Le Codex Salixtinus retrouvé dans un garage ou le Nom de la Rose au pays des Ibères…

Amis Bibliophiles bonjour,

« – Bonjour Monsieur, Police Nationale, pourriez-vous nous expliquer ce que vous faites avec ce vieux livre dans votre garage?
– Euh, chef, il a l’air ancien, m’étonnerait pas qu’on soit sur une piste, c’est pas écrit en espagnol, enfin je ne crois, ça doit être de l’italien, j’ai entendu parler d’un vol à Naples…
– Taisez-vous imbécile! Monsieur, je répète, que fait ce vieux livre dans votre garage? Il n’y a aucune image de voiture à l’intérieur…
– Ma signor, je vais tout vous expliquer… ».
Voilà à peu près la scène qui s’est déroulée il y a quelques jours en Espagne, où un miracle s’est produit. En effet, le  Codex Calixtinus, ou « Livre de Saint-Jacques », un manuscrit historique, artistique et religieux du XIIe siècle qui avait été volé il y a un an dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Daté des années 1140 et considéré comme l’un des premiers guides de voyage, il décrit le chemin qu’empruntaient les pèlerins pour se rendre à Compostelle, avec moult détails et informations sur les sources, les coutumes locales, les habitants des contrées traversées, l’emplacement des églises, etc.

L’ouvrage inestimable a été retrouvé dans un sac plastique au fond d’un vieux carton, jeté au milieu d’un garage empli de détritus. Malgré ses conditions de conservation peu adaptées (qui font sourire quand on pense au soin maniaque de certains bibliophiles) le livre serait en état parfait. 


Le suspect est un électricien, arrêté avec plusieurs membres de sa famille, qui aurait dérobé puis écoulé un certain nombre d’objets sacrés de la cathédrales, dont des manuscrits, et une somme de 1.2 million d’euros en espèces qui proviendrait du vol des dons faits par les fidèles ou hélas de la revente d’autres objets.
Plusieurs mobiles sont avancés, l’argent certainement, mais aussi peut-être la vengeance puisque l’électricien réclamait 40 000 euros aux religieux pour des travaux non payés (les voies du Seigneur, etc.). El Païs affirme aussi qu’une « étroite relation personnelle » s’était nouée entre l’électricien et le religieux octogénaire chargé de garder le Codex , jusqu’à ce qu’une mésentente en fasse « des ennemis à vie ».


Habituellement entreposé dans une salle de la cathédrale à laquelle n’avait accès qu’une demi-douzaine de personnes, le précieux document s’était volatilisé le 5 juillet 2011. Le coffre dans lequel il était gardé n’avait pas été forcé et aucune effraction n’avait été commise. Oui mais voilà, il semble que les clefs étaient posées sur le coffre (il est vrai qu’à 80 ans et quelque, on est parfois distrait). Et comme à plus de 80 ans on est parfois pudique, aucune caméra de sécurité n’était installée dans la salle… Sans parler des difficultés économiques actuellement traversées par l’Eglise espagnole qui avait préféré ne pas assurer cet ouvrage estimé 6 millions d’euros mais à mon sens évidemment inestimable. Applaudissements!
Moins amusant, et qui nous rappelle certains amis bibliothécaires peu scrupuleux ou étourdis, les responsables de l’église avaient été incapable de donner la date de disparition du Codex, auquel une petite demi-douzaine de personnes seulement avaient accès. 
Encore moins amusant, enfin à mes yeux d’athée, les confidences du religieux chargé de la « surveillance du Codex », qui avait affirmé: « Si je suspecte quelqu’un, je ne le dis pas. Parce que c’est pécher de porter des jugements téméraires ». Tu m’étonnes! Ca a un parfum de Nom de la Rose tout ça…

Bref, des églises pas mieux gardées que les bibliothèques, mais il sera beaucoup pardonné aux religieux, parce qu’ils ouvrent leurs portes aux chercheurs. (Nan, en fait je déconne… Sourire). 
En vérité, ça me rend malade, on devrait leur enlever le livre à ces abrutis. Et le mettre dans une bibliothèque (Nan, en fait je déconne encore… Sourire). Je vais encore me faire taper dessus par les bibliothècophiles moi :))) Mais la bêtise, ça me rend malpoli. En plus je m’énerve pas, j’explique.

