Amis Bibliophiles bonjour,
Je vous propose aujourd’hui de découvrir le texte d’une admirable plaquette destinée aux bibliophiles. Son auteur, Jean Marchand, décédé en 1988, ancien Chartiste, correspondant de l’Institut et dont le premier métier fût Bibliothécaire à l’Assemblée Nationale, était bien sûr bibliophile. Il a publié un certain nombre d’articles et d’ouvrages historiques portant notamment sur le moyen-âge… mais également trois délicieuses et rarissimes plaquettes, trois épîtres aux bibliophiles, qu’un destin favorable a amenées sur les rayonnages de ma bibliothèque.
Les textes de Jean Marchand sont toujours très agréables à lire, il y mêle humour et exigence propres aux bibliophiles. En plus des trois épîtres aux bibliophiles il a également publié petit ouvrage à 2000 exemplaires « Etrennes à un ami bibliophile », dédicacé « à l’ombre de Charles Nodier ».
Erudit, collectionneur dans l’âme (livres anciens, cachets chinois, sulfures etc..) et proches de nombreuses personnalités du monde politique et de l’art, Jean Marchand était également peintre et il consacré plusieurs de ses toiles aux livres anciens, ce qui n’est pas commun.
Un personnage délicieux donc, d’une autre époque et que l’on aurait aimé avoir pour ami. Je vous propose de retrouver ci-dessous le texte de l’une de ses trois épîtres, celle consacrée à la restauration des livres, et dont je ne doute pas qu’elle vous plaira:
OFFICIEUSE EPITRE A UN AMI BIBLIOPHILE QUI VEUTFaire réparer ses livresPar JEAN MARCHAND POITEVIN
« BIBLIOPHILE, cher et aimé confrère, SALUT!
Tu t’enquiers de moi si tu dois réparer ou, comme on dit, restaurer tes livres, quand et comment. Je t’en dirai en peu de mots mon sentiment. Ce que je pense, toutefois, ne peut faire office de loi, car il n’en est point en cette matière, hormis celle du goût, et si le mien se trouve en défaut, ne m’en veuille pas et consulte de plus habiles.
Puisque tu me poses cette question, peut-être n’es-tu point de ces favoris de Fortune qui s’en vont acquérir à grands frais leurs livres chez les plus réputés libraires de Paris ou de Londres, ou dans ces redoutables auctions annoncées à son de trompe, rendez-vous des Crésus des Deux Mondes. D’ailleurs, que servirait de le regretter ? Mieux vaut s’en consoler. Beaucoup de livres qu’on peut obtenir comme prix de ces tournois sont, à la vérité, des pièces précieuses transmises, depuis des années ou des siècles, de cabinets fameux en cabinets fameux, de mains amoureuses en mains amoureuses; ils ne demandent pas les soins de l’homme de l’art, dont ils n’ont que faire, et on les peut poser tout de suite sur les rayons de sa librairie. Certains d’entre eux ont-ils, au cours des temps, subi quelques accrocs, on les a réparés, le coin a été redressé, la coiffe refaite; il n’y a plus à y toucher, — si on est sûr, du moins, que tout a été bien et honnêtement fait. Car il est vrai que la mauvaise restauration, — si même il en est de bonnes ! — est parfois irréparable; et celle qu’on peut dire acceptable a encore un tort, quand tu achètes ton livre tout restauré : c’est d’avoir été exécutée par ou pour un autre, et, le plus souvent, dans des conditions que tu ignores, selon un goût qui peut être fort éloigné du tien.
