Miscellanées bibliophiles: recouvrir des murs de maroquin, identifier un chiffre impérial, dire du bien des dames…

Amis Bibliophiles bonjour,
Des lecteurs du blog m’ont envoyé des emails pour vous soumettre des questions, sur un ouvrage et sur un chiffre.
Arnaud, cherche à identifier ce chiffre, présent sur la reliure de L’Histoire de Théodose le Grand, Paris, 1690. Arnaud trouve une ressemblance avec le monogramme d’Alexandre I de Russie (mais sans le Ier, donc quand il n’était encore que tsarevitch). Qu’en pensez-vous?


Autre question d’un lecteur du blog, sur un ouvrage cette fois: connaissez-vous ou auriez-vous d’informations sur Le Champion des Femmes, par le Chevalier de L’Escale, à Paris, 1618?
Un ouvrage très intéressant, qui semble être une réponse à l’auteur de L’imperfection & malice des Femmes, suivi par l’Alphabet des Louanges de la Femme, puis par l’Alphabet Infâme, composé par Misogyne Anonyme au déshonneur des femmes, et enfin par L’Alphabet de la Perfection et vertu des femmes… Un très joli petit ouvrage, que je n’ai jamais croisé pour ma part. Une idée?

Il faut lire. 
L’un des charmes de la Bibliophilie à mes yeux est de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, mais également de redécouvrir des classiques. J’ai ainsi redécouvert Maupassant, Flaubert ou Zola, grands textes que je n’avais pas relu depuis mes études, mais aussi découvert, via les livres anciens et rares, de nouveaux textes qui font généralement le délice de mes nombreux moments de lecture. Ces dernières vacances par exemple ont été l’occasion, sous l’impulsion bienveillante d’un ami bibliophile, de relire la Marquise de Sévigné  et Restif (Ah le lapiniste!), mais aussi et surtout de découvrir Moravagine, de Blaise Cendrars.
Autre époque, j’ai souvent croisé lors de ventes, ou dans des catalogues de libraires des ouvrages de Huysmans bien reliés, bien illustrés et/ou sur grand papier, mais j’avoue que cet auteur m’était encore inconnu. A Rebours est l’exemple typique de ces ouvrages que le bibliophile croise souvent sans jamais l’avoir lu. 

C’est chose faite, et la lecture des tribulations de Des Esseintes est intéressante à plusieurs titres. La bibliophilie est en effet présente en filigrane dans cette espèce de Bouvard et Pécuchet ultra raffiné: Des Esseintes se résoud ainsi, pour tromper son ennui, « à faire relier ses murs comme des livres, avec du maroquin, à gros grains écrasés, avec de la peau du Cap, glacée par de fortes plaques d’acier, sous une puissance presse » (La Peau de chagrin de Balzac n’est pas loin, quand de Valentin essaie de faire dilater la pièce de cuir magique par de puissantes presses)…
On y croise ensuite la fameuse tortue-bijou vivant, couverte de pierreries, et inspirée à Judith Gautier par les décors japonisants mis à la mode par les Goncourt…
Puis Des Esseintes range et réarrange sa bibliothèque, nous décrivant ses exemplaires: les ouvrages latins, les ouvrages de sciences occultes, etc.., il fait également recomposer de grand textes avec des caractères créés par lui, sur les papiers les plus exquis (chine argentés, hollande bis, seychal-mills teints en chamois), avant de les confier à Lortic, Trautz, Chambolle, ou Capé… On est en Bibliophilie. Au coeur de cette bibliophilie fin de siècle.
La lecture m’a fait venir à la bibliophilie, la bibliophilie me ramène sans cesse à la lecture. C’est grave docteur?
H

6 Commentaires

  1. ou ceci:Les Champions des Femmes: Examen du Discours Sur la Supériorité des Femmes 1400-1800 (Google eBook)

    Frontcover
    Marc Angenot
    PUQ, 01.01.1977 – 193 Seiten
    0 Rezensionen

    Un exposé chronologique qui analyse les principaux écrits tout en esquissant sommairement le cadre historique où ils ont apparus; une étude thématique qui montrera la cohésion de la topique propre au genre et sa continuité séculaire; des conclusions qui proposeront certaines hypothèses d'ensemble sur les traits rhétoriques, la fonction idéologique et l'élément libidinal des discours sur la supériorité des femmes.

Les commentaires sont fermés.