H
Si vous voulez vous faire peur, regardez cette vidéo: http://cultura.elpais.com/cultura/2012/07/04/actualidad/1341408469_649818.html

Que nous dit Wikipédia sur le Codex en quelques lignes?On désigne sous le nom de Liber Sancti Jacobi ou Livre de Saint Jacques, les textes réunis dans le manuscrit appelé Codex Calixtinus qui était conservé à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle jusqu’à ce qu’il y fût dérobé en juillet 2011. Il a été retrouvé un an après dans un garage à proximité de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est une compilation d’un ensemble de textes antérieurs, liturgiques, historiques et hagiographiques dont les rédactions successives s’échelonnent sur deux ou trois siècles. On s’accorde à dater ce manuscrit d’environ 1140 (date du dernier miracle décrit). Il fut établi à la gloire de saint Jacques le Majeur pour servir à la promotion de Compostelle. Il n’existe qu’une seule traduction intégrale en français de ce manuscrit. Elle a été établie par Bernard Gicquel, à l’initiative de la Fondation David Parou Saint-Jacques. Elle a été publiée en 2003 par les éditions Tallandier sous le titre La légende de Compostelle, le Livre de Jacques (ISBN 2-84734-029-7). La traduction est précédée d’une importante analyse critique (200 pages écrites par l’auteur) et suivie d’une Postface sur l’histoire de ce manuscrit écrite par Denise Péricard-Méa.C’est pour donner plus de crédit à leur ouvrage, que ses auteurs composent une lettre fictive, dite « apocryphe », soi-disant « signée » de Calixte II, alors qu’il est déjà mort, (né vers 1060 – élu pape en 1119 – mort en 1124) et la place en tête de ce recueil consacré à la gloire de saint Jacques. C’est pourquoi celui-ci est parfois désigné sous le nom de Codex Calixtinus.Le premier exemplaire connu fut celui de Compostelle vers 1150. C’est l’un des deux exemplaires précieusement conservés aux archives de la Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’autre dit de Ripoll, est conservé à Barcelone.> C’est l’Église de Rome qui, la première, accueillit avec empressement ce livre ; on le trouve écrit en effet dans bien des endroits : à savoir à Rome, dans les parages de Jérusalem, en France, en Italie, en Allemagne, en Frise et principalement à Cluny. 
Le guide qui est le dernier Livre du Codex Calixtinus fut (publié) édité en latin pour la première fois dans sa totalité en 1882, par le père Fidel Fita, titulaire de l’Académie royale de Madrid, avec le concours de Julien Vinson, Professeur de langue orientale vivante. Il ne comportait pas le titre de guide qui n’existe pas dans le manuscrit. Ce titre n’a été donné qu’en 1938 lors de la traduction en français de ce dernier Livre par Jeanne Vielliard. Bien qu’il n’en représente qu’un dixième environ, ce guide est souvent confondu avec l’ensemble de l’ouvrage qui n’a été traduit dans son intégralité qu’en 2003 par Bernard Gicquel. La légende de Compostelle, Le livre de saint Jacques, Paris, Tallandier, 2003, à l’initiative de la Fondation David Parou Saint-Jacques.  Le Codex Calixtinus comprend cinq livres. Il est composé de 225 folios recto-verso de 295 × 214 mm, mais on a rogné les feuillets trop grands lors de sa restauration en 1966, sur une colonne de 34 lignes par page (sauf exceptions) dont l’auteur principal est surnommé le Scriptor I (littéralement, Rédacteur 1). On avait arraché le livre IV en 1609 (par accident ou par vol ?) et il y fut réintégré pour l’occasion.La Lettre du pape Calixte II qui ouvre le livre, occupe le recto et le verso des deux premiers folios. L’auteur, qui se dit être le pape Calixte II, raconte comment il collecta de nombreux témoignages au sujet des bienfaits de saint Jacques, « parcourant les terres et les provinces barbares pendant 14 ans ». Il explique aussi que le manuscrit résista à tous les périls possibles : incendies, noyades, etc. La lettre est adressée « à la très sainte assemblée de la basilique de Cluny» et à « Diego, archevêque de Compostelle ».