Donc, c’est chez le bouquiniste, voire dans la boite des quais, en déambulant le long de Séquane, qu’il t’arrive d’acheter tes livres, tenté que tu es par le prix, par la rareté ou par l’intérêt particulier du volume. C’est une bien autre affaire. Tu en retireras joie et peine. Mais oui, le volume qui aura, peu en importe ici la raison, fixé ton choix te parviendra tel que les âges l’auront fait; il aura subi, veux-je dire, les injures du temps, peut-être aussi celles des hommes; mais, attention ! je te parle des injures que l’on peut nommer involontaires des hommes : ces inhumains l’auront laissé choir, l’auront laissé souffrir des intempéries, auront arraché, sans malice, des lambeaux de sa reliure, l’auront affligé, par négligence, de mille misères ; — pour ton bonheur, en revanche, ils ne l’auront pas indignement sophistiqué : à leurs yeux, il n’en valait pas la peine, et c’est en somme ce qui l’a sauvé d’un autre péril ; il n’est point tombé de Charybde en Scylla ; il a subi les atteintes inévitables de la maladie, mais non le traitement, bien plus redoutable encore, de quelque méchant médecin. En possession de ta précieuse trouvaille, — précieuse, elle l’est au moins par ton choix, — tu as toute liberté de la laisser dans son état, si cet état n’offre ni inconvénient ni danger, ou de la soigner comme il convient, si un remède s’impose, et sans être gêné par les manœuvres d’un prédécesseur.
Or, si tu me demandes comment il sied d’intervenir, je te répondrai : le moins possible, et s’il faut absolument faire ce moins possible, le plus délicatement possible, comme je vais m’en expliquer. Ton premier soin, ton premier devoir doit être de sauver la vie de ton livre, c’est-à-dire de lui permettre de durer. Il faut le rendre solide et le rendre propre; tu n’aviseras qu’en second lieu à parfaire l’élégance de son habit. Vois donc d’abord si les feuillets sont au complet, en place et en bon état; si la couture est solide; si le dos et les plats ne menacent pas de divorcer, si le premier fait suffisamment corps avec le volume, si les seconds n’ont pas été déformés par l’humidité ou brûlés par la chaleur; si coiffes et coins n’ont pas trop souffert; si de graves déchirures n’endommagent point la peau en quelque endroit : voilà, grossièrement, ton premier examen. Il faut passer à l’action.
Commence, si tu veux m’en croire, par t’occuper du corps du volume. N’est-ce pas, en bonne doctrine, le principal ? La reliure n’est que l’habit de ce corps. Du reste, l’ordre matériel des opérations le veut ainsi, et ce serait un non-sens de remettre une couverture en état avant d’avoir assuré la parfaite tenue des cahiers. Il est vrai, cependant, que parfois l’habit seul compte, le corps étant dénué d’intérêt; en ce cas, tu seras libre de réduire dans une juste mesure les soins que peut mériter ce corps.
L’intérieur du volume, qui se trouve naturellement moins exposé aux dangers que le dehors, a, en général, moins souffert. Les maux que tu devras soigner en ces parties sont les moins graves, ordinairement. Je veux croire que ton volume ne sera pas en si triste et lamentable état qu’il le faille entièrement démonter, quoique cette opération ne présente pas généralement de grands obstacles. Mais s’agit-il de boucher quelques trous, soit au moyen d’un petit morceau de papier collé, soit avec de la pâte; de doubler un feuillet (si le verso est blanc, comme il arrive d’habitude pour le titre), ou d’en consolider les bords, les coins ou les fonds; de faire disparaître des traces de plis ou des gaufrages; de nettoyer des parties salies, tachées, du texte ou des figures; de laver entièrement le livre s’il est par trop malpropre, maculé d’encre, souillé de marques de doigts (tes prédécesseurs l’ont peut-être feuilleté d’un index, ou même d’un pouce humide: vouons-les ensemble aux dieux infernaux), ou parsemé de rousseurs comme beaucoup de romantiques, — tu peux t’en remettre sans risque à l’adresse manuelle d’un habile spécialiste; recommande-lui surtout de n’employer aucun de ces produits qui, en nettoyant le papier, risquent de le détruire ou, cela arrive, d’affaiblir à la longue le beau noir de l’encre d’imprimerie. Manque-t-il des feuillets, tu peux les faire refaire, soit à la main, soit par cliché typographique, après avoir photographié, je n’ose pas dire décalqué, dans un exemplaire complet, les parties qui manquent dans le tien. Tous les feuillets remis en état, tu feras assurer la liaison des cahiers si elle est trop lâche; si, ce qu’à Dieu ne plaise, les nerfs ou ficelles sont rompus, force sera de tout recoudre. Mais, comme je te l’ai dit, ces accidents ne sont pas de ceux qui se produisent le plus habituellement, et le corps d’ouvrage est moins souvent malade que la reliure. Maintenant, te voilà tranquille sur la santé de ce corps; donnons nos soins à la reliure elle-même.
