Dans la bibliothèque des bibliophiles du Blog: le dernier achat de René, Tintin-Lutin, par Benjamin Rabier et Fred Isly

Amis Bibliophiles bonjour,
Nous sommes très loin d’Athanasius Kircher et plus loin encore des Livres d’heures, avec ma dernière acquisition : TINTIN-LUTIN, par Benjamin Rabier et Fred Isly : Paris – Felix Juven – 1898.
Un incunabula de la Bande Dessinée, acheté sur Ebay, auprès d’un vendeur « généraliste ».

Un domaine mineur de la bibliophilie ? C’était sans doute vrai hier, ce n’est plus certain aujourd’hui.
Il s’agit du tout premier album pour enfants dessiné par Benjamin Rabier, un des précurseurs de la ligne claire, technique qui sera portée à son apogée par Hergé et un peu plus tard par E.P. Jacobs. Rabier est loin d’être le seul pionnier, on peut citer Pinchon (Bécassine), Alain Saint-Ogan (Zig et Puce), Marcel Jeanjean (Fricasson), George McManus (La famille Illico) et combien d’autres.

Tintin-lutin aurait inspiré le personnage de Tintin reporter à Hergé. Celui-ci aurait déclaré : « J’ai été immédiatement conquis. Ces dessins étaient très simples, frais, joyeux, et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés tout était dit : le décor était indiqué, les acteurs en place ; la comédie pouvait commencer. » Mais c’est Rabier lui-même et son voyage à moto jusqu’à Moscou qui inspirera Hergé pour l’album Tintin au Pays des Soviets. Cependant, hormis le nom et les pantalons de golf, les deux héros n’ont presque rien en commun.

Le diminutif Tintin fut également utilisé par d’autres illustrateurs, on trouve un Tintin le petit Parisien, et un autre chez Louis Forton (Les Pieds Nickelés) : il s’agit de l’aphérèse avec redoublement, de nombreux prénoms usuels : Martin, Augustin, Quentin, Corentin, Valentin … Comme Totor, pour Victor, utilisé par Hergé dans une histoire de scoutisme.
L’album va nécessiter quelques travaux de restauration auxquels je vais m’atteler mais il est miraculeusement assez bien conservé.
René