34 Commentaires

  1. Errata
    Auto-pan sur le bec!

    Je reviens sur mon affirmation hâtive sur les moines de la Grande Chartreuse qui auraient enlevés toutes les reliures monastiques.Je ne sais plus d'où ou de qui je tenais cette info, mais elle semble au moins partiellement voir totalement fausse. J'ai sous les yeux le catalogue des incunables de la bibliothèque de Grenoble par Maignien Macon Protat 1899. Chronologiquement cela ne colle pas Les incunables furent transportés en 1803 dans l'église du collège de Grenoble Je cite : " (…)Deux cent dix incunables portent l'ex libris François Dupuy. Tous les volumes ont conservés leur reliure primitive faite à la Grande Chartreuse. Les plats sont en bois, recouvert de veau gaufré (…) les gardes sont, en général formés de fragments d'actes manuscrits , sur parchemin, relatif aux chartreux (…)"

    Daniel B.

  2. Moi ce que j'aime bien dans les catalogues, et bien sûr qu'elle qu'en soit leur provenance, ce sont les notices.

    Description, historique, composition, gravures, leur nombre, position, état, les anecdotes sur l'exemplaire ou l'édition, la provenance, la comparaison avec les bibliographies… Tout m'intéresse

    Rien n'est plus agréable qu'une notice détaillée et pertinente. La notice sèche avec le titre du livre et l'auteur + l'estimation sans commentaires n'a aucun intérêt.

    L'estimation et/ou le prix de vente ne sont pas inintéressants, mais ne sont finalement qu'au second plan par rapport au plaisir de lire un catalogue bien écrit

  3. ah ! le parapluie, donc oui vous m'avez rencontré.
    Mais je ne vous remet plus, j'en suis désolé.
    Artcurial ?
    Dans ce cas je me souviens bien en effet de notre discussion sur les equations de Huygens et Laplace.
    C'est dommage que j'ai pu vous laisser une impression bizarre, je vous trouvais sympa.

    a bientot,

    Yohann

  4. Yohann, vous m'avez bien rencontré pourtant et vous étiez avec votre papa. Une vente à Paris, beaux quartiers. Joli parapluie d'ailleurs.
    Benoît.
    PS.: pas reçu le mail non plus. Et pas trouvé cela votre site, je veux dire une partie sur le paiement, je ne suis pas expert, mais vos CGV ne parlent pas de prix.

  5. Yohann,

    Détendez-vous. Jacques confirmera s'il le souhaite mais il me semble qu'il parlait de la démarche globale du site et pas de vous Yohann S., etc, etc et de l'histoire avec votre père… Il ne vous a pas cité, il n'a pas relaté de faits que personne ne peut vérifier et qui pourraient nuire à votre image.

    Et dont je crois tout le monde se fiche ici, et qui vient fort mal à propos après vos explications pourtant claires. C'est déplacé, non?

    Hugues
    P.S.: qui n'a pas reçu le mail annonçant le passage au payant, au passage, et qui vient de vérifier pourtant, aussi bien dans ma corbeille, que dans mes spams, que dans mes mails. Mais c'est un détail.
    C'est votre site, vous faites ce que vous voulez.

  6. benoit, je ne sache pas vous connaitre.., mes associés non plus.
    Le seul Benoit que nous connaissions est le sympathique junior expert d'Artcurial

    Nous avons prévenu que le site passera payant
    1 – sur notre site à chaque inscrit depuis 6 mois
    2 – sur le blog de Bertrand
    3 – par email à chacun des 2500 inscrits.
    Quoi faire de plus ?

    Nous signons un contrat avec chaque svv editrice, elles diffusent gratuitement sur notre site, en échange nous utilisons leur catalogues

    Oui ca serait bien qu'elles payent, mais on aurait pas eu grand monde 😉

    a+
    Yohann de ebibliophilie.com

    ps : rassurez-vous, notre CA sera inferieur au prix d'un seul livre de Sourget 😉

    Et concernant le maroquin, oui c'est la marque du concepteur, c'est mon truc,c'est comme ca.