C’est cette remise en état de la reliure qu’il ne faut pas entreprendre à la légère, ni confier à un artiste qui ne soit éprouvé. N’oublie pas, en effet, que tu dois surtout, comme je t’ai dit, consolider ton livre, en conservant de la reliure ancienne tout ce qui le mérite. J’ajouterai, en pensant à certains : autre chose est de réparer une reliure endommagée, la remettre en état, la rendre capable de durer par des travaux de renfort, travaux discrets et le moins possible apparents, — autre chose de la « restaurer >, dans le mauvais sens, je veux dire s’efforcer de refaire de l’ancien, pasticher des modèles, quelle que soit, d’ailleurs, l’adresse du praticien.
Donc bien des maux, nous l’avons vu, ont pu atteindre la reliure. Si elle est veuve de ses coiffes, que ses coins soient usés et que le carton voie le jour, cas fréquent, le remède est aisé. Les plats sont-ils frottés, éraflés, épidermes, — n’exige pas qu’on rende à la peau sa fleur. Le dos sera peut-être cassé, en partie arraché, la peau fendue aux charnières, les plats détachés. En recollant, en recousant, en insérant des contreforts sous les déchirures, on rendra à ton volume une honnête apparence et une solidité assurée.Par l’effet de la chaleur ou de l’humidité, les cartons se seront déformés, — on les changera, — la peau racornie ou distendue, défauts que l’on fera difficilement disparaître, si même on y arrive. Mille autres misères ont pu se produire, auxquelles il ne m’appartient pas de te dire en détail comment remédier : c’est l’affaire des gens de l’art, et je m’en tiens ici à la doctrine.N’oublie pas, cependant, que le travail pourra être fort délicat, la reliure fût-elle des plus simples. L’opérateur devra bien connaître les procédés et les matériaux en usage aux différentes époques de l’histoire du livre, pour ne commettre aucune faute de style. Te citerai-je l’exemple de l’étrange restauration d’un Racine, en maroquin aux armes de Louis XIV, que je possède ? Les fers du Grand Roi ayant été grattés à l’époque de la Révolution, le réparateur du temps de Napoléon coiffa bravement de la couronne impériale les fleurs de lis poussées à nouveau et attacha au collier du Saint-Esprit une belle croix de la Légion d’honneur… L’artiste aura soin, également, d’employer pour ses réparations des peaux anciennes, provenant de reliures sacrifiées, mieux assorties que des peaux modernes aux tons généralement passés des reliures à remettre en état. Evite de t’adresser à un c cordonnier », comme celui qui, sur une reliure en veau brun foncé, me plaqua une superbe pièce d’un cuir jaune vif, — on ne m’y reprendra pasMon ami, tu es un sage, tu sais qu’on ne doit pas tenir toutes maximes pour générales. Ton livre est en mauvais état : la plupart du temps, soigne-le comme je viens de te dire.Mais il est des cas extrêmes ; si le mal est trop grave ou si le volume ne mérite pas de grands frais, mieux vaut renoncer à un traitement aussi onéreux que difficile ; il te reste la ressource d’une reliure neuve. Si, au contraire, le volume a peu souffert et que des défauts extérieurs légers ne compromettent point sa vie, ni ne le déshonorent, pourquoi ne pas le laisser tel quel ? Je ne te conseillerai jamais de réparer à tout prix : il faut juger des espèces. Pour moi, j’aime mieux avoir ce bouquin que voici, dépourvu d’une coiffe, proprement enlevée, que muni d’une coiffe refaite…Quittons ces exceptions. — Voilà maintenant ton volume bien consolidé et rajusté ; il ne lui manque que quelques dorures. Tu voudras peut-être faire prolonger ce filet interrompu, compléter cette dentelle, graver même un fer pour ce motif d’angle… Je ne t’y engage pas trop. Mieux vaut, en beaucoup de cas, laisser voir franchement les parties