Amis Bibliophiles bonjour,
Au XVIIe siècle le portrait gravé change d’apparence dans les livres. Le petit médaillon de l’auteur au verso du titre tend à disparaître. Dès la fin du XVIe est apparu sur les pages de titre un décor gravé d’architecture en forme d’arc de triomphe qui participe à la solennelisation du livre. Comme le dit Jean-Marc Chatelain “les grands livres d’apparat du XVIIe siècle sont des machines à produire de l’éternité”(la naissance du livre moderne).
Dans cette mise en scène le portrait de l’auteur se retrouve au dessus de la clef de voûte de l’arc de triomphe, (Ronsard, Paris, Nicolas Buon, 1609 ; Alciat, Paris, Jean Richer 1618; Montaigne, Rouen, Jean Berthelin 1641).
Surtout avec le temps s’impose le grand portrait gravé pleine page en frontispice dans des formats toujours plus grands. Ces gravures désormais quasi exclusivement sur cuivre sont parfois exécutées d’après peintures ou dessins et le nom de l’artiste figure en face de celui du graveur.
Le portrait dans un ovale entouré de sa légende, repose sur un piédestal pourvu d’une corniche, comme une statue sur son socle. Les armoiries du portraituré sont placées à la base de l’ovale.
Le siècle s’ouvre avec Thomas de Leu et Léonard Gaultier. Puis d’autres grands artistes s’illustrent (Gérard Edelinck, François Poilly..). Le plus célèbre, Robert Nanteuil, graveur portraitiste né à Reims (…!), est aussi le plus fécond.
A côté de cette production “livresque” des éditeurs publient des portraits isolés qu’il est parfois heureux de retrouver reliés par les bibliophiles de l’époque avec les oeuvres de l’auteur (Catherinot, Marolles, ).Le cas de Michel de Marolles est intéressant car il s’agit d’un des plus grands collectionneurs d’estampes et de portraits gravés de son temps dont la collection (120 000 images dont 17000 portraits) fut acquise par le roi en 1667 et se trouve aujourd’hui dans le fond N 2 de la Bnf. On retrouve son portrait gravé en tiré à part, en vis à vis de ses armoiries, un madrigal au verso.Pour terminé ce bref tour d’horizon voici un type de portrait en médaillon au sein d’un frontispice allégorique de Hadrien Valois, recueil publié par son fils en 1694 sous le titre Valesiana.
Lauverjat
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Vanitas vanitatis !
La mode du portait au 17ème était devenue une vraie manie. On trouve des portraits de l’auteur, bien sûr, et aussi parfois du commanditaire ou du protecteur, comme dans cet exemplaire des Observations en forme de Maximes du sieur de Chavaillé, Paris 1642 – 1648 (3 parties) où le cardinal de Richelieu et le chancelier Séguier ont droit chacun à leur portait gravé par N Picart, dans un cartouche ovale, (encore un peu XVIème). Il y a aussi les ex-libris avec portait à la gloire du bibliophile, comme dans l’exemple que j’avais présenté sur mon mur Facebook en Novembre. (ex-libris de Philippe Despont, (1623-1700) ).
Toujours cette même volonté de laissé une trâce d'immortalité.
Je me demande comment la chose a évolué au XVIII ème? La suite, Lauverjat ! 🙂
Textor
La page de titre des essais de Montaigne chez Bertheli est magnifique ! Avez-vous remarqué les deux bustes poitrinaires qui encadrent le nom de l'éditeur ? Surprenant, non ?
Un beau portrait frontispice classe un livre dans les belles éditions à tous les coups. Merci pour ce billet, Lauverjat. Pierre