  7. Tout le monde se détend svp. Yohann je n'ai pas vu d'attaque ad hominem, donc soyez gentil. Vos explications étaient intéressantes, vous vous égarez sur la fin.

    Jacques a le droit il me semble de faire part de sa déception, et j'ai n'ai pas vu le fiel dont vous parlez, mais un commentaire passé m'a peut-être échappé, même si ce n'est pas trop le genre de Jacques.

    Hugues

  8. Bonjour Jacques,

    Si vous aviez suivi la suite de l’histoire chez Bertrand vous auriez été informé des prix retenus.
    Pourquoi 70€ de base plutôt que 30/40 ?
    En fait c’est simple, en lançant le projet et quand j’en parlais sur le blog de Hugues je pensais qu’on atteindrait 4000 abonnés gratuits à l’été 2012.
    Ensuite on considère que 10% des abonnés passent payant.
    Donc je comptais sur un peu moins de 20k€ de chiffre d’affaire.

    A ce jour on tourne à 2500 inscrits gratuits, donc probablement 250 payants (et encore on bien calmé mes ardeurs), donc à 70€ pour l’essentiel des abonnements on tournera en dessous de 20 k€ de chiffre d’affaire.

    Que faisons nous de cet argent ?
    Ebibliophilie consomme sans rien faire 2 à 3 k€ par an (serveur, banque, et truc divers)
    Il faudra se payer la traduction du site en anglais pro à la rentrée et ça coûte une blinde.

    Par la suite, je souhaite libérer du temps, car j’ai quand même un boulot, et suis en train de travailler à la création d’une boite (une vraie cette fois, qui rapporte 😉 ) donc j’ai commencé à questionner quelques amis libraires ou experts en leur demandant combien ils me prendraient pour gérer l’insertion de nouvelles ventes, la gestion des résultats etc…, on parle d’au minimum 20ke par an. (le prix du temps mon cher.. )

    Ce qui fait qu’à terme ebibliophilie doit au moins générer 25k€ par an.

    Si je veux de la Com. A l’étranger, le budget est d’encore 10k€ par an.
    Si je veux de la pub Google (les p’tis gars gratuits) c’est 6k€/an vu mes mots clefs.
    Or je veux faire croître ce petit site.

    Voila, alors j’avais le choix : 40€ et terminer l’affaire en Décembre 2012, ou 70€ pour le continent 100€ pour le monde, et tenter de rentrer dans un cercle vertueux. C’est donc une décision d’entrepreneur, c’est tout, avec tout de même les prix les plus bas du marché…

    Et comme je ne suis pas saint Martin, si ça rapporte un jour 50k€ j’en serai le premier content (avec les petits copains fondateurs)

    Maintenant c’est de l’hypocrisie si vous voulez, mais vous n’êtes pas obligé de vous abonner non plus, Je ne comprends pas le fiel que vous distillez à longueur de commentaire chaque fois que l’on parle de ebibliophilie.com, ne vous connaissant pas, je ne comprends pas.
    A moins que, Jacques L, ne soit Jacques Laget, et dans ce cas je comprends mieux : puisque après une première belle vente, je vous ai fait rater une seconde affaire avec mon père.

    Allez, bonne chance dans la vie

    Yohann ( je ne cite pas la marque, je l’ai fait suffisamment dans le texte 😉 ))

  9. Aller sur societe.com n'a pas grand intérêt, je crois que tout le monde le sait. Comme le souligne Jacques, il est vrai que ce basculement en payant s'est fait en catimini.

    L'impression que cela me donne est diffuse: on annonçait avec tambours et trompettes, et surtout en utilisant gratuitement des blogs (pas de jugement de valeur, un constat), on relayait l'existence avec une constance remarquable chaque commentaire laissé ici ou là avec une signature "d'ebibliophilie"… Relevée ici et là d'ailleurs. Tout ceci semble en fait très orchestré, et peut-être ne dit pas trop son nom, ou alors nous avions compris l'inverse, idéalistes que nous sommes.

    Et puis là, silence et on passe en payant en toute discrétion. Ce n'est pas du tout que cela me choque, au contraire, mais cela ne fait que confirmer l'impression laissée à chaque fois sur moi par les dynamiques animateurs du site. Une impression bizarre, aussi bien sur le net qu'en dehors du net. Oui, je les ai rencontrés.