réparées que de se livrer au plus habile camouflage. Répare discrètement, mais ne cherche pas à dissimuler ce que tu auras réparé. Je sais bien que beaucoup ne tolèrent pas de lacune dans le décor : leur œil en est offensé; il en est certains aussi dont les intentions ne sont pas tout à fait pures… Ne les imite pas. Pense non seulement à toi, mais à ton successeur. Au reste, sois prudent, sois même méfiant et informe-toi de ton prédécesseur, si l’on te propose l’acquisition d’un volume richement orné, trop parfaitement intact, — d’aspect.Je t’ai dit sommairement comment secourir tes livres malades; mais il te souvient que parfois une reliure ne peut pas être réparée ou ne le mérite pas ; ton volume, supposons-le infiniment précieux, ou seulement plein d’intérêt pour toi, t’est parvenu avec d’inutilisables morceaux de couverture : tu vas le faire relier à neuf ; de même, bien entendu, si tu l’as acheté, comme il arrive, entièrement décousu, « préparé pour la reliure ». En ce cas, comment l’habilleras-tu ? — Si tu veux être sûr de ne commettre aucune faute de goût, qu’il s’agisse d’un incunable¬, d’un classique des grands siècles, d’un romantique ou d’un moderne, adopte sans crainte le maroquin plein, et choisis-le rouge ou vert, de préférence, ou même lavallière ou citron, bien plutôt que bleu ou violet, ou d’une teinte incertaine et fragile. Ce maroquin, à moins qu’il ne revête un ouvrage moderne, ne t’avise pas trop de le décorer. La reliure janséniste, toujours belle dans sa simplicité lorsqu’elle est parfaitement exécutée, te paraît-elle un peu trop austère ? Tu peux l’orner, sobrement, de quelques filets dorés ou froids, de tes armes, si tu en as, ou de ton chiffre, sur les plats, sur le dos, et plutôt sur le dos que sur les plats. Aimes-tu le faste ? Je ne te défends pas de doubler cette reliure d’un maroquin de même ou d’autre couleur, et sur cette doublure tu as bien le droit de te montrer moins sévère et de placer quelque composition qui pourra être riche pourvu qu’elle soit de bon style. Mais le maroquin est cher… S’agit-il d’un ouvrage ancien, je veux dire antérieur à la Révolution, habille-le, si cela te plait, d’un beau vélin (ou parchemin), plein bien entendu et tout uni, ce qui serait peut-être le mieux, ou décoré avec une extrême discrétion : la fantaisie est peut-être encore moins tolérable avec le vélin qu’avec le maroquin. On a fait jadis, je le sais, d’admirables vélins dorés, que la patine du temps a rendus plus chauds, — Hérédia s’en est souvenu, — mais, à cause du fond clair, les dorures ne s’y voient pas toujours bien nettement ; un titre poussé à froid est certes plus lisible. Du reste, l’art difficile du vélin doré tend à se perdre, s’il n’est déjà perdu… Ton livre est-il d’époque romantique ou moderne, une demi-reliure, avec ou même sans coins, en maroquin ou en veau de bonne qualité conviendra très bien.
Si, pour un ouvrage moderne, tu adoptes une reliure pleine en maroquin ou en toute autre matière,—évite, quoique certains l’aient employée, de te servir de la peau de tes semblables, — et que tu veuilles soit la revêtir de mosaïque soit la dorer diversement, je t’en laisserai la liberté. Cependant, ne franchis pas les limites du goût : la reliure doit d’abord protéger le livre ; si de plus elle charme l’œil, tout est pour le mieux, — mais elle ne doit en aucun cas fixer l’attention de manière indiscrète, heurter le regard par des couleurs violentes ou mal assorties, ou par une de ces compositions nées dans des cervelles d’insensés, comme on en voit même chez des relieurs réputés, même en des vitrines d’expositions et de musées… Mais ne sortons pas du domaine des restaurations pour nous aventurer en celui de la reliure neuve.
