D’Artagnan, Courtilz de Sandras et Alexandre Dumas…

En fait, la relecture estivale de Club Dumas m’a donné envie de relire les Trois Mousquetaires, que je viens de terminer…

Saviez-vous qu’il y a en fait trois d’Artagnan : le vrai, celui de Courtilz de Sandras et celui rendu célèbre dans le monde entier par Alexandre Dumas.
Le vrai d’Artagnan, de son vrai nom Charles de Batz-Castelmore vécût au 17ème (1615 – 1673). Il est né dans le Gers et débuta sa carrière militaire dans la compagnie des gardes de M. des Essarts. Il participa ensuite à diverses opérations militaires, effectua comme ses « confrères » un voyage à Londres, puis entra dans les fameux mousquetaires, sous la protection de Mazarin. Pendant la Fronde Mazarin lui confiera d’ailleurs plusieurs missions. Par la suite, il montera plutôt rapidement en grade, occupant diverses fonctions et cotoyant les puissants. C’est d’ailleurs lui qui arrêta Fouquet à Nantes avant de le conduire à Pignerol. Enfin, il devient gouverneur de Lille en 1673, mais tombe à Maastricht en juin 1673 alors qu’il est sous les ordres de Vauban et du Roi. Colbert écrivît de lui qu’il était l' »une des créatures de Mazarin ».
Dès 1700, Courtilz de Sandras (1644 – 1712) publiera les Mémoires de Monsieur D’Artagnan, capitaine lieutenant de la Première Compagnie des Mousquetaires du Roi. Contenant quantité de choses particulières & secrettes qui se sont passées sous le règne de Louis le Grand (chez Pierre Marteau). Courtilz de Sandras fût lui aussi mousquetaire et il fort probable qu’il entendît parler du vrai d’Artagnan à la fois au cours de ces années militaires, mais aussi parce qu’il fût embastillé avec un ami proche de Charles de Batz-Castelmore. Après 18 ans chez les mousquetaires, il devînt polygraphe et on lui doit plusieurs ouvrages. Le récit de Sandras mêle le vrai au faux, certains passages sont purement inventés (arrivée à Paris), mais d’autres sont crédibles et de nombreux personnages ont réellement existé, dont Tréville Jussac ou Milady de Winter (Mme de Miramion). Le livre est très intéressant, parce qu’écrit par un contemporain de d’Artagnan, qui était assez au fait de la vie « quotidienne » d’un Mousquetaire du roi. Il n’est pas rare, mais reste recherché.
C’est Dumas qui fît de d’Artagnan l’un des plus grands héros de notre temps. Son histoire est naturellement plus romancée, et le d’Artagnan de Dumas arrive à Paris bien avant le vrai, ce qui lui permet d’être mêlé à l’affaire des ferrets de la Reine ou au siège de la Rochelle. En réalité, Dumas en fait un acteur des grands moments de l’époque et lui fait « croiser le fer » avec Richelieu, quand le véritable sera plus proche de Mazarin. Il décédera malgré tout dans les mêmes circonstances que son inspirateur.

Une conclusion… Les trois méritent assurément d’être connus et les deux livres sont des classiques pour tout bibliophile passionné par ces thèmes. Ce n’est pas mon cas, mais comme je passe bientôt un examen d’entrée au Club Dumas, avec mon vin d’Anjou sous le bras… il m’a bien été nécessaire de me/vous rafraîchir les idées!

H

Un bien beau personnage que ce d’Artagnan, comme dirait une grand scientifique américain « Le plus fort, le plus rapide, en un mot, le meilleur », Oscar Goldman.

2 Commentaires

  1. Pendant la fronde, messager de Mazarin, d’Artagnan porte des missives aux fidèles du cardinal, la reine, le roi, ses ministres ou encore Colbert en devant éviter les pièges des frondeurs. Courriers chiffrés, noms d’emprunts, numéros de codes, accoutrements destinés à dissimuler son identité, tout était bon pour conduire jusqu’à leurs destinataires des courriers de la plus haute importance puisqu’ils contenaient des nouvelles qui avaient pour enjeu la sécurité du roi, de sa famille, de ses proches et l’avenir même du royaume. Pour mener à bien ses missions, d’Artagnan évitait les routes principales, prenait des chemins détournés, changeait constamment d’itinéraires.

    En compagnie du Roi Louis XIV, d’Artagnan s’est rendu à Arras ou à Chéreng. Il a mené différentes batailles comme en 1667 lors de la prise de Valenciennes. Il a été gouverneur de Lille en 1672 suivant ainsi la construction de la citadelle Vauban.

    En suivant d’Artagnan lors de ses déplacements dans la région s’offre une découverte de l’histoire du Nord-Pas-de-Calais et de son patrimoine et plus largement de l’eurorégion.

    http://www.surlespasdedartagnan.com

  2. Certains ont prétendu que le corps de d’Artagnan aurait été enterré dans la cour du château d’Olhain (Pas-de-Calais)… A ce jour, aucune fouille ne semble avoir été effectuée …pour en apporter la preuve …ou son contraire.

    J-P Fontaine

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