    Le plus intéressant serait peut-être de comprendre le modèle économique global du site: faire de l'argent (ce n'est pas une honte), rendre service (c'est louable), utiliser des communautés existantes pour faire sa promo (c'est avéré), mais on aimerait par exemple comprendre quelle est l'équation globale: ainsi les SVV paient-elles pour diffuser leur catalogue sur e site (si non, est-il logique de faire porter le poids des coûts sur les bibliophiles, et là encore aucun jugement de valeur), dans quelles conditions se font les échanges de fichiers avec Kapandji Morhange, que je ne crois pas pour ma part avoir autorisés. Et encore, ce modèle nous regarde-t-il? Si je comprends bien Jacques, comme moi, c'est la manière qui le surprend et l'écart entre le discours et une réalité silencieuse et brutale.

    Ayant d'autres intérêts que les livres, je suis fidèle à bibliorare, auction et à un site américain, mais je dois dire qu'en tant que professionnel, l'approche très économique ou financière du livre me laisse songeur (comme le livret de Monsieur Sourget en son temps), et je souriais souvent en voyant la petite case "maroquin" qu'il fallait cocher ou pas. Voyez-vous en tant que bibliophile, rapprocher en permanence le livre d'une notion de prix, de cote, d'évolution de valeur, cela en fait une marchandise. Trop à mon goût.

    Chacun restera libre, et c'est bien ainsi.
    Benoît

  10. Allez JPP, essayez une camomille.
    Ebibliophilie est un beau travail, mais je souligne l'écart entre le discours tenu et la réalité.
    Ce ne sont pas mes mots, ce sont les leurs.
    Sinon, essayez aussi la verveine.

    Jacques L.

    PS.: vous, on dirait que vous avez passé un mauvais 6 mai. Vous devriez laisser de côté les considérations générales sur la France, ce qui n'a aucun rapport.

  11. Jacques,

    Vous etes carrement gonflé.

    Les instigateurs de ebibliophilie ont toujours dit que le site sera payant pour équilibrer leur comptes.
    On verra bien la balance commerciale sur societe.com.

    Moi je suis très content d'avoir eu de l'info à l'oeil pendant un an.
    Et je les remercie.

    On verra en Septembre si je m'abonne ou si auction baisse ses tarifs.

    Franchement, ce pays a un problème : les autres doivent toujours tout donner, et vous rien. Y a des guignols qui montent un truc franchement utile et ils se font maudire, quand c'est gratuit, puis quand ca devient payant.

    dingue.

    a+

    JPP

  12. On peut parfois rêver cher Nicolas. Je n'ai rien contre le fait de payer (et d'ailleurs je souscris à auction), je souligne simplement les contradictions, l'hypocrisie et l'inflation galopante!
    Jacques L.

  13. La gratuité n'existe pas, nul part, tout a un prix, toujours, frontalement ou de façon dérivée.

    Si les concepteurs/réalisteurs d'ebibliophilie.com ont un projet intéressant de développement de leur site et si ils "professionnalisent" tout ça, je ne vois rien de choquant à devoir payer pour l'utilisation de ce service. Tant que les choses sont clairement dites et qu'on ne se fait pas pigeonner bah…

    En aparté, dire/croire que Google est gratuit c'est comme dire/croire que les journaux distribués dans le métro sont gratuits. Le prix à payer n'est pas toujours financier.

    En l'occurrence le prix de la gratuité me semble, à minima intellectuellement, terriblement élevé …

    Nicolas

  14. E-bibliophilie:
    "Comme déjà exprimé notre objectif n’est pas commercial"

    et

    "Contraintes financières: Ca tombe bien, presque aucune ;-), juste ENORMEMENT de TEMPS. A terme nous pensons faire payer une cotisation annuelle très faible (mettons 30/40€ ) pour avoir accès aux résultats de ventes anciennes ainsi qu’à toutes les données historiques que nous aurons triées, et d’ailleurs quand le moment sera venu j’aimerai faire voter les lecteurs du blog pour identifier un prix juste."

    in "Blog du Bibliophile, 5 janvier 2011".

