqué sur la pertinence des catalogues papier.

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Du côté des enchères en salles, rien de bien neuf, si ce n’est l’augmentation régulière des frais et la multiplication des sites permettant d’enchérir à distance. Il y a deux ans, un commissaire-priseur m’avait confié que ces sites avaient permis d’augmenter le nombre d’enchérisseurs différents de 30 à 40% sur chaque vente organisée. Est-il possible que cette part ait encore augmenté? C’est probable. D’une part c’est de plus en plus simple d’enchérir ainsi, sans bouger de chez soi (ou en ce qui me concerne depuis mon lieu de travail), sans avoir à se rendre dans la salle, qu’elle soit proche ou lointaine. D’autre part, quand on suit attentivement les ventes, on constate que la part de « Online bids » est de plus en plus grande par rapport aux « Floor bids ».

Mes usages n’ont donc pas réellement évolué à ce niveau-là, j’achète plus souvent en ligne, et presque jamais en salle. Alors qu’auparavant c’était évidemment l’inverse.

Du côté des libraires, je constate que la totalité des mes achats se sont faits via internet cette année. Je n’ai hélas pas le temps, ni parfois le goût il faut bien le reconnaître, d’aller faire les librairies, entre mes obligations professionnelles et mes weekends que j’essaie de réserver à ma famille; du reste, nombreux sont les libraires qui me simplifient la vie en étant fermés le samedi…

Je n’achète plus non plus via les catalogues papier: quand je rentre chez moi le soir après ma journée de travail, les lots que je convoitais sont vendus. Pire encore quand le catalogue m’attend depuis quelques jours après un déplacement à l’étranger.

Pour dire vrai, je me demande si cela a encore un sens de faire des catalogues papier aujourd’hui. J’ai récemment envoyé un email à un libraire pour lui demander d’arrêter de me les envoyer, il était surpris. Je n’y vois plus d’intérêt pour ma part. Si le catalogue est envoyé par email ou disponible en ligne, j’aime autant éviter qu’on abatte des arbres pour un catalogue dont la durée de vie n’est la plupart du temps que de quelques minutes entre l’ouverture de l’enveloppe et son atterrissage dans ma corbeille. En 2018, quand on s’interroge sur l’empreinte carbone de chaque chose, avec raison, il me semble que l’on pourrait évoluer à ce sujet là également.

Peut-être suis-je toujours un jeune bibliophile et que les bibliophiles qui achètent sur ces catalogues n’ont-ils pas internet… Possible. Il reste qu’à mes yeux, et compte-tenu de ma pratique, je trouve cela dépassé. Même l’argument documentaire ne tient plus à mes yeux. Il est plus simple de retrouver la référence d’un ouvrage en ligne que dans des caisses à banane dans une cave. J’ai d’ailleurs fait de la place en jetant la quasi totalité de mes catalogues de libraires il y a quelque temps. Avec un petit pincement au coeur, mais qui fut vite oublié en remplissant la poubelle destinée au recyclage.

Définitivement, un catalogue envoyé par email fait désormais beaucoup mieux le travail à mes yeux. (Et oui je sais qu’emails, cloud et autres ont également une empreinte carbone mais j’attends qu’on me démontre qu’elle est supérieure à celle d’un catalogue papier); ne serait-ce parce que sa distribution est plus rapide.

Du reste, certains libraires ont développé des approches pertinentes, qui vont de l’envoi de catalogue par email, bien sûr, à l’envoi hebdomadaire ou mensuel d’une petite sélection d’ouvrages… quand comme il y a quelques jours l’email n’invite pas à aller voir l’ouvrage de la semaine sur le site du libraire, sans qu’il n’y ait aucun prix nulle part, ni dans l’email, ni sur le site… On le constate, il y a encore beaucoup de travail.

Et le plaisir de lire un catalogue papier me direz-vous? Et bien j’en ai autant à parcourir le catalogue en ligne, tout en pensant à notre planète.

D’ailleurs, il me semble que ces derniers temps je reçois surtout des catalogues de ventes aux enchères et très peu de catalogues de libraires; probablement pas pour des raisons écologiques hélas. Espérons que les maisons de ventes se mettront également au digital pour ce qui concerne les catalogues. C’est inévitable.

Et souhaitable.

H

4 Commentaires

  1. Je suis en partie d’accord avec vous, Hugues. Il est vrai que chaque semaine, je reçois de nombreux catalogues de vente (libraires, mais bien plus souvent SVV) qui n’ont que peu d’intérêt pour moi et qui finissent systématiquement et très rapidement au recyclage. De cette part de catalogues, je conserve fréquemment des pdf mais très rarement les versions papier. Par contre, il est quelques catalogues correspondant au coeur de mes centres d’intérêt que je conserve précieusement, voire que j’achète si je ne les ai pas reçus. Je peux cependant les compter sur les doigts des deux mains chaque année.
    Il faut tout de même noter que de plus en plus de libraires et de SVV (toutes ?) dématérialisent leurs catalogues, même si ils envoient encore souvent trop de papier . La consultation en est plus aisée et plus rapide, le stockage plus aisé, mais en ce qui me concerne, le plaisir n’est pas (encore) le même. …
    De plus, j’adhère entièrement au commentaire de Calamar : une bibliothèque virtuelle gratuite regroupant ventes publiques et catalogues de libraires, serait un outil fantastique !

  2. bonjour Hugues ; c’est très vrai pour les catalogues « courants », qu’on parcoure bien plus rapidement en numérique qu’en papier. Restent 2 points je crois :
    – certains catalogues, de svv ou de libraire, sont de véritables objets de bibliophilie et devraient rester à ce titre ;
    – une référence du style gallica, Archive.org, ebibliophilie, serait souhaitable ; on ne va pas tous conserver des centaines de pdf sur nos appareils 🙂

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