Amis Bibliophiles bonsoir,
Inutile de vous présenter Théodore Agrippa d’Aubigné, le Lagarde et Michard s’en est déjà chargé; rappelons simplement le jugement d’Anatole France qui le résume avec pertinence : « Bonne lame, bonne plume, mauvais compagnon, sans peur, sans scrupules, poète et brigand, honneur des lettres, peste publique, avec des poussées de rude honnêteté qui lui donnent une mine d’homme antique, de héros de Plutarque. »
C’est son fils Nathan d’Aubigné Sieur de la Fosse qui nous intéresse ici :
Nathan D’aubigne, dit de La Fosse, fils naturel de Théodore-Agrippa d’Aubigné et de Jacqueline Chayer serait né en 1601 à Nancray, dans le Gâtinais.
Le fils palindrome :
Agrippa lui donna pour prénom Nathan, le nom du prophète, et pour surnom Engibaud.Il s’en explique dans son testament : »Je le fis nommer Nathan, & lui donnai pour surnom Engibaud, premièrement montrant par le nom qui retourné se trouve de même à retourner le surnom aussi, & trouver celui du père. En second lieu, j’ai voulu que ce nom me fut un Nathan, qui signifie donné, & que le nom du censeur de David representât mon ord peché aux yeux et aux oreilles incessamment.
J’avoue donc Nathan pour mien et fils naturel ; il s’est marié, je l’ai partagé selon sa condition. Au même temps que mon aîné s’est rendu ennemi de Dieu et de son père, a renoncé et trahi l’un et l’autre et a produit infinis exemples d’horreur : l’autre Nathan s’est rendu recommandable par probité de vie, doctrine non commune, m’a accompagné en mes périls contre l’autre. Je lui ai permis de porter lui et les siens le nom d’Aubigné. »
Nathan accompagna son père dans son exil. Le 15 juillet 1621, il épousa Claire Pélissari. C’est seulement après son mariage qu’il se décida à embrasser une profession libérale :Il fut reçu docteur en médecine à l’université de Fribourg en Brisgau. Dès lors, il exerça la médecine dans sa patrie d’adoption qui l’honora, le 20 mars 1627, des droits de bourgeoisie. Sa femme étant morte le 11 sept. 1631, il épousa en secondes noces, le 23 mai 1632, Anne Crespin, fille du conseiller Samuel Crespin. Il décéda en 1669._____________________
La Bibliotheca chemica contracta.1653 Genevae
L’ouvrage publié par Nathan d’Aubigné est un recueil de différents traités d’alchimie. La publication de ces compilations débute au milieu du XVIe siècle s’intensifie par la suite avec en point d’orgue l’édition du Theatrum Chemicum en 1602 par Lazare Zetzner.Son Carmen Aureum sera à son tour repris par Manget dans sa Bibliotheca Chemica Curiosa.(1702 T 2 p.387-388 )
Bibliotheca chemica, contracta ex delectu et emendatione Nalhanis Albinei, D.M, in gratiam et commodum artis chemica studiosorum, Genevae, 1653 in-8°.
— Cette bibliothèque contient : 1° Une préface ; 2° L’Enigma Hexastichum ; 3° La table d’émeraude ; 4° Joannis Aurelii Augurelli Chrysopieia et vellus aureum, poème auquel l’éditeur en a ajouté un de sa composition : Carmen aureum ad Janum Cnlinam; 5° Cosmopolites novum lumen chymicum et de mercurio et sulphure, Annoncé mais absent de mon exemplaire ; 5° Anonymi (M. d’Espagnet) Enchyridion physicœ restitutœ et arcanum philosophice hermeticœ opus.
Les quelques informations concernant ses relations avec un cénacle de philosophes Hermétique, nous sont fournies par Kan en identifiant le destinataire de la dédicace du Carmen Aureum [Carmen aureum Ad Janum Cusinun ]
C’est certainement Jean Mutilliet de Genève dit Cousin Cusinus( 1585.1643), qui semble avoir connu le poète et alchimiste de Bohème Daniel Stolcius, et qui aurait recherché la pierre philosophale avec Nathan d’Aubigné ; différents échanges épistolaires permettent de l’accréditer (1)iAurelii Augurelli Chrysopoeia & Vellus Aureum.
