Miscellanées de Monsieur H.: transporter ses livres, sécuriser ses Tintin

Amis Bibliophiles bonjour,
Toujours à la recherche de la meilleure façon de transporter mes ouvrages, je crois enfin toucher au but avec une malle aussi simple qu’élégante.
Ce modèle, conçu par l’excellente maison Louis Vuitton en 1923 semble en effet très pratique et fort intelligemment conçu… à condition de ne pas avoir à le déplacer toutefois, puisqu’il ne dispose pas de roulettes. 

Livres à plus de 62 000 euros, soyons sérieux, incunable, chroniques et manuscrits, on s’en contrefiche: l’avenir est à la BD: la maison Artcurial a en effet vendu samedi dernier la couverture gouachée de Tintin en Amérique (1932) pour 1,3 million d’euros, pulvérisant ainsi les ventes de BD.
Cette couverture a été rémise en vente 4 ans seulement après son acquisition pour 764.200 euros par un tintinophile anonyme. Réalisée en 1932, cette encre de Chine gouachée montrant le reporter affublé d’un chapeau de cow-boy, cerné d’Indiens menaçants, en compagnie de son fidèle Milou, fait partie des rares dessins mis en couleur par l’artiste, et devient la BD la plus chère du monde. 

«Hergé n’a dessiné que cinq couvertures gouachées pour les aventures de Tintin, note Éric Leroy, expert de la vente. Quand le collectionneur qui possédait cette pièce m’a proposé de la remettre en vente, en septembre dernier, j’ai été très surpris. Il m’a expliqué qu’il avait fait le tour de sa collection et qu’ayant plusieurs enfants il préférait partager l’argent plutôt que les œuvres.»
Il ajoute, «au départ, il y avait cinq personnes intéressées (dans la salle). La bagarre a fait rage durant quatre à cinq minutes, ce qui est très long dans ce genre d’enchères. Il y avait beaucoup d’émotions. Tout le monde retenait son souffle. Passé le million d’euros, les deux finalistes se sont encore disputés la pièce durant quelques minutes. On m’a dit que le sous-enchérisseur était dégoûté.»
Le nouveau propriétaire n’a pas voulu se faire connaître. Éric Leroy glisse qu’il s’agit d’«un vrai passionné, un érudit, même». «Il possède une très belle collection de bande dessinée. Il était motivé. Ce n’est absolument pas un achat d’investissement. Je sais aussi que la pièce va rester en Europe.»
Cela laisse songeur, ne sommes nous pas tous en train de nous fourvoyer? Mais non, ce sera d’ailleurs la seule incursion du blog dans le monde de Hergé, déjà largement couvert par d’autres publications pour bibliophiles.
H

12 Commentaires

  1. Après une journée maussade, youpi, un rayon de soleil dans la boite aux lettres ! Le Cazin est arrivé ! N'attends plus que le salon de St Sulpice pour avoir la dédicace du Maitre.
    Textor

  2. Cazin a franchi la frontière et les temps incléments pour atteindre les brumes nordiques ce matin.
    D'abord me laver soigneusement les mains avant de toucher la robe immaculée et de savourer le contenu.

    René

  3. Ces prix semblent avant tout liés à l'aspect quantitatif.
    Comparativement, les livres anciens de premier intérêt abondent en regard des bandes dessinées du même ordre.

    A voir ce qu'il en sera de ce marché dans 200/300 ans quand la concurrence sera rude.

    Rendez-vous dans l'enfer des bibliophiles pour en reparler.

    Nicolas

  4. En attendant pour ceux qui veulent investir, une telle culbute en 4 ans… cela devrait détourner les conseillers financiers des incunables.
    C'est une très bonne nouvelle en fait. En était-ce une mauvaise d'ailleurs?
    Olivier

  5. Puisqu'il s'agit d'une BD, je crois qu'on parle de bulle… comme la bulle internet, la bulle de savon… cela va faire Pschit !
    Textor

  6. Pour la malle la question du poids ne se posait pas à l'époque, vous aviez du personnel pour la monter dans le Pullman de l'Orient-Express (qui, à la différence du TGV, avait l'élégance de vous donner le temps de finir Guerre et Paix).
    Quant à Tintin, outre ce prix astronomique, nous savons tous qu'une édition recherchée d'un album (de tintin ou de quelques autres dessinateurs de premier ordre) font des prix qui renvoient la plupart des livres anciens au rang de babioles, qu'une planche originale renvoie Oudry dans les cordes et qu'au prix des Elzevirs vous n'aurez qu'une statuette en polymère des plus communes.

    Sic transit… (pour paraphraser le vieillard pirate d'Uderzo et Goscinny lorsque le bateau coule).

    Pour ma part suis plus Franquinophile que Tintinophile. Mais je n'en défends la lecture à personne, au contraire.

    Olivier

  7. Oui c'est bien l'oeuvre impérissable de Andy Warhol que j'évoquais, elle existe d'ailleurs en plusieurs variantes, le filon était riche.

    René

  8. il faudrait comparer avec d'autres illustrations, ou d'autres oeuvres sur papier, voire tableaux. La Gazette du Bon Ton atteint depuis très longtemps des sommets assez élevés, les livres de Schmied, sans parler de ses dessins originaux, sont également très convoités. Mais on dépasse largement la cote de la plupart des artistes. Est-ce durable ? l'exemple des Elzevier incite à penser qu'il vaut peut-être mieux ne pas compter sur le jugement des générations suivantes…

  9. voilà un article qui répond merveilleusement à l'article de Bertrand sur les Elzevier et leur manque d'illustration : la société et la culture de l'image remplace celles de l'écrit pur et dur

Les commentaires sont fermés.