Tu sais donc maintenant, mon ami, comment réparer tes livres, comment les relier de nouveau quand leurs anciennes couvertures sont irréparables. Laisse-moi te dire, je te prie, quand il ne les faut point relier ; cela n’est pas sortir de mon propos. Il y a deux cas, me semble-t-il. C’est d’abord quand un livre particulièrement ancien, rare ou précieux, t’est parvenu dans son état primitif de brochure, — en blanc, comme on disait; — et surtout non coupé. Si, par exemple, tu découvres dans cette condition (je te le souhaite) un elzévir comme Le Pastissier françois, ou un romantique comme Le Rouge et le Noir, édition originale, arrache-toi les veux plutôt que de couper et relier ton volume; — fais-lui faire un étui ou une boite, où tu l’introduiras revêtu, ne l’oublie point, d’une chemise. Certains, en ce cas, relient sur brochure; c’est moins grave que de relier à neuf, mais mieux vaut encore ne pas relier du tout. Du reste, ce livre, s’il est de simple curiosité, il y a bien des chances, j’ose le dire, pour que tu ne le lises jamais; ou si la fantaisie de le connaître te prend, tu en trouveras quelque exemplaire ordinaire; contient-il quelque grand texte, tu en auras plutôt dix éditions qu’une…
Tu possèdes peut-être encore les lambeaux irréparables d’un exemplaire unique, inestimable épave, — mettons (si elle existe l’Historique description du sauvage et solitaire pays de Médoc, de La Boétie, ou même un manuscrit de Molière, ou, si tu veux une authentique relique, les restes déchiquetés de ce Journal du père de Montaigne (reproduits, voilà quelques années, dans un grand illustré), — eh bien ! fais ce que je viens de te dire : conserve ce trésor tel quel, dans son étui ou dans sa boite, à l’abri de tous les dangers, mais je te défends de tenter la moindre réparation.Tu vas me dire maintenant que je ne t’ai point encore parlé du remboîtage (terme que ne citent pas les dictionnaires), et tu dois croire que je le condamne. En effet, je n’aime pas qu’on revête un corps d’ouvrage, fût-il dérelié ou mal relié, de la couverture d’un autre volume dépecé. Si habilement, d’ailleurs, que l’opération soit conduite, il est bien rare qu’elle ne se décèle par quelque détail : les dimensions ou le style des parties ne s’accordent point, ou bien le titre est faux, à moins qu’une pièce ne le masque ou que le dos ne soit muet. Ne remboîte donc pas, en principe, ou ne le fais que dans des conditions tout exceptionnelles (par exemple, pour habiller un album), et sans le dissimuler, car le remboîtage est une manière de fraude.Encore un mot. En réparant tes livres, pas plus qu’en les reliant, n’y ajoute, autant que possible, rien d’étranger : autographes, portraits, documents quelconques, fus-sent-ils les plus curieux du monde; ne truffe pas tes livres; un livre n’est pas un musée. Une note bibliographique, une remarque concernant l’exemplaire peuvent quelquefois trouver leur place dans le volume, oui; mais ces pièces qui se rapportent à l’ouvrage plus souvent de loin que de près, conserve-les à part, libres ou reliées.Mon ami, je ne t’ai point tout dit, mais je crois t’en avoir dit assez. Tu auras d’autres difficultés que celles dont j’ai parlé; des problèmes délicats se poseront : entre plusieurs solutions, choisis celle que te conseillera le lion sens, elle sera en même temps de bon goût, — de goût.Pour finir notre entretien, tu ne me demandes si ces sages avis je les suis moi-même. Tu es, mon ami, un peu indiscret, mais je ne t’en veux pas; sache donc que je les suis… — euh ! — parfois !VALE. »JEHAN MARCHAND(Extrait du bulletin du Bibliophile de Guyenne 4‘eme trimestre 1939)
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Cher Eric, vous pouvez assez facilement trouver, notamment, "Etrennes à un ami bibliophile", Neuchatel, Editions de la Baconnière, sd.
Savoureux aussi, il est d'ailleurs signalé au début du papier par H.
B.
Superbe texte et superbe analyse.
J'en tire une conclusion:
"de la nécessite pour le relieur d'être humble…"
Pour moi qui vous lis avec plaisir le bonheur est un bon texte, sur un beau papier, avec une belle typographie, de bonnes illustrations et une reliure sobre qui s'efface devant le contenu.
Il faut que le relieur respecte l'ouvrage et qu'il connaisse ses limites.
Je vous remercie Huques pour vos publications.
J'aimerai connaître les autres écrits de ce sage