    En réalité aujourd'hui entre 70 et 100 euros par an. C'est moche et fort hypocritement amené, il est vrai à coup de "X, ebibliophilie" dans tous les commentaires.

    Une vraie déception pour moi, mais pas totalement une surprise tant on voyait venir cela depuis fort longtemps.

    Jacques L.
    Vive les blogs, qui je le pense prennent aussi "ENORMEMENT DE TEMPS", mais sont gratuits, depuis des années!

  15. Bien sûr Jean-Paul, oui aux deux propositions, mais le mal était parfois fait.
    On peut ajouter que l'abbé Leblond influença l'adoption du décret (24 10 1793) interdisant ces mutilations conséquences du décret du 9 octobre ordonnant la disparition des signes de féodalité. On avait déjà brûlé les titres en 1792….

    Lauverjat

  16. Pas tout à fait exact, Lauverjat.
    Les libraires Charles Chardin (1742-1826) et Antoine-Augustin Renouard (1765-1853), et Jean-Philippe-Victor Charlemagne (1766-1794), dit "Charlemagne fils", instituteur et membre de la commune de Paris (et non l'auteur dramatique Armand Charlemagne, comme le prétend Quérard)publièrent chez Didot en 1793 des "Observations de quelques patriotes sur la nécessité de conserver les monuments de la littérature et des arts" qui eurent pour effet de rendre un décret pour la conservation des livres menacés par la décision des comités du gouvernement qui avaient décidé qu'il fallait changer les reliures de tous les livres portant des armes ou des fleurs de lys, enlever les pages armoriées, les préfaces et les dédicaces à des rois, etc.
    Les dits libraires et instituteur contribuèrent ainsi à la sauvegarde des reliures armoriées des dépôts publics.

    Pour le savoir, il suffit d'être abonné au "Magazine du bibliophile" … (sourire)

  17. Rien à voir, mais ebibliophilie devient payant! On est très loin des ambitions du départ! L'esprit associatif et tout ça!
    Allez hop, google suffira!
    Michael

  18. @ Canossa

    Violet le Duc a restauré et sauvé pas mal de bâtiments , il en a dénaturé également beaucoup…Essayez simplement que, si quelqu'un de meilleur peux les restaurer à nouveau dans quelques années, ou les techniques ayant évolués, votre restauration ne soit pas irréversible.Vous aurez la satisfaction d'avoir sauvé les livres tout en laissant l'avenir ouvert. Des moines avaient restauré deux livres XVIe en ma possession reliure à ais de bois, ils avaient refait grossièrement des dos avec des magnifiques fers romantiques et un cuir cassant ;))le mélange n'était pas du meilleur gout et les mors n'avaient finalement pas tenus. Je viens de faire faire des dos à un spécialiste; dans le style XVIe , ces premiers restaurateurs avaient sauvés les livres sans rien détruire, maintenant ils sont refaits dans le style, et toujours avec leurs plats d'origine…

    Au couvent de la grande chartreuse au dessus de Grenoble, les moines étaient adepte du fin maroquin XIXe, et ont détruit toutes les reliures monastiques, là c'est irréversible, domage, d'autant que la plus part des maroquins parés trop fin et trop sérrés éclatent aux mors. En même temps ils n'avaient pas au XIXe les étuves pour détruire les xylophages, si ils avaient laissés les reliures vermoulus combien de textes nous seraient parvenus ? rien n'est simple. Pensez surtout à faire un dossier photographique de restauration, qui transmettra les infos aux générations futurs.
    Respect, réversibilité, humilité et prudence sont quelques mamelles de la restauration bien pensée.Si vous faites vos restaurations avec l'amour du livre, et l'humour de votre commentaire, vos erreurs ne doivent pas être trop graves, gardez tout les morceaux d'origine et supprimez simplement le fut à rogner et le massicot de vos outils 😉

    Daniel B.

  19. "La Révolution avait tout résolu : confiscation et ouverture des bibliothèques publiques…." certes après entreposage pèle-mêle des livres en divers lieux impropres, transports, pillages, pertes irrémédiables, dépeçage pour les balles de fusils, destruction des reliures armoriées voire de la page de titre, et enfin ouvertures tardives et chaotiques des bibliothèques…

    Lauverjat

  20. Je penche pour l'amputation, je suis partisan des mesures radicales. Mais comme vous parlez bien, uniquement une amputation des mains…

    Votre rédemption: que toutes vos manipulations soient réversibles, le principe de la reliure/restauration.

