Les « petits » métiers autour du Livre Ancien: restaurateur, relieur, courtier, etc.

Les métiers autour du Livre

Voici quelques uns des professionnels que tout bibliophile peut être amené à croiser au cours de ses pérégrinations. J’oublie volontairement le libraire et/ou le bouquiniste, que nous connaissons tous.

Le restaurateur : à ne pas confondre avec le relieur, même si une même personne peut exercer les deux activités. En effet, alors que le relieur exécute la première reliure destinée à recouvrir et protéger un livre, à partir de feuilles, voire d’un exemplaire broché, le restaurateur intervient pour « réparer » ou remettre en état une reliure déjà existante. Les coordonnées des bons restaurateurs s’échangent quasiment sous le manteau… tant leur talent est recherché et surtout pour éviter des délais encore plus longs. Car c’est bien là le point crucial avec les restaurateurs, les délais qui peuvent transformer le plus patient des bibliophiles en énergumène vociférant. En effet, si vous confiez un ouvrage à un restaurateur, sachez que l’attente qui va suivre va s’écouler d’abord en semaines, puis en mois… voire en année (ça m’est arrivé). La patience est mise à rude épreuve, le restaurateur est volage, il n’hésite pas à remettre la restauration de votre petit ouvrage à plus tard pour s’atteler à une encyclopédie en 36 volumes que vient de lui confier un de vos concurrents. Et n’espérez pas récupérer votre ouvrage pour autant… il est souvent décousu, etc. J’hésite toujours longuement avant de recourir à de tels services. Il faut vraiment faire les bons arbitrages entre délai, valeur du livre, coût de la restauration… même s’il est vrai que je n’ai jamais été déçu par le résultat. En plus, je n’arrive jamais à en vouloir vraiment à a restauratrice préférée.

L’expert : vous le croiserez si vous fréquentez les salles des ventes. Armé de ses bibliographies et de son expérience, c’est lui qui rédige les listes ou les catalogues de vente. Ce sont des personnes que j’affectionne particulièrement, et qui sont souvent assez cocasses. Il est très intéressant de discuter avec eux, on apprend toujours quelque chose. Certains d’entre eux, comme Monsieur Galantaris ont écrit des ouvrages passionnants sur la bibliophilie. De manière générale, tout catalogue est d’ailleurs une source bibliographique intéressante.

Le courtier : également habitué des salles des ventes, c’est un intermédiaire entre les vendeurs et les libraires. Le plus souvent il achète en salle pour le compte de libraires qui ne sont soit pas présents pendant la vacation, soit éloignés de la ville où se tient la vente (par exemple des libraires étrangers), soit parce qu’ils préfèrent avancer masqué pendant la vente. Le courtier n’a pas ou très peu de stock, et il n’est qu’un intermédiaire qui se rémunère selon un ratio établi entre le prix payé en salle et le montant de l’ordre que lui a laissé un libraire. En général, si l’ordre était de 100 euros, et que le courtier réussit à acheter le livre à 80 euros, il conserve la moitié de la différence pour lui, soit 10 euros.

H
Images : des gravures d’un ouvrage du 16ème illustré par Merian.