AUGURELLO (jean-aurèle), naquit à Rimini, dans la Romagne, en 1454 suivant Mazzuchelli, ou vers 1441 selon l’assertion beaucoup plus probable de Rambaldo degli Azzoni Avogaro.
Dès l’âge de dix-sept ans, il se rendit à Padoue, où, après avoir étudié la langue grecque, l’histoire, les antiquités et la philosophie, il tint vraisemblablement une école d’éloquence pendant quelque temps, car le Trissino lui prodigue de grands éloges pour avoir, le premier, observé les règles tracées par Pétrarque au langage italien.
Ayant acquis l’estime et l’amitié de Nicolas Franco, évêque de Trévise, il suivit ce prélat dans cette ville, où il ne tarda pas a obtenir le droit de bourgeoisie. A la mort de Franco , arrivée en 1499, il alla passer quelque temps à Feltre, puis à Venise, et se mit sur les rangs pour la chaire d’éloquence vacante par la mort de Georges Valla : ses vœux ne furent point exaucés. En 1503 , on le rappela à Trévise pour y professer les belles-lettres, qu’il enseigna effectivement jusqu’en 1509, époque où la guerre excitée par la fameuse ligue de Cambrai lui fit prendre la résolution de se retirer à Venise. A la fin de la guerre, il revint a Trévise, où il obtint un canonicat, et mourut, le 14 octobre 1524 « Mazzuchelli le fait vivre jusqu’en 1537.
Augurello ne fut pas médecin. C’était un poète, dont les vers ont été censurés avec aigreur par Balzac et par Jules-César Scaliger, mais n’en ont pas moins un mérite au-dessus du commun. L’auteur tient une place honorable parmi les meilleurs poètes latins du siècle, et il a surtout réussi de la manière la plus heureuse à imiter les anciens. On l’a accusé de s’être adonné à l’alchimie, et Rambaldo degli Azzoni n’a pas réussi à le disculper. On raconte, à ce sujet, un trait malin de Léon x, qui, ayant reçu la dédicace de la Chrysopée d’Augurello , lui envoya, dit-on, une grande bourse vide, en disant que celui qui savait faire de l’or n’avait besoin que d’une bourse pour le mettre.
« Quand on a le don de la poésie, dit Lenglet du Fresnoy, il est aisé de versifier sur une matière aussi mystique que la science hermétique : plus on donne dans l’énigme, plus on se fait admirer. Comme on n’est point obligé d’expliquer clairement, on ne saurait s’imaginer que l’on puisse écrire aussi élégamment qu’Augurello a fait sur un sujet qu’il n’entendait pas. » Quelque sévère que soit ce jugement, il n’a rien d’exagéré ni d’injuste. La Chrysopée est un ouvrage partout obscur, et souvent inintelligible. On y chercherait d’ailleurs en vain quelque idée qui ne se trouvât pas dans les livres des autres alchimistes. C’est dans l’or lui même, dit Augurello, qu’il faut chercher la pierre philosophale. Voilà sans doute pourquoi il offrit son travail a Léon X, dans l’espoir que la munificence papale le mettrait à même de faire ses recherches ; mais le spirituel pontife ne fut pas dupe de l’artifice, comme l’avaient été tant de princes moins éclairés que lui. (2)ii____________________
Enchyridion physicae restitutae & Arcanum hermeticae philosophiae opus.
Les deux ouvrages de Despagnet réunis dans la bibliothéca chemica ont une page de titre propre, et une pagination séparée ; la première édition qui est une réunion des deux textes est donnée pour 1623 à Paris chez Nicolas Buon.Les notices biographiques sur d’Espagnet sont nombreuses ; voir a ce sujet l’introduction de la nouvelle traduction de ses œuvres dans la collection Bibliotheca Hermetica – Denoel éditeur._________________________
La Bibliotheca Chemica présentée ici est l’édition originale 1653 ; l’édition de 1654 est parfaitement identique à la virgule prés ( Le livre est visible pour l’édition de 1654 sur Google Books en fichier image).Une 3e édition sera publiée en 1673.L’ouvrage est référencé chez Caillet N°147 ; Fergusson page 17 ; Lenglet du Fresnoy Histoire de la Philosophie Hermétique T3; Un exemplaire était présent à la vente René Alleau : N° 145. »
Jean
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Beau livre et belle présentation !
Merci.
Textor