    Sinon, vous pouvez aussi m'envoyer des images, que nous tremblions sur pièce.

    🙂
    Hugues

  21. Qu'on lui tranchefile les veines !

    On peut juste regretter que vous vous fassiez la main sur des livres estimables alors qu'il y a tant de drouilles qui ne de demandent que ça.
    Et de grâce indiquez sur vos fac-similé qu'ils en sont ! 🙂

  22. De très bons stages sont organisés au centre de conservation du livre anciens d'Arles. Demandez François Vinourd de ma part !

    Je déplore néanmoins qu'on puisse faire de moins en moins de restaurations sur un livre anciens avec le corollaire qu'ils finissent alors dans un emboitage inélégant…

    Très bon reportage, Hugues. Le vol est dans la nature humaine et la sainte naïveté dans celle de l'église. Je m'amuse toujours de constater que ce sont les athées (souvent anticléricaux notoires) qui sont le plus attachés au patrimoine religieux de la France.

    En fait, qu'est-ce que cela peut bien leur faire toutes ces inepties de grenouille de bénitiers contenues dans de vieux grimoires en latin ?

    Pierre ;-))

  23. Bonjour,

    Je l'avoue en bloc (ce qui va susciter sûrement de l'effroi parmi cet aréopage de lettrés bibliophiles spécialistes que vous êtes tous) : je suis moi-même un mauvais relieur/ restaurateur.

    Passionné mais amateur, j'ai en plus le défaut d'avoir les moyens d'acheter des livres assez intéressants, sans avoir vraiment les compétences pour m'occuper d'eux. Je m'efforce. J'essaie. Je "tends à".

    Ma main tremble, mon geste n'est pas assuré sur le plioir, ou à la couture. Mais … comme en amour, quelle tristesse s'il n'y avait place que pour les professionnels…

    Mon potentiel de nuisance est donc relativement important, ce dont je me désole chaque fois qu'un de mes résultats n'est pas à la hauteur de mes espérances… il est vrai que j'ai aussi réussi quelques belles choses. Et je m'en flatte.

    Cependant, je l'avoue, il m'arrive de rogner. Il m'arrive de dérelier pour rerelier. Je ponce, je lave à grande eau. Il m'arrive même de faire sur mon imprimante laser de superbes fac simile que j'insère au milieu des cahiers authentiques. Voici mes forfaits.

    Ma question est la suivante :

    Quels seront mes châtiments ?

    Quelle sera ma rédemption ?

    Amis bloggeurs juilletistes, je vous salue et implore votre clémence et vos lumières (et si un professeur est à la recherche d'un élève de niveau moyen aspirant désespérement à la perfection, je suis preneur)

  24. Les sans-culottes furent pour les curés le pendant des relieurs du XIXe : Tous "guillotinés en tête". Les deux ont mal fait leur boulot, les uns en ont trop fait, les autres trop peu.

    Peste.

    Nicolas

  25. La Révolution avait tout résolu : confiscation et ouverture des bibliothèques publiques. Tous les livres confisqués aux congrégations religieuses de tous ordres (c'est le cas de le dire) sont toujours en rayons et consultables par tous les citoyens.

  26. Mieux vallait un voleur avec un garage bien au sec qu'un mauvais restaurateur !… On a rogné les feuillets trop grand en 1966… cela semble invraisemblable et irresponsable, m'enfin… l’église avait peut être aussi des dettes envers ce restaurateur.;)) de toute façon ce codex est sans doute plein de coquille…

    St Jacques priez pour que les bibliophiles ne perdent pas la raison, si ce n'est trop tard.

    Daniel B.

  27. Waaouh… ça fait froid dans le dos.
    Je sais que les livres ne se volent pas mais, bon, je vais régler la facture de mon électricien dare-dare…
    Olivier

    PS : on s'insurge parce qu'il s'agit de livres mais des oeuvres d'art d'une grande valeur sont volées au moins hebdomadairement dans des lieux de culte.

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