Le Salon du Livre Ancien du Grand Palais, vision II: Wolfi, ou l’instinct du chasseur

Amis Bibliophiles bonjour,

Par ce temps très maussade pour la saison, il est bien agréable de pouvoir profiter du Salon du livre ancien au Grand Palais : malgré le ciel gris, le lieu reste lumineux sous ses verrières, ce qui change favorablement de la Mutualité. Certains diront que le lieu est trop grand pour une telle manifestation. Pour ma part, je trouve le lieu classe sans être guindé. Le Salon du livre ancien y a clairement gagné en attractivité.

Samedi matin 11h, après un avoir pris un café avec Hugues, premier tour des stands. L’ambiance est feutrée : peu de monde, tous les libraires ne sont pas encore présents. J’aime bien ça! Comme d’habitude, les grands stands au milieu paraissent les plus alléchants. Je les parcours rapidement en prenant bien soin d’en faire le tour intérieur et extérieur afin de me faire une idée des ouvrages exposés. 
Pas de doute, beaucoup de livres de grande qualité! C’est un peu la même sensation quand vous parcourez fébrilement un catalogue de vente qui semble prometteur! Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire!! Je passe ensuite aux allées latérales. Et là, comme d’habitude, à part deux ou trois librairies qui tirent leur épingle du jeu, je reste sur ma faim… Je me dis comme chaque année, que je devrais faire le contraire, à savoir commencer par les côtés. 
Mais non, je suis irrésistiblement attiré par les vitrines du milieu :)) On peut même dire qu’un abîme sépare les deux mondes : d’un côté les « grands » libraires avec des stocks parfois hallucinants en quantité et en qualité, et puis les autres qui essaient de tirer leur épingle du jeu… Quand on regarde les prix, j’exagère à peine en disant qu’un seul livre d’une librairie « importante » est comparable à la valeur du stock entier de dix librairies d’importance « moyenne ». Le livre un peu exceptionnel échappe malheureusement de plus en plus à Monsieur tout le monde… La différence a toujours existé mais je pense qu’elle n’a jamais été aussi importante. 
Entendons nous bien : pour un simple amateur comme moi, tout est si simple! Je me fais plaisir parfois, et s’il je ne trouve rien d’intéressant ou si  la fin de mois s’annonce difficile, je n’achète rien. C’est aussi simple que ça! Pour un libraire, c’est tout autre chose: c’est son métier! Et dans ce monde où l’information circule si vite, cela doit être bien difficile de se faire une place au soleil!12h15 : déjeuner au restaurant avec échange sympathique avec les bibliophiles du blog.Deux réflexions qui me viennent à l’esprit: – c’est dur de partager nos coups de coeur entre bibliophiles, car les sujets de collection sont innombrables et tellement variés!- que le bibliophile est cachotier 🙂
14h : je refais le tour complet , méthodiquement et je décortique chaque stand. Après deux bonnes heures à tourner et fureter, je reste définitivement sur ma première impression. Et je suis un peu déçu, je dois dire… un des plaisirs du bibliophile, c’est bien connu, c’est la traque, découvrir la pièce rare à un prix dérisoire! Alors quand on rentre bredouille… 
Le Salon, ça me fait fait penser à l’ouverture de la chasse : on lâche du gibier domestiqué qui est quasiment immobile, et il n’y a qu’à tirer! Et là en l’occurrence, il faut du très gros calibre : sans un chèque avec quadruple zéro à la fin, on a du maroquin d’élevage! (NDLR: très drôle, très vrai. Hugues).
Enfin, une réflexion toute personnelle : les mentions « très bel exemplaire » ou « rare édition » finissent par galvauder un peu les notices et par entretenir une certaine confusion chez l’amateur qui n’a pas eu la chance et/ou l’occasion de feuilleter des vrais beaux exemplaires. Le sujet n’est pas de comparer un maroquin de la bibliothèque Grolier et un Jules Verne en troisième tirage. Chacun collectionne selon ses affinités et ses moyens évidemment! 
En revanche, passé un peu l’euphorie des premiers moments de collection, il est intéressant d’avoir quand même certains repères…En cette fin d’après-midi, je relève la tête et je m’aperçois qu’il y a beaucoup de monde au Grand Palais! Et des personnes (en groupe avec des enfants notamment) que l’on apercevait pas forcément dans les éditions d’il y a dix ans… Certainement que ce genre de manifestation va susciter des vocations chez certains « curieux » venus se balader! Merci à tous pour le moment sympa et merci à Hugues d’avoir organisé le repas. Et bonne chasse à tous!
Wolfi

6 Commentaires

  1. n'en jetez plus ! on vous envie… mais je suis bien sûr, par contre, que trouver "la pièce rare à un prix dérisoire", c'est plus facile dans n'importe quel vide-grenier qu'au Grand Palais.
    Pour ne pas être déçu, j'imagine qu'il faut se mettre de côté une somme conséquente…
    Car il est bien vrai qu'on ne regarde pas de la même façon, avec l'espoir d'acheter